27 août 2018
Nue Rachel
Une main a taggé Ave, ne reste sur la plaque de la rue que nue Rachel
des gens endimanchés sortent de berlines aux verres fumés,
vont à la noce de l'air et de la terre
Le cimetière est frais sous le pont Caulaincourt
Les talons hauts des femmes peinent sur les pavés
Des lèvres rouges ont embrassé le marbre blanc de Madame Du Plessis
Daniel Razoum
la taille de son âme dépasse la dalle noire que je peine à contourner
La femme qui pleure est sage prés de sa sœur
sous un granit constellé d'étoiles mortes
Un arbre dans ma ville porte ces chiffres 240262
cloués au tronc
comme ceux d'une naissance
vingt quatre février mille neuf cent soixante deux
Sur chaque tombe du cimetière de Montmartre
les dates vont par deux
le début et la fin
l'éther et le gypse
sauf sur celle de Dalida
morte le 3 mai 1987
sait on si elle est née un jour?
Au cimetière ferroviaire de Culoz
je repars pour l'impossible
dans les wagons éclatés
combien de nue Rachel graffées,
et de soleils désespérés
dans la cendre du voyage
13:43 Écrit par Paola Pigani dans Le coeur des mortels, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : daniel darc, marie duplessis, dominique laffin, dalida, culoz