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24 mars 2020

Ne plus compter les pas de cellule en cellule

 

Albertine Sarrazin. Fresnes,

©paolapigani

 

 

 

Il y a des mois que j'écoute
Les nuits et les minuits tomber
Et les camions dérober
La grande vitesse à la route
Et grogner l'heureuse dormeuse
Et manger la prison les vers
Printemps étés automnes hivers
Pour moi n'ont aucune berceuse
Car je suis inutile et belle
En ce lit où l'on n'est plus qu'un
Lasse de ma peau sans parfum
Que pâlit cette ombre cruelle
La nuit crisse et froisse des choses
Par le carreau que j'ai cassé
Où s'engouffre l'air du passé
Tourbillonnant en mille poses
C'est le drap frais le dessin mièvre
Léchant aux murs le reposoir
C'est la voix maternelle un soir
Où l'on criait parmi la fièvre
Le grand jeu d'amant et maîtresse
Fut bien pire que celui-là
C'est lui pourtant qui reste là
Car je suis nue et sans caresse
Mais veux dormir ceci annule
Les précédents Ah m'évader
Dans les pavots ne plus compter
Les pas de cellule en cellule


Albertine Sarrazin. Fresnes, 1954-1955

 

 

 

 

 

08 janvier 2017

De l'autre côté du mur

 

 

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....Mais je ne suis pas dupe de mes acceptations. Mon motif, mon ressort inlassable s'appelle bien défi. Un défi au grand Rien sur lequel je veux danser sans tituber, jusqu'à ce que je me fige et m'évapore, moi et le Rien réconciliés enfin, et l'un par l'autre expliqués.
Le seul péché c'est la négation.

Albertine Sarrazin
Journal de prison 1959

15:43 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : albertine sarrazin