21 août 2012
Rimbaud from Georgia
Une ambolie dans un cœur d’été, un caillot, un noyau
Je marche en aveugle dans le flot des voyageurs
Sous terre Métro Bellecour
Il m’interpelle, Il est grand
Des yeux nés de l’ombre
A son bras, une femme perdue
A l’autre, une béquille
A du mal à mettre un mot devant l’autre
Un pas devant l’autre
La femme enceinte jusqu’à la gorge
Parle, essaie quelques miettes d’anglais
We’re Russian , from Georgia
I’m a veteran...Tchechen war
I love France dit l’homme à la jambe invisible
Le voyage commence là
Je leur dis suivez-moi
Trio andante
Ma non troppo
Une rame arrive
Une autre part
Entre les deux il faut chercher
Par où la France ?
Victor Hugo ?
Le grand Charles le petit Napoléon ?
Par où l’été ?
La Georgie est loin
Où l’on plante encore des enfants dans la chair des femmes
La Tchétchénie est loin où l’on saute sur des obus
L’homme qui marche comme un oiseau
N’a pas besoin du vent pour vaciller
Dans l’escalator, il chancelle
Tombe dans mes bras
Que faut-il faire de la jambe invisible ?
De l’enfant invisible ?
L’escalator s’élève
L’homme retrouve son équilibre
Là-bas, il court encore
Georgia ,Georgia
I love Paris, Esmeralda
dit-il encore
en disparaissant
Dans le wagon suivant.
Paola Pigani
17:49 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rimbaud, georgia
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