09 août 2012
Les mécaniques
Entre prose lyrique et quatrains d’enfer, les mécaniques de Jean Baptiste Cabaud nous emportent au delà de l’urbain, au delà de l’humain où un ciel de lune (…) en tout lieu est menacé de ce que l’homme jamais ne relève la tête. Le poète part en campagne, laissant derrière lui une chambre bleue, usée de silence et de pénombre, de multiples villes dans une drapure de brouillard, non sans réclamer, pourrait-on croire un bon verre ou vers pour la route :
Un dernier un ultime
Un mot suivi d’un autre
Et m’étoiler dedans
On croise avec lui des bergères au pied des balançoires, un capitaine qui n’a jamais pris le large mais tangué tant et plus dans les rues de Lyon, un dandy nommé Nino Ferrer, allongé au sol du sud sous des cèdres bleus, des souvenirs d’amour ou d’amitié qu’il a fallu laisser car il faut partir encore l’espace est si grand /parcourir encore le temps est si long
A tu et à toi avec la mélancolie, J.B. Cabaud ne craint pas cependant de parler ni des arbres ni des oiseaux, ces grands déserteurs de la poésie contemporaine. Il ne veut pas pas renoncer au monde même dans ce bruit de verre brisé d’une jeunesse écriée plutôt que pleurée.
Et qui renait de qui
Quand le vin se dissipe ?
L’eau métamorphosée
N’engloutit plus personne
…
Au fond d’une rivière
Où je m’étends en croix
Demi-corps envasé
Envasé mais christique
Ici est la magie
Insolente et cachée
Dans le pouvoir du verbe
Et du pain et du vin.
On devient lyrique des lors que la vie à, l’intérieur de soi palpite à un rythme essentiel nous disait Cioran. Avec Jean Baptiste Cabaud, jeune poète bien vivant, nous sommes dans le tempo et le lyrisme d’une génération que semblent vouloir défendre les éditeurs d’A plus d’un titre;
Paola Pigani
Jean Baptiste Cabaud
Les mécaniques éditions A plus d’un titre
12:46 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean baptiste cabaud
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