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24 avril 2012

Roma-Fazzoletto bianco

 

Métro station Anagnanina

Elle se glisse dans le wagon

Elle a 15 ou 16 ans

Et  le monde sur la poitrine

Un gros bébé qui a besoin d’air

Elle souffle sur son visage

Soupire en regardant les voyageurs

Tous lorgnent absents sa silhouette de Rom

A mille autres pareille

Tous dont un élégant cadre au costume impeccable

Qui lui tend son mouchoir blanc en pur coton

Pour éponger l’angoisse du monde.

 

Plus loin Via Margutta

Des jasmins  le long des murs

Mai suave et indolent

Dans la rue un acteur répète

Un petit chien dans les bras

L’ho seduto

E l’ho abandonato

Une caméra

Trois  téléobjectifs

Bandés sur la star du jour

Appliqué, bon enfant

Rocco Siffredi fait son métier

Il répète l’ho seduto, l’ho abandonnato

Ce n’est pas la rue qui le fait frémir

 

Plus loin encore

 

 Un comédien  prés du Colisée

Son costume ne laisse pas de doute

Ni ses muscles ni ses épaules

Le rouge de sa toge

Que le soleil a bu

Pèse 2000 ans

2OOO heures de patience bovine

A regarder passer des hordes de  touristes

Envahisseurs  tranquilles de sa ville éternelle

Le faux soldat romain entoure parfois

De ses gros bras bien forgés

Une belle rieuse

Pour la photo

C’est son métier

Un peu plus loin  sur le trottoir

Sa valise de costumes et maquillages

Il s’en échappe la sonnerie barbare

D’un téléphone cellulaire

Autour de l’île Tiberina

A l’approche de l’été

Les eaux ne courent déjà plus

Dans l’abandon des berges

La ville respire

Le fleuve  ne donne à tes yeux

Que peu de clarté

 

Plus loin encore

 

Sous les sunlights

De la piazza di Spagna

Lara Fabian

Laura Pausini

Chantent en duo

La solitudine

La foule fervente est

Fauchée toutes les 1O secondes

 Par un faisceau de lumière polychrome

Elles chantent à se déchirer l’âme

Dans  le décolleté de leurs robes à fourreau

Leur gorge monte et descend la scala des voix divines

Au XVIIIème siècle dans une pension de famille

Donnant sur la place

 John Keats agonise

Eperdu d’amour et de solitude

 

 

Autour de l’île Tiberina

A l’approche de l’été

Les eaux ne courent déjà plus

 

 Paola Pigani

 

16:19 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paola pigani, roma, rom's