03 avril 2020
A tire d'Aile
Mon terrier n'est pas loin d'une volière géante
Les oiseaux prennent le dessus
Je le sens bien
Un bec est venu déchirer à l'aube
Le rêve de cette nuit
J'étais une ortie bleue
Parmi d'autres
Serrées sous le vent
Nous étions des milliers
Au ras des prés
Autour de nous
Des ruines de maisons inconnues
Des serpes, des paniers vides
Jetés dans les fossés
Plus loin des briquets-tempête, des montres à gousset
Plus loin encore des Smartphones, des cannettes de soda, des masques antiviraux
À mon réveil, j'ai trouvé mes draps tachés d'herbe écrasée et troués de soleil
Je les ai portés à ma fenêtre
Les ai agités, claqués et tendus au dessus de ma rue
Un merle s'est épris de mon ciel un peu froissé
L'a traversé jusqu'à toucher ma bouche
Un baiser d'oiseau
Pour croire à demain
©paolapigani
19:10 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : a tire d'aile, georges braque, femme à l'oiseau, ossip zadkine