24 mars 2013
Pour écarter la mort
Ne pas laisser la fin du jour
Surir avec le lait des lèvres
Retenir un arbre, un parcours
Une eau simple qui bat tambour
Sur la terre emplumée de fièvre
Retenir un faisan, du feu
Un cabaret mangé d’averses
Retenir un prunier d’altesse
Une femme, nue dans ses yeux
Retenir un ami parjure
Un enfant qui lèche son doigt
Gagner sur la mort pas à pas
Au jeu de charnelle mémoire
Sauver un pain clair, une armoire
Oublier que l’on n’étreint pas
Refermer ses bras sur la brume
La neige où brûlent les oiseaux
Retenir le bruit d’une enclume
Et le mêler à ses marteaux :
Marteau du sang, marteau des phrases
Marteau des visages perdus
La vie nous fend de son sillage
Et ne nous ferme jamais plus.
Luc Bérimont
12:57 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bérimont
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