10 août 2018
Là-bas
On ne sait comment éteindre ce qui brûle entre nos pages, nos rires, nos insomnies. On chante, on pleure, on finit par oublier ce qui dévaste la solitude des chambres quand l'écriture tarit notre confiance. Alors, On va se perdre dans la foret, scruter les éboulis, les falaises. La rivière est si discrète qu'on la traverse à pieds. Son message glacé nous le déplions plus loin sous les sapins.
Je m'accroupis pour cueillir des fraises des bois, égarées dans l'ombre comme les perles d'un collier cassé.
Dans la nuit, je suis la seule à fumer sous les étoiles et me faire un manteau d'été de cette voie lactée.
En refermant la porte sur un chien tendre, je dis merci au vin de soif comme au vin de joie, à la guitare bleue, aux chauves souris à tout ce qui s'est enlacé à mes chevilles, à mon cou, les ronces, les orties, le petit vent des soirs inépuisables.
13:32 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chantier d'écriture, ardèche, nuit des étoiles