30 avril 2016
Déchaîner le ciel
©paolapigani
16:46 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0)
27 avril 2016
Prochaines rencontres en Bretagne
A la bibliothéque La Bellangerais
Rennes
jeudi 28 avril à 18h30
Autour de N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures et Venus d'ailleurs édition Liana Levi)
vendredi 29 avril 2016 à 18h00
Librairie Mots et Images
10, rue Saint Yves - 22200 Guingamp
Tél : 02 96 40 08 26
Fax : 02 96 40 08 27
22:10 Écrit par Paola Pigani dans Agenda, Des livres, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : n'entre pas dans mon ame avec tes chaussures, venus d'ailleurs, paola pigani, rennes, bibliothèque la bellangerais, librairie mots et images, guingamp
18 avril 2016
Remiser l'hiver
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16:43 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0)
15 avril 2016
Prenez la porte
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Prenez la porte. Une porte. Il arrive que l'homme prenne la porte dans la gueule. Bon.
Mais il n'y a pas là la moindre manifestation de haine de la part de la porte à l'encontre de l'homme.
L'homme prend la porte dans la gueule parce qu'il faut qu'une porte soit ouverte, ou bleue.
Pierre Desproges Je hais les cintres Textes de scène
14:02 Écrit par Paola Pigani dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre desproges
13 avril 2016
Elle est une rare poète
Les bêtes n’ont pas de larmes, c’est une eau qui part dans leur salive. Car il leur faut une bouche neuve, pour sentir, respirer. Le regard des bêtes est beaucoup dans leur gueule. Un peu seulement dans leurs yeux.
Les bêtes ne savent pas pleurer. Car il faut la parole pour nourrir un chagrin et se le faire durer. Tandis que le silence des bêtes est comme un vent. Il n’est jamais le même. D’un instant l’autre, ce qui courbait l’épaule l’aide à se redresser.
Anne Sibran Je suis la bête. Edition Gallimard
21:11 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anne sibran
12 avril 2016
Jeunesse lève toi
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Il y a celui qui tient le porte-voix
celle qui fume pliée en deux dans un caddie de supermarché
un buisson ardent s'éprend des poubelles sur le parvis du lycée
travail,jeunesse, avenir, état, Trotski, bénéfices,
précarité à perpétué
Il y a ce geste d'éternité de Madiba
Il y a celui qui pousse le son sur un lecteur CD
et celui qui pousse son corps
sur un chariot d'or
Lever les yeux , il sait
et les mots qui recouvrent la vie
un par un
On ne va pas se laisser faire.
Pour Hugo
Ce 1er avril à Nantes
16:42 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lycée nelson mandela, nantes, venus d'ailleurs
11 avril 2016
Les années noires, Angoulême
Discours de Monsieur Jérome Seguy
70e anniversaire de la fermeture du camp des Alliers
Angoulême, mercredi 6 avril 2016 à 14h
Il y a dix ans, était inaugurée la stèle devant laquelle nous sommes réunis.
Dix ans… C’est bien peu au regard des 78 années d’histoire d’un lieu qu’on ne peut considérer autrement qu’avec émotion. Des 800 Espagnols réfugiés ici, en juillet 1939, il reste peu ou prou le souvenir du sinistre train du 20 août 1940, vers Mauthausen, premier train de 927 déportés à partir de France et dont bien peu revinrent vivants.
Des Tsiganes, tels qu’on les appelait alors, il reste le souvenir d’une page sombre de notre Histoire, de celles dont on doit tirer les leçons. Car ce 6 avril 1940, la France n’est pas encore vaincue ; la IIIème République est encore debout. Pourtant, la Patrie des Droits de l’Homme marquait certains de ses citoyens du sceau de l’infamie en les considérant comme des parias, des espions, des traîtres en puissance.
Depuis le 22 octobre 1939, les Tsiganes étaient interdits de circulation en Charente, tout comme dans la Vienne, les Deux-Sèvres, la Haute-Vienne, La Dordogne, la Corrèze… Le 6 avril 1940, il y a 76 ans exactement, partout en France, les nomades sont assignés à résidence pour la durée de la guerre. Enfin, en ce triste mois de décembre 1941, si on leur accorde un château d’eau et une salle de classe, on leur supprime leur univers, leur autre moi, leur roulottes.
Ce petit camp d’internement, à peine libéré de ses réfugiés espagnols, accueillait une nouvelle catégorie d’opprimés, qui avaient pour seul crime de ne pas vivre comme les autres, de préférer l’itinérance à la sédentarité. Lorrains d’abord, puis Charentais, Charentais maritimes, 450 êtres humains vont vivre durant six longues années entre ces grillages, dans des baraques délabrées, des conditions d’hygiène épouvantables, confrontés à la disette, à la maladie, au froid.
Leurs seuls droits, pour pallier le manque de nourriture, ils sont autorisés à travailler à l’extérieur, de jour uniquement, à cultiver un lopin de terre au fond du camp. Les sœurs apprennent le français aux enfants qui ne le comprennent pas, à lire et compter à ceux qui le pratiquent.
Et tout ceci durera six ans. Six ans, c'est-à-dire jusqu’au 1er juin 1946, date de la dernière libération de prisonniers en Europe. La France était libérée depuis près de deux ans ; la guerre était gagnée depuis 13 mois. La République avait ouvert le camp, elle le ferme bien tardivement, laissant les derniers libérés partir, sans moyen, sans aide, sans indemnisation, pour recommencer leur vie à zéro…
Dans la patrie de la bande dessinée, je vous invite, à ce sujet, à lire ce magnifique ouvrage intitulé « les années noires, Angoulême 1940-1944 », qui retrace quelques destins angoumoisins de ces années, et notamment le récit, sous la plume d’Eric Wantiez et Fawzi, de l’histoire de Micheline Déchelotte, passée d’un régime à l’autre, d’un gardien à l’autre, entre ces mêmes murs.
Aujourd’hui, le centre social des Alliers perpétue la mémoire directe de ceux qui ont souffert, en assurant un soutien sans faille aux nouvelles générations. Saluons à cette occasion le travail accompli, notamment en faveur de la santé, ou encore votre travail à nos côtés pour mettre en place un nouveau schéma d’accueil des gens du voyage. Accueil. Voilà le mot qui traduit la volonté commune de vivre ensemble, qu’auraient tant désiré ceux qui ont vécu ici, il y a trois quarts de siècle.
Je vous remercie
Jérôme Seguy, sous-préfet directeur de cabinet du préfet de Charente.
Merci à Stéphane Coudret directeur du centre social des Alliers qui m'a transmis ce discours.
La mémoire comme une plaie à panser
la mémoire comme une plaie à penser
Paola Pigani
17:04 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : angoulême, camp des alliers, stéphane coudret, seguy jerôme
07 avril 2016
Ecritoire
©paolapigani
Le bois délavé par l'hiver
expire le feu
respire le soleil
23:28 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
05 avril 2016
Adio Lino, Adio Gian Maria
Gian Maria est parti le 30 mars 2016
Nous nous étions rencontrés en 2005 à Lyon, nous avions parlé de Cuneo, d'Erri De Luca son ami, de son épouse nommée Paola. Leur enfant n'était pas loin dans une poussette .
Quelques heures après lui est parti Lino mon père pour son dernier exil.
Una bella canzone les accompagne a dit l'amie Giovanna...
Te souvient-il de cet exil ?
De ce costume acheté à Bruxelles pour ton alliance avec Demain
Cet accordéon dans tes bagages qui s’ouvrait comme un pain
Pour que le chant des tiens bénisse le voyage
Te souvient-il de cette valise si lourde, emplie de linge
Qu’on avait écarté au vent de là-bas avant la traversée
Diras-tu la langue demeurée aux confins des fatigues
Ces rayons d’amertume pliés dans ton permis de travail :
« Arbeidvergunning »
Cette maison sans eau où la France t’attendait
La patience inventée comme une prière pour
Croire les yeux grands ouverts
Te souvient-il des premiers rires de tes enfants,
Vendangés dans la lumière de l’amour
Te souvient-il de ces heures promises au labeur
Au creux de tes mains souffrantes
Te souvient-il de ta porte ouverte au plus pauvre que toi
Ce vieux Polonais s’écroulant devant l’âtre
Epuisé de mémoire et de misère blanche
Te souvient-il de l’abîme à la banque qui s’ouvrait comme la bouche
Du nouveau –né
Ce lait de la peine que tu lui versais, confiant pour un jour repartir
Te souvient-il des saisons aux cordages serrés, de ton cœur oubliant
L’escarpement de la tâche et des forêts où tu allais couper du bois
Pour acheter nos chaussures et gagner la fierté
Ta vaillance pour qu’ici demeure une clairière où
La vie se confonde avec la bonté de la terre et des bêtes
Te souvient-il de cette tempête de 1999
Dévastant tes arbres, te dénudant aussi
Te souvient-il de ce matin de Décembre où
Tu as vus leurs racines trembler sous la pluie
Tu as pleuré ces grands gisants, ces horizons amassés
Comme autant de manteaux contre la peur
Te revois-tu planter ces arbres, penser l’aurore
A pleines mains pour ne plus voir le soleil mourant sur une ligne
De chemin de fer ni le corps de ton frère effacé
Sous le dernier train du soir
Dans ce lendemain d’épaves grotesques
Le sentiment d’exil s’est posé à nouveau sur tes épaules
Renversant ton regard bien au delà de ton bel âge
Paola Pigani
14:05 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gian maria testa, lino pigani
03 avril 2016
La porte en bois mouillé
©paolapigani
La porte en bois mouillé
Au fond du jardin
Qui n'ouvrait pas
Elle en savait long
Sur les moisissures
Et le fer des gongs
Et nous a poussés dans les bras du temps.
Eugène Guillevic
23:22 Écrit par Paola Pigani dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillevic