Guillevic 2016linoines la renouée aux oiseaux UA-98678848-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22 octobre 2018

Chengdu ou le poème inachevé

  

 

 

Chengdu ou le poème inachevé



Les anges rouges patientent

 Sous un ciel sans nuage


Sans lumière non plus




Rue des têtes nues

Il faut se donner la main


A travers nos poèmes


Donner sa langue aussi

 

Des femmes creusent la terre noire

 au pied d'un gratte-ciel

où sont les voix des poètes ensevelis?

Le jardin de Du Fu est planté de beautés orphelines

Li Ru cherche sa joie


Comment se  perdre dans un  vin transparent à 53 °


et la nuit sans couleurs?

Au retour je fais du pain d'épice

 Le jour d'après des madeleines au citron

Le surlendemain une brioche au pavot


Je bâtis une digue de sucre

Pour ne pas que s'épanche trop vite

la mémoire 

 

J'aligne mes images 

Deux  cygnes noirs sur le fleuve Modi

Les  rires de fatigue et d'ivresse 

Les mains de Ludwig sur mes doigts glacés

Et ses mots qui tremblent


La poussière n'existe pas

 Ni sur le seuil ni sur nos paupières

Nous n'avons d'yeux qu'en lisière

 Ne  voyons  pas  de bleu 

Dans le ciel de Chengdu

 Ni dans les yeux de la République Populaire de Chine

 

Les étoiles meurent dans le sable blanc

Où nous écrasons nos cigarettes

Une main anonyme  vient  les glaner

 Et en  redessiner de nouvelles

 

La poésie est cendre 

 Cristaux de sucre

 Neige synthétique

Filaments rouges  tombant  d'un arbre

Dans  le jardin du temple


La voix d'Aurélia  a plusieurs  pétales


Comme ses lèvres 

qui rameutent des poèmes perdus

 
 Les adieux à la mort ...

 

 

 ©paolapigani

 

 

 

09:24 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chengdu

Les commentaires sont fermés.