23 novembre 2023
Je regarde ce qui s'en va vers le soir
©paolapigani
" La grâce d'un seul jour, comment la retenir ? Il faudrait une langue pure, ascétique. (...)
Mais les mots sont de peu de poids. Ils ne savent enclore la rivière éternelle dans le lit de l'encre.
Là où nous sommes, dans l'instant éternel, il n'y a pas de mots, puisque tout est là.
Là où nous ne sommes pas, dans la suite des heures, il n'y a plus rien que des mots,
enroulés sur eux-mêmes, comme ces duvets d'oiseaux oubliés par le vent dans l'ornière des chemins.
J'écris, c'est une façon de ne rien faire. Je me tais. Je regarde ce qui s'en va vers le soir "
Christian Bobin
Le huitième jour de la semaine
Il y a un an Christian Bobin nous quittait pour mieux revenir
dans l'attente du soir et sa poésie toujours plus vivante.
14:27 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christian bobin le huitième jour de la semaine. Éditions lettre, poesie
26 avril 2023
Une saison à Lattara 2
"
Winslow Homer, "Nuit d'été", 1890
(...) disposant un nuage dans le ciel, une orange sur l'assiette, les peintres éclairent ce qu'il reste de jour dans le soir, inventent la juste distance qui permet à l'espace de s'ouvrir, et à l'amour de danser. La leçon de peinture est une leçon de bonté :l'amour se reconnaît ainsi, dans ce goût du détail, dans ce soucis de l'intime, dans cet égard pour ce qui nous est confié et que l'avidité d'une prise anéantirait, comme un moineau dans un poing trop serré(...)
Christian Bobin
Le huitième jour de la semaine.
Éditions Lettres Vives, 1986.
Winslow Homer, "Nuit d'été", 1890
14:23 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : winslow homer, "nuit d'été", christian bobin le huitième jour de la semaine. Éditions lettre, residence d'ecriture, lattara, montpellier metropole