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Organisée en partenariat avec la délégation académique à l’Action culturelle et les lycées Saint-Exupéry et Louise-Labé de Lyon, Rosa-Parks de Neuville-sur-Saône, ainsi qu’avec le lycée professionnel François Cevert d’Ecully, cette rencontre, bien que portée par les lycéens, est ouverte à tous.
Les lycéens, pour cette rencontre, auront plus particulièrement lu Jim Lamar.
Lionel Salaün est né en 1959 à Chambéry où il habite toujours. Pour consacrer l’essentiel de son temps à l’écriture, il enchaîne les petits boulots – magasinier, fabricant d’aquariums, pêcheur de sardines à Sète, ou encore photographe. Amateur de blues et de cinéma américain, passionné de géographie, il a choisi de camper son premier roman sur les rives du Mississippi. Début septembre est paru Bel-Air.
Treize ans. C’est le nombre d’années que Jim passe loin de son Missouri natal. C’est aussi l’âge de Bill, qui deviendra son confident : comme si la naissance de son futur ami, l’année du départ au Vietnam de Jim, était destinée à relayer l’absence de ce dernier. Mais comment revenir quand on ne vous attend plus ?
L’intrigue de Lionel Salaün s’articule autour d’un art du contrepoint et de la transversalité saisissants : en décrivant la vie de tous les jours d’un village de la campagne américaine, il analyse par ricochet la mécanique funèbre de la guerre. À la description ou à la psychologie, il préfère la suggestion comportementaliste. La perversion sacrificielle qui fait d’un peuple de la chair à canon ne prend-elle pas racine à la même source que la bêtise, haineuse, conformiste, qui interdit à un homme de rentrer chez lui plus tard que ses comparses – lui déniant ainsi sa temporalité personnelle ?
Le Retour de Jim Lamar est un immense roman de l’altérité. Le portrait de Jim, son expérience, se lit en creux des récits qu’il livre à Bill, seule âme du village suffisamment dénuée de préjugés pour l’écouter. Et pour comprendre, dans une scène féroce où Jim le raccompagne chez lui en voiture, que les regards hostiles des autochtones sur le nouveau venu auraient très bien pu être les siens. C’est par leurs regards que le jeune garçon découvre la nature de cet Autre : celui qui, pour n’être pas revenu à temps, pour avoir préféré l’ailleurs, est devenu, pour les siens, moins qu’un étranger.
Roman initiatique par la voix de l'adolescent, roman de la mémoire par celle de Jim qui confie tous ses souvenirs, ce texte âpre et mélancolique célèbre la fraternité de deux héros solitaires, sur les rives du Mississippi, dans un décor de film américain à couper le souffle.
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