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10 décembre 2022

Aucun choix d’écriture ne va de soi

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Extrait du discours d'Annie Ernaux ce  10 décembre 2022 lors de la remise du  prix Nobel de littérature  couronnée à Stockholm):

 

(…) Aucun choix d’écriture ne va de soi. Mais ceux qui, immigrés, ne parlent plus la langue de leurs parents, et ceux, transfuges de classe sociale, n’ont plus tout à fait la même, se pensent et s’expriment avec d’autres mots, tous sont mis devant des obstacles supplémentaires. Un dilemme. Ils ressentent, en effet, la difficulté, voire l’impossibilité d’écrire dans la langue acquise, dominante, qu’ils ont appris à maîtriser et qu’ils admirent dans ses œuvres littéraires, tout ce qui a trait à leur monde d’origine, ce monde premier fait de sensations, de mots qui disent la vie quotidienne, le travail, la place occupée dans la société. Il y a d’un côté la langue dans laquelle ils ont appris à nommer les choses, avec sa brutalité, avec ses silences, celui, par exemple, du face-à-face entre une mère et un fils, dans le très beau texte d’Albert Camus, « Entre oui et non ». De l’autre, les modèles des œuvres admirées, intériorisées, celles qui ont ouvert l’univers premier et auxquelles ils se sentent redevables de leur élévation, qu’ils considèrent même souvent comme leur vraie patrie (…). 

 ©LA FONDATION NOBEL 2022

 

 

Annie Ernaux à mon éditrice janvier 2019 après sa lecture de mon  roman Des orties et des hommes ( Liana Levi, 2019)

 

 

(…) Le livre de Paola Pigani est merveilleux de justesse et de sensibilité : une enfance et une adolescence nous sont racontées dans ce présent immense qui les caractérisent. Le regard de Pia sur les siens, les travaux, le mode de vie induit par la pauvreté d’une famille nombreuse, est tendre mais sans complaisance et rarement le travail, la peine et le plaisir aussi, que celui-ci donne, aura été décrit de façon réelle et naturelle. Paola Pigani excelle également à rendre la désolation de la pension, monde sans odeurs, les années 70 en province et tout paraît si loin (…)

 

 

 

 

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