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14 janvier 2016

Avec les mots de tous les jours

 

 

 

 

 

 

3 juillet. -La pioche est moins bavarde le vendredi. On sent dans les reins qu'on a porté du poids toute  la semaine. On sent qu'on approche. Ce sont les derniers mètres avant la halte, avant de retrouver le livre d'images dans le poing fermé du dormeur.

Travail de passeur. D'une rive à l'autre, sur le radeau d'une parole donnée mais aussi d'un ordre.

Aucune marchandise; des pierres, des gravats, de la terre, tout un sous-sol qu'éclaire le moindre geste, qui le transmet de manœuvre à manœuvre.

J'aime à croire qu'un jour, peut-être, un dieu sans nom s'assoira sur ce petit tas de terre, prendra place dans la tombe éclairée de mes gestes, avec les mots de tous les jours, simples passereaux. Il soufflera un instant puis repartira vers ce qui a lieu dans les déserts où sont les hommes et leurs chantiers.

" Vendredi !"

Ce sera son nom.

 

Thierry Metz. Le journal d'un manœuvre. Editions Gallimard . L'arpenteur.

10:31 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : thierry metz

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