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16 mars 2020

Entre les eaux de Venise, de Charente et nos rues

Les italiens chantent " Bocca Corona" con la mascherina

A Venise, ils redécouvrent des poissons dans les eaux clarifiées de la lagune .

Dans ma ville endormie, un chibanis traverse la rue un sac de galettes à la main, hâte le pas en diagonale, jusqu'au  ras de  mon vélo. Sur le trottoir, des gars  cognent leur canette de bière et trinquent.

L'un d'eux semble attendre la mariée du jour, un énorme bouquet de fleurs blanches sur son sac à dos.

Ils parlent peut-être de cette bienvenue- malvenue qui va faire les rues désertes et les oboles impossibles.

Antoine Gallardo m'envoie une photo de Charente où j'étais en février entre Blanzac et Barbezieux .

 

Je vous souhaite un printemps inexorable.

Pablo Neruda

la charente par Antoine Gallardo.jpg

©antoinegallardo 

 

 

 

 

 

A Blanzac la rivière  Né  s'écoule entre les pierres 

Sous le toit du vieux lavoir

Les araignées ne tissent plus de rêves fous

Au sommeil des lavandières

Leur dentelle froide dans la lumière de février

 

23 août 2018

Métropolitain

 

 

 

 Entre gare de Lyon et gare de Montparnasse

Paris aux épaules nues

Une paire de pieds sur 3 cavale en Stan Smith

Les siens sont sages dans les tongs rouges

D'une main elle lisse ses cheveux, frotte son cou,

 de l'autre réajuste son corsage

 Et le caddy  qui tremble  entre ses genoux

 Vérifie si rien ne s'effondre

De sa colline de paquets

 Se gratte encore derrière les oreilles, entre les seins

Le bruit de ses  bracelets

Dissipe  la honte de porter

Si belle

des puces des morpions ou des poux

Sous la peau de Paris

ce onze aout deux mille dix huit

 

13:38 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris, métropolitain, sdf