09 mars 2021
La chaise de Van gogh
Un grand Merci à Estelle Fenzy pour sa note de lecture dans Recours au poème
https://www.recoursaupoeme.fr/la-minute-lecture-paola-pig...
©paolapigani
07:22 Écrit par Paola Pigani dans La chaise de Van Gogh, Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : la chaise de van gogh, la boucherie littéraire, recours au poeme, estelle fenzy
Commentaires
La chaise de Paola
Coeur d'enfant Paola vous avez posé dans les nuages
La chaise de Lino
Dans le grand vent de Vincent
Vous avez glané les cailloux de la Beauté.
Vous avez réparé ses cordes
Et sur le chemin d'Amour
Vous avez chanté.
Une autre qui jadis eut aussi un papa
Une autre s'est assise.
Tant musicale la chaise.
J'y chante pour vous trois Lino, Vincent, Paola.
Le chevalet sur votre dos d'écolière
Est devenu des ailes pour courir à la route.
Vos bottes sont rouges
Comme sont les yeux parfois.
Porco miséria. Je suis nègre répond Rimbaud. Sole mio.
Être les rameaux du père
Vous, les drôles, avez toujours su faire.
Votre main à plume
Vêlée d'une main à charrue
Et votre main à charrue
Vire en cette main à plume
Et qui retient la terre.
Et si l'encre au bout de la plume est noire
C'est que les corbeaux de Vincent
Ont donné leur ramage au povero negro.
Leur noir crie dans le matin
Il crie sa joie autour de la maison du ferrailleur.
Ah comme tu sers, Père
Le rire entremêlé aux pâtes
Tenez monsieur l'Abbé, la table de Lino
Vaut celle des apôtres.
Le Patron de là-haut n'a que tendresse pour celui des Zingaros
L'un délivre du mal, l'autre délivre les nuages.
Ah ces cathédrales de feu que tu leur offres à tes enfants
L'éblouissant orage du génie de Vincent.
Vous allez bien ensemble
Toi le Lino toi le Vincent
Attelés comme des bœufs au joug qui vous porta.
Alors la serpe ou le pinceau
C'est le même ciel débourbé de la terre.
Elle ne dit pas cette espérance
Qui va d'Auvers aux Cosses
Avec entre les paumes à calles
Des morceaux de Flandres ou de Frioul
Elle ne dit pas que tout ira mieux demain
Mais que tout prendra sens
Parmi les champs peignés de vent.
Et si Vincent eut son Théo
Il fallut que Lino reçût sa Paola
Le ferailleur débrouillé de sa bâche d'ensilage
Renvoyé par sa fille
Aux labours du soleil
Au coeur de son Ines assez éternelle à ses côtés
Pour qu'il n'eût pas à se trancher l'oreille.
L'oreille obstinée de la joie
Il n'est que d'aimer pour le croire.
Écrit par : MIGUET ANNE | 22 mars 2021
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