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31 janvier 2020

Une part de nous

Lourmarin.jpg

 

 

 

Chaque être perdu emporte une part de nous; 
Mais un croissant subsiste,
Que les marées appellent, comme la lune,
Par une nuit troublée. 



Émilie Dickinson

02:32 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Émilie dickinson, lourmarin, deuil

29 janvier 2020

Adieu Hubert Mingarelli

 

Une rivière verte et silencieuse, Hubert Mingarelli,©paolapigani

 

Cette herbe poussait si vite que personne ne jugeait utile de couper une herbe qui aurait repoussé le lendemain. Elle commençait derrière les maisons et, me semblait-il, s’étendait aussi loin que la vue portait depuis le sommet du château d’eau. Mais je ne pouvais pas l’affirmer, car je n’étais jamais monté sur le château d’eau.

C’était une herbe mystérieuse.

Je pouvais marcher une heure sans rencontrer autre chose que ces herbes qui me dépassaient d’un demi mètre en hauteur, mais laissaient entrer la lumière du soleil, de sorte qu’il n’y avait rien d’effrayant à y marcher, même sur un kilomètre à l’intérieur.

Une rivière verte et silencieuse, Hubert Mingarelli, éd. du Seuil, 1999

 

 

 

 

"Hubert Mingarelli nous a quittés et notre chagrin est immense.
Il reste aujourd'hui ses livres. Il reste le souvenir de discrètes et pénétrantes rencontres, d'où jaillissent la malice d'un sourire, un regard franc et des constellations de silence. Il reste à arpenter encore et toujours le sillon qu'il a creusé, cette glaise humaine pétrie avec des mots simples.
De livre en livre, nombre de ses textes disent la souffrance, la solitude et la guerre. Ils disent un monde que semble abandonner la lumière, pauvre bateau fantôme à la merci de toutes les tempêtes. Ils racontent l'épuisement, l'exil, la bassesse, les mauvais choix, l'absurde. Mais au milieu de la nuit toujours un feu brûle. Et toujours, à l'aube, un chemin conduit à la source. Ou bien un voyage s'achève dans un murmure fraternel. Dans des histoires souvent sans mots, les gestes de fraternité allument parfois une lumière à faire reculer la haine ou la peur.
Mais la lumière est ténue, l'espérance fragile, le cœur si précaire. C'est pourquoi les livres d'Hubert Mingarelli n'élèvent jamais la voix. Ils prennent en silence par la main, guident à travers les ellipses vers une singulère contrée. Et sans doute, là-bas au détour d'un chemin, et pour toujours, un homme se roule une cigarette et nous regarde avec bonté."

Danielle Maurel

 

 

28 janvier 2020

Quelques jours à Metz

lycée hélene Boucher Thionville  janvier 2020.jpglycée de la communication Metz 24 janvier 2020.jpg 2.jpglycée hélène Boucher 23 janvier 2020.jpglycée de la communication 24 janvier 2020.jpg24 janvier Place saint Louis Metz.jpgMetz 2.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Merci aux élèves, enseignantes et documentalistes du lycée George de La Tour,  du lycée de la communication de Metz et  du lycée Hélène Boucher de Thionville.

Merci pour leurs lectures à voix haute, leurs créations visuelles, leurs questions, leurs poèmes, leurs sourcils froncés , leurs sourires...

Merci à l'association Lire à Metz et à leurs  charmantes accompagnatrices Hélène Pochard et  Nicole Becker.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

27 janvier 2020

La Charente libre

 

 

La Charente libre


 A propos de Des orties et des hommes de Paola Pigani


Une fratrie de cinq enfants, dans la France rurale des années 1970 : quatre filles et un garçon. Les trois aînés, Valma, Adamo et Dora, puis Pia, la narratrice, et Mila, la petite dernière. Petits-enfants d’immigrés italiens passés par la Belgique et installés en Charente après la Guerre. Le village se nomme Cellefrouin, au nord-est du département. Les « grandes villes » les plus proches sont Chasseneuil et La Rochefoucauld, et plus loin, Confolens ou à l’opposé, Angoulême.
Les parents, fermiers, travaillent dur une terre qui ne leur appartient pas et qui se partage entre cultures céréalières et élevage de vaches laitières. Toute la famille est mobilisée au quotidien et à longueur d’année tant par les travaux agricoles que par les tâches domestiques dans la maison au confort rudimentaire (Pia doit même partager son lit avec sa petite sœur). Au fil des ans, quelques terres achetées, la récupération de ferraille, le labeur incessant et l’entraide permanente de la communauté familiale offriront un peu plus d’aisance. En témoigne la construction d’une nouvelle maison qui éloigne un peu la famille de la vue de la ferme mais pas de son emprise.


Dans ce magnifique récit autobiographique, Paola Pigani, déjà remarquée et primée pour deux autres romans mais aussi des recueils de nouvelles et de poésie, nous emmène irrésistiblement dans le sillage de Pia. Avec elle, nous explorons avec minutie cette France campagnarde des années 70 où « Entre ceux qui vivent de rien et ceux qui vivent de peu, il n’y a pas beaucoup d’envieux par chez nous1 », comme elle décrit ses habitants. Portrait par touches successives en courts chapitres d’une ruralité en pleine mutation, où la vie habituelle en quasi autarcie est percutée violemment par l’irruption de l’agriculture soumise aux rendements, à la PAC et aux traites à rembourser au Crédit Agricole. L’auteure parvient à reconstituer ce monde agricole traversé par les combats entre approches radicalement opposées des représentants de la FNSEA et des Paysans Travailleurs, et bousculé déjà par les premiers suicides de paysans.


A travers les yeux et les oreilles de Pia - cette fille aux semelles de vent qui traverse son enfance et son adolescence en exploratrice sensible, curieuse et attentive, on fait ample connaissance des  attachantes figures familiales : parents, frère et sœurs, grands-parents - Nonna et Nonno Ermacora - installés au hameau de Chavagnac, ainsi que des personnages : l’amie Laure, l’Aboyeur, Joël le bossu, Diamentino, le garçon à l’harmonica, la vieille Armande, le « prêtrouvrier » pour en citer quelques-uns.

Pourtant, ce qui frappe le plus dans ce texte captivant se situe bien au-delà du simple témoignage ethnographique, historique ou encore sociologique sur la ruralité dans la France des années 70, même si on croise la grande sécheresse de 1976, le combat des éleveurs du Larzac, de belles solidarités,  la prévenance envers les personnes âgées esseulées. Même si de nombreux détails nous rappellent aussi de façon régulière cette décennie : l’encyclopédie Tout l’univers, les chansons entendues à la radio, le journal télévisé de Roger Gicquel…


Le récit de Paola Pigani est en effet porté par une langue poétique qui rythme avec énergie et sensualité les micro-événements - la fugue de Valma, le voyage à Lourdes, l’arrivée en pension et la grisaille du collège tenu par des religieuses, le lycée, une veillée mortuaire, le voyage en Italie, la découverte des lettres d’un Poilu à sa famille, et encore tant de rencontres et d’échanges. Une langue qui restitue de manière admirable les nombreuses découvertes sensorielles que Pia cueille et amoncelle au fil de ses escapades virevoltantes dans la nature sauvage. Sans oublier son interrogation sourde quant à ses origines (on n’apprend pas la langue d’origine comme dans beaucoup de familles italiennes par souci de faciliter son intégration).  Et, bien entendu, son attrait pour la littérature et la poésie, autant de ruptures à venir avec sa vie d’origine, déjà inscrites en filigrane.

Il souffle ainsi un vent vivifiant de liberté et de fraternité dans ce récit qui témoigne de la volonté de « fuir les déterminismes pour prendre le risque d’être soi », comme l’exprime si lumineusement l’auteure2. En outre, les dernières pages offrent au lecteur une explication limpide du titre quelque peu énigmatique choisi par Paola Pigani.

Comme l’exprimait si justement Marie Rouanet en 2006 dans sa préface à Concertina, le recueil de nouvelles de l’écrivaine, « Autour du lecteur de Paola Pigani, le monde devient brusquement riche et lourd (de) ce qu’hier il n’avait pas su y lire : l’aventure humaine immémoriale. Aimer, souffrir, attendre, serrer les dents, attendre encore. Pauvre de nous fragiles et malmenés - mais jamais à bout ni de courage ni d’espérance3. »

Au final, on sort à la fois ragaillardi et touché au cœur par la lecture de ce livre de Paola Pigani. Ode aux gens de peu4,  à « une forme de transparence humaine qui lui a été donnée dans cet environnement », et lui a permis « d’aller vers les autres5. »
Grâce à son talent, l’écrivaine parvient à réenchanter le monde de sa jeunesse et nous le donne en partage. Dès lors, plutôt que de commenter à l’infini cette alchimie de la mémoire qui ravive tous ses souvenirs, mieux vaut s’empresser de découvrir ou reprendre son livre et de s’inscrire à la fois délicatement et résolument dans les pas de Pia. Sans oublier de méditer, en forme de contrepoint, ces quelques lignes de Nietzsche qui invitent à d’autres débats : « Dans le plus petit comme dans le plus grand bonheur, il y a quelque chose qui fait que le bonheur est un bonheur : la possibilité d'oublier, ou pour le dire en termes plus savants, la faculté de sentir les choses, aussi longtemps que dure le bonheur, en dehors de toute perspective historique. L'homme qui est incapable de s'asseoir au seuil de l'instant tout debout en oubliant tous les événements du passé, celui qui ne peut pas, sans vertige et sans peur, se dresser un instant tout debout, comme une victoire, ne saura jamais ce qu'est un bonheur et, ce qui est pire, il ne fera jamais rien pour donner du bonheur aux autres6

                                                  Michel Laplace, janvier 2020

1 Paola Pigani / Des orties et des hommes / Editions Liana Levi  2019, p. 106
2 https://www.youtube.com/watch?v=lS_IJ0hd4kU
3 Marie Rouanet / Préface à Concertina de Paola Pigani, Editions du Rocher 2006, p.10
4 Pierre Sansot / Les gens de peu / PUF 1991
5 https://www.youtube.com/watch?v=2slV6txeeco
6 Nietzsche / Considérations inactuelles/ A retrouver sur le blog de Paola Pigani : http://paolapigani.hautetfort.com/mon-oeil/

 

 

26 janvier 2020

Des ailes

17:43 Écrit par Paola Pigani dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bozo vreco, krila

20 janvier 2020

Prochaine rencontre à saint Cyr au Mont d'or

 

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Festimots

festival de lecture à voix haute

samedi 25 janvier à saint Cyr au Mont d'Or

 

Programme de la journée

11h

Présentation des auteurs par Danielle Maurel, journaliste littéraire.

Salle des Vieilles Tours

À partir de 14h les lectures sont d’une durée de 40 min, exceptée celle de Valentine Goby qui dure 1h15.

Ouverture des salles 15 min avant. Fermeture des portes à l’heure précise.

14h

Lecture de « Murène » par Valentine
Goby 

Accompagnée par Xavier Llamas (guitare, percussions, idiophones)

Salle des Vieilles Tours


15h15

Dédicace et rencontre avec Valentine Goby

Salle des Vieilles Tours

15h45

Lecture de « Né d’aucune femme » par Franck Bouysse et Monique Milliot

Accompagnés par Alexis Monniot au violon et par Alexandre Blanc au piano

Salle des Vieilles Tours

16h45

Lecture de « Des orties et des hommes » par Paola Pigani et Monique Milliot

Accompagnées par Alexis Monniot au violon et par Alexandre Blanc au piano

Ecole maternelle du bourg

16h45

Lecture de « Partiellement nuageux » par Antoine Choplin et Christine Brotons

Accompagnés au violon par Natalia Tolstaia Milstein et Serguei Jr Milstein

Salle des Vieilles Tours

17h45

Lecture de « Une bête au paradis » par Cécile Coulon et Marie Bunel

Accompagnées par Yannick Chambre à l’accordéon

Salle des Vieilles Tours

à partir de

18h30

Dédicaces et rencontre avec les auteurs autour d’un verre

Salle des Vieilles Tours

Un repas partagé avec l’équipe du festival et les auteurs est proposé à partir de 12h, salle de
la Source (10€).

Un espace buvette, avec petite restauration, est proposé également à partir de 13h30 sur le
parking des Vieilles Tours.


 

19 janvier 2020

La Renouée aux oiseaux sur terre à ciel

Renouéebis.jpg

Merci à Valérie Canat de Chizy pour cet article qui vient de paraître sur le blog Terre à ciel:

https://www.terreaciel.net/Lus-et-approuves-janvier-2020-...

18 janvier 2020

Violence

 

 

Goin, Walter Bbenjamin

 

Si la police peut paraître partout semblable jusque dans les détails, il ne faut pas finalement se méprendre : son esprit est moins dévastateur dans la monarchie absolue, où elle représente la violence d’un souverain qui réunit en lui l’omnipotence législative et exécutive, que dans les démocraties, où son existence, soutenue par aucune relation de ce type, témoigne de la plus grande dégénérescence possible de la violence. 

 

Walter Benjamin  . Critique de la violence. 

16:44 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : goin, walter benjamin

17 janvier 2020

Le grand luisant des eaux

jour de pluie.jpg

 

 

C’était, parmi le grand luisant des eaux, une de ces journées au ras du sol qui sur toute la ville avait fait son étendue de chuchotements mouillés et de chevaux au pas dans la pluie.

                            René Leynaud 

17:58 Écrit par Paola Pigani dans Lyon perle de soie grise, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rené leynaud

16 janvier 2020

La neige d'un autre âge

neige.jpg

 

 

la neige d'un autre âge

qui tombe sur mes pas

arrange un mariage

où le jour seul viendra

 

 

 

Joë Bousquet

10:34 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joë bousquet, quatrains