29 avril 2018
Le chant des autres
Ne pas nommer les créatures
descendre dans la même gorge
Ici je suis captive heureuse
les oiseaux me tiennent à leur merci
A l'aube déjà
ils m'encordent
je lâche mon fil d'écriture
je dois les écouter
je pourrais les gronder de me déporter ainsi
leur en vouloir
A cause d'eux, je déraille, je déparle, je m'évite, je m'invente
je repars vers une contrée nouvelle en passant par ma contrée de naissance
Les arbres de là-bas étaient égaux dans l'inconnu
Les arbres d'ici, j’apprends à les nommer
Sur mon territoire d'enfance, j'ignorais la limite des mots
Tout pouvait être silence, page blanche.
Ici sur le Mont Noir, je n'ai pas le choix: écrire
Même si le chant des autres est le plus fort..
©d.lampla
23:13 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : villa marguerite yourcenar, le mont noir
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