16 mars 2014
Le vent dans la ville
La ville ferme les yeux
Nue sous le vent
Couvre-toi pelotonne-toi ô ville sans secret
Cache quelque chose incube quelque dessein
Je ne peux pas rester comme ça la mémoire aux
Intempéries
Ne te laisse pas palper de haut en bas
Par le grand vent borné aux doigts glacials
Fais quelque chose endurcis-toi pleure meurs
Ou livre-toi entièrement
Ou allumons un feu viens
Brûle quelque chose
Consume-toi par quelque bout
Des entrailles te naîtront et aime-moi aime-moi
Mais toi tu es là tranquille et transie
Sans prononcer un mot
Laissant à découvert tes flancs délicats
Livrés à l’interminable abus des rafales
Et le vent têtu de la dépossession qui ne lâche jamais
Qui te balaie sans répit
Érode les traits de ton visage
Fait s’envoler soudain de tes mains ce que tu voudrais
Garder
Pourquoi ne sauves-tu rien
Pourquoi n’arraches-tu pas ta richesse à ce torrent
Qui te ravage et te charrie tout vers l’oubli
Pourquoi n’imprimes-tu pas ton visage sous le
Vent
Une mine prête à sourire à quelqu’un
Ou alors laisse-moi à moi aussi crier et en haillon
Assaillir l’ouragan luttons.
Tomas Segovia Cahier du nomade
17:14 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : segovia
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