10 décembre 2019
Prochaine rencontre dans le Lubéron
Poésie en rafales au café villageois
avenue de la gare
84360 Lauris
16:35 Écrit par Paola Pigani dans Agenda, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la boucherie littéraire, antoine gallardo, thézame barréme, emanuel campo, hélène dassavray, lili frick, paola pigani, nat'yot, isabelle alentour
08 décembre 2019
De l'autre côté du chronométre
Lettre d’Albertine à Julien,
Hôpital Cochin
Le 25 janvier 1967
Zi-Lou-Lien mon père et ma mère mon amour ma vie toute, il est 6 H et après une nuit en grande partie blanche je suis là, à chialer comme je n’ai peut-être plus fait depuis la plage de Calais, c’est rien, t’en fais pas, c’est peut-être l’alcool absorbé hier – par voie externe – à pleines compresses, ces voitures stridentes menant ici jusqu’à ma cretonne l’idée de mort et de gâchis, peut-être simplement, comme au seuil des grands instants, l’instant d’immanence de la vérité, je sais pas, j’avais des mots tout à l’heure en foule dans le cœur, pressés comme les larmes qui merde me dégoulinent sur la liquette locale, une vraie combinaison de nonnette – et puis ne m’en reviennent que ces trois JE T’AIME, Julien, Julien, sois là, ne me quitte pas, jamais, j’ai besoin de toi pour revivre, je voudrais seulement que ces quelques heures où je m’absente un peu de toi nous soudent à jamais, tous deux bien serrés comme dans les nuits récentes, et même si devaient revenir les nuits à moitié morts, à moitié tronqués de Nous, soudent le cercle de l’osselet, nous y rivant toi et moi pour l’éternité des éternités.
Pardon, Zi, pour tout ce qui dans cette décennie m’a empêchée d’être la Sarrazine, pour mes maussaderies, mes maux, mes ivresses, mes caprices, mes distractions, mes rognes, je ne sais pas encore aimer aussi bien que toi, tu es moi et je m’aime ; mais j’oublie, parfois, que je suis toi et le « tu » appelle les mots injustes, cruels, les évidences où, si tu n’as pas raison, tu n’y es pour rien ; je sais, Zi, ton amour si pur et si immense que le mien s’étrangle parfois de honte. Je reviendrai tout à l’heure, certainement – comme disait le gars hier, c’est de la géométrie, c’est aussi de la mathématique générale, je reviendrai – Mais, flirter avec la mort étant quand même de plus en plus risqué pour moi, je veux te dire que ce ne pourra être qu’un flirt, une passade plus ou moins longue et sommeillante et que je t’attends, comme tu m’attends, de l’autre côté du Chronomètre.
Albertine Sarrazin. Lettres à Julien (Pauvert, 1971)
16:49 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : albertine et julien sarrazin
07 décembre 2019
Trees fall
10:41 Écrit par Paola Pigani dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tindersticks
05 décembre 2019
Gréve
Tous une raison d'y être, entre les rails ou dans la rue...
Dans la gare divine, le chef de gare est aimé,
Dans la gare divine la locomotive d'or va souffler...
Nougaro
04:59 Écrit par Paola Pigani dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grève, claude nougaro, locomotive d'or
04 décembre 2019
Amadou
©paolapigani
Entre les arbres, il marchait
Comme un aveugle parmi les étoiles.
Un jour,
cherchait raison de vivre dans un puits de pierre
Le noir lui racontait
le voyage de sa naissance
Le lendemain,
n'était plus rien,
lâchait son insomnie dans les brumes
Tout pour les oiseaux
Rire à la gorge d'une femme
Il savait
Et encercler ses hanches
Trouver l'amadou pour le feu
Et en saison morte
les baies du désir
©paolapigani
07:49 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
03 décembre 2019
Il mio domani sei tu
11:01 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : leo ferre, tu non dici mai niente, amore
01 décembre 2019
Sans bagage
Tu t'imposes le vide, fermes les yeux
le quai de la gare s'emplit soudain
de silhouettes fantômes
elles s'avancent vers toi
sans bagage
à peine vêtues de chagrin et d'ivresse
tu reconnais chacune d'entre elles
mais elles passent sous tes yeux
et regagnent leur nuit
bien au delà de ta mémoire
tu ne pourras jamais faire le vide
l'écriture commence là
dans les salines de ton regard
tourné vers l'intérieur.
©paolapigani
©laurentlevybencheton
17:26 Écrit par Paola Pigani dans Cadeaux de lectrices et lecteurs, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : laurent levy- bencheton