24 août 2017
Labours urbains
©paolapigani
Je regardais cette béance à ma fenêtre
De minables labours urbains
Où plus rien ne respirait
Les gravats avaient été raclés
Pendant des jours, l'excavatrice avait rugi
Renvoyant une poussière putride
À la barbe du soleil et des badauds
Qui traînaient leur misère d'yeux
Sur ce chantier d'été
Comme eux j'avais reçu de la poussière
Dans les poumons et sur la peau
On avait partagé les mêmes ruines
La même vacance
Fichée sur un cadavre aplati
La peur de ce qui allait pousser là
Entre le souvenir de l'arbre
Et le rêve d'une tour de quinze étages
Un gros cœur battait déjà dans le plein midi translucide
Demain il y aurait trop de fenêtres où se pencher
11:46 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : villeurbanne, chantier d'été