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04 mars 2013

Winfried Veit

 

 

Des stèles aux étoiles

Winfried Veit, depuis des années peint sa révérence aux fraternités douloureuses, suit la courbe des peurs jusqu’à leur noyau incandescent . Ses formes, ses couleurs issues du creuset des souffrances, de la lumière fossilisée nous parlent d’enfouissement, de cendres  mais aussi de résurrection. Il y a peu d’horizon au delà de ses silhouettes innombrables, peu de paysages pour dissiper le regard. C’est dans leur verticalité qu’il nous donne à voir l’élan, le possible avènement de l’homme qui a su quitter les terres de l’effroi.

Au fil du temps et de son œuvre, ses dormeurs deviennent marcheurs, les corps ne se touchent plus rassemblés par les flammes, dans la boue, dans la shoah qui le hante . Les crucifiés, les suppliciés prennent lentement leur envol. Ils se détachent du nombre et de l’horreur .Leur ombre devient fertile. Lentement, un peuple naît, souverain de sa propre quête.

Ces voyageurs infatigables traversent les millénaires, des  cathédrales de verre et de songes. Parfois les pieds nus  comme des vagabonds. Le monde est en eux, ils marchent ensemble  toujours, dans l’opacité du réel parcequ’immobiles, ils mourraient dans leur origine. Sous leurs semelles, l’air et le bleu se soulèvent, l’écume d’un ailleurs, l’ivresse du temps. Le ciel est là, à portée de main. L’enfer est là, à portée de mémoire. Entre les deux, l’errance et  l’espérance.

Dans l’atelier du peintre se côtoient des minotaures, des hommes ailés,  encore arrimés à leur sol de naissance, des silhouettes aux allures de vierges de Guadalupe aux auras cloutées, aux auras de tessons bleutés, aux auras de brun et d’or. Saurons nous voir  dans le bois, la pierre, le verre, le bronze, enserrés dans ces nœuds, dans ces matières composites, les traits de l’ange déchu ? Saurons-nous voir   le regard qui dort dans ce nocturne humain ? Pourtant, en chacune de ces entités siège une clarté, une clarté durcie prête à éclore .De leurs stèles aux étoiles, elles vont leur chemin.

Jadis, dans l’atelier du peintre, des mains patientes ont tissé des rivages d’étoffe, de quoi vêtir ces innombrables nus, en exil dans l ‘œuvre de Winfried Veit , de quoi recouvrir un monde qui s’est tu, qui s’est tué, stupéfié .Ces gestes ne se sont pas dissipés en vain dans le temps du labeur .On pourrait croire que des fils ont été tendus, ici et là, invisibles entres les statuaires et les toiles , que des soupirs se sont accrochés aux murs immenses de cette ancienne usine . On pourrait croire que jadis, rieuses ou silencieuses des ouvrières courbées sur les métiers à tisser dans la cadence apprise, ont laissé choir l’écheveau d’une autre mémoire .Leur présence pure au travail aurait ainsi fécondé le silence des lieux.

Un bouleau sans racine a été posé là, ses  feuilles , papiers de riz tremblent encore du souffle d’hier comme à l’appel incessant de la lumière.

Les ombres ne poussent jamais sur des ombres et toutes les créatures de Winfried Veit font alliance avec un territoire fondé à l’échelle des cieux.

 

Paola Pigani

 

 

 

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19:05 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : veit

03 mars 2013

Tout ce qui brille...

P1310042.JPG©paolapigani

19:04 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0)

02 mars 2013

De l'autre côté du pont

C'est ce soir, à 2 pas de la Guill'.

Nous serons plusieurs voix du côté de la poésie, de l'autre côté du Pont...

 

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