Guillevic 2016linoines la renouée aux oiseaux UA-98678848-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05 juin 2017

Segovia

 

 

 

Je suis descendue vers le pont de Segovia 

il m'a fallu marcher encore

Atteindre les quais de granit

Me pencher sur une ombre de fleuve

Mangée par des herbes

Des langues de sable

Les quais étaient déserts

le soleil bien trop haut pour y croire

Il m'a fallu  sonder cette désolation

pour me souvenir du poète 

Qui portait le même  nom que ce lieu

alors  j'ai su pourquoi j'étais venue jusque là

 

J’ai regardé les hommes 

Défaire des échafaudages devant le teatro real

Jouer du matin

Avec des cordes usées

S’interpellant quand même

Dans le bleu frais et l'aluminium

Un peintre dans sa nacelle

Attaquait au noir la délicatesse d'un réverbère

Les rues sentaient l'homme ivre

L’alcali

Des ouvriers du bâtiment jetaient en riant

Des vieilles planches dans une benne

J’ai regardé la poussière de leurs gestes heureux 

20:09 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : segovia, paola pigani, madrid

04 juin 2017

Entre Tomas et Nilda

 

Je suis descendue vers le pont de Segovia 

il m'a fallu marcher encore

Atteindre les quais de granit

Me pencher sur une ombre de fleuve

Mangée par des herbes

Des langues de sable

Les quais étaient déserts

le soleil bien trop haut pour y croire

Il m'a fallu  sonder cette désolation

pour me souvenir du poète 

Qui portait le même  nom que ce lieu

alors  j'ai su pourquoi j'étais venue jusque là

 

J’ai regardé les hommes 

Défaire des échafaudages devant le teatro real

Jouer du matin

Avec des cordes usées

S’interpellant quand même

Dans le bleu frais et l'aluminium

Un peintre dans sa nacelle

Attaquait au noir la délicatesse d'un réverbère

Les rues sentaient l'homme ivre

L’alcali

Des ouvriers du bâtiment jetaient en riant

Des vieilles planches dans une benne

J’ai regardé la poussière de leurs gestes heureux 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

07:43 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : madrid, nilda fernandez, segovia

08 septembre 2014

Un point qui termine le poème

 

 

…et chaque escale dans le temps accomplit le voyage entier

Et chaque phrase toutes les phrases passées

Et chaque accent tous les rythmes  qui ont conduit  à cet accent

Et les mots jaillissent sans cesse sans cessation possible

Les années défilent sans digue sans anniversaire

Et pourtant il y a un point qui termine le poème

Il y a un jour qui termine l’année

Nous coupons des morceaux de temps les enveloppons les emballons

Faire des fagots de temps c’est ce que nous appelons le travail…

 

 

Tomas Segovia

12:36 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : segovia

16 mars 2014

Le vent dans la ville

 

 

La ville ferme les yeux

Nue sous le vent

Couvre-toi pelotonne-toi ô ville sans secret

Cache quelque chose incube quelque dessein

Je ne peux pas rester comme ça la mémoire aux

Intempéries

Ne te laisse pas palper de haut en bas

Par le grand vent borné aux doigts glacials

Fais quelque chose endurcis-toi pleure meurs

Ou livre-toi entièrement

Ou allumons un feu viens

Brûle quelque chose

Consume-toi par quelque bout

Des entrailles te naîtront et aime-moi aime-moi

Mais toi tu es là tranquille et transie

Sans prononcer un mot

Laissant à découvert tes flancs délicats

Livrés à l’interminable abus des rafales

Et le vent têtu de la dépossession qui ne lâche jamais

Qui te balaie sans répit

Érode les traits de ton visage

Fait s’envoler soudain de tes mains ce que tu voudrais

Garder

Pourquoi ne sauves-tu rien

Pourquoi n’arraches-tu pas ta richesse à ce torrent

Qui te ravage et te charrie tout vers l’oubli

Pourquoi n’imprimes-tu pas ton visage sous le

Vent

Une mine prête à sourire à quelqu’un

Ou alors laisse-moi à moi aussi crier et en haillon

Assaillir l’ouragan luttons.

 

Tomas Segovia  Cahier du nomade

 

 

 

17:14 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : segovia