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07 avril 2024

Prochaine rencontre à Surgères

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Rencontre mardi 9 avril à 20h30

La Librairie des thés - Librairie indépendante

8 rue Bersot - 17700 SURGÈRES

 

25 mars 2024

Prochaines rencontres en Rhône Alpes

librairie passages,librairie pleine lune,arall,villa gillet,librairie du cours,lyon,le chateau des insensés,editions liana levi

 

 

 

 

26  mars Librairie Passages Lyon 19h 

2  avril Librairie Pleine Lune Tassin la demi-lune 19h

3 avril rentrée des auteurs à   la Villa Gillet Lyon 18h30

organisée par l'ARALL 

5 avril Librairie du cours Lyon 19h

06 mars 2024

Avis de parution

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Parution le 7 mars 2024

Editions Liana Levi

 

" Jeanne tout court, sans nom de jeune fille, sans nom d’épouse. Jeanne sans état civil ni sac à main. » C’est ainsi que se présente cette frêle jeune femme à sa descente du « train des fous » en septembre 1939. Internée après la mort de son nouveau-né à Ville-Evrard, en région parisienne, elle a été transférée, avec les autres patients, à Saint-Alban sur Limagnole . Dans le château, perché au milieu de la Lozère, une ambitieuse équipe de psychiatres, bientôt rejointe par le Catalan Tosquelles met en place de nouvelles pratiques thérapeutiques. Le maître mot est liberté. Liberté d’œuvrer, d’inventer, de créer, d’échanger. Patients, médecins, religieuses, enfants de l’institut voisin et villageois se rapprochent encore davantage avec la guerre qui gronde. Dans une communauté atypique une voie s’ouvre à chacun selon ses désirs et capacités. Au contact des autres, Jeanne va renaître lentement à la vie et à elle-même.

 

02 octobre 2023

Et ils dansaient le dimanche dans la presse , deux ans après sa sortie

 

 Du coquelicot à l’églantine

Journal Force Ouvrière

Chaque année, le Prix du Roman d’Entreprise et du Travail, créé en 2009 et organisé par Technologia, est décerné à une œuvre romanesque qui a pour toile de fond l’entreprise et le monde du travail. Il récompense un auteur tant pour son regard porté sur le monde professionnel que pour ses qualités littéraires.

Cette année, le lauréat du 13e ‘Prix du Roman d’Entreprise et du Travail’ – P.R.E.T. est Et ils dansaient le dimanche, Paola Pigani . Éditions Liana Levi aux Editions Liana Levi.

Une jeune hongroise quitte son pays pour fuir la misère paysanne et vient travailler dans une usine près de Lyon, qui fabrique une toute nouvelle matière textile synthétique : la viscose.

À travers ses yeux, assez lucides, se dévoile l’âpre vie des ouvriers : la routine abrutissante du travail à la chaîne où l’humain disparaît derrière la machine, les 10 heures de travail par jour, les vapeurs nocives, le poids des chefaillons, les difficultés pour se loger, manger, garder son emploi… S’y dévoile la misère humaine, financière, sociale, morale, affective, qui isole, engloutit l’homme dans la masse des pauvres.

Et pourtant, il y a aussi la solidarité, l’esprit de communauté et le mélange des cultures, les liens qui se nouent à travers les grèves et les combats pour une vie meilleure, et puis il y a les bals où l’ont peut danser et oublier pour un temps la douleur du quotidien.

Le fil de ce roman, ce sont des histoires intriquées : les vagues d’immigrés en ce début du XXe siècle, les luttes politiques entre fascisme et communisme, l’essor des syndicats et les grands mouvements de grève qui vont aboutir au Front populaire, une certaine France xénophobe, le spectre de la guerre.

Le regard de spectatrice que semble avoir l’héroïne sur sa propre vie donne à lire un entre deux : Il y a d’un côté la vérité de l’usine et de la vie qui est très longuement décrite et de l’autre les moments de joie tels que le cinéma, les promenades ou les bals qui ne sont qu’évoqués, effleurés comme une autre réalité lointaine, comme un souvenir ou un espoir avec une certaine légèreté, un détachement, comme s’il valait mieux disparaître, devenir transparent pour se mettre à distance du malheur et continuer à croire aux lendemains qui chantent.

 

 par Corinne KefesL’Info Militante

13 septembre 2023

Prochaine rencontre à Vénissieux

 

Dans le cadre des journées européennes du  patrimoine , la ville de Venissieux ,la médiathèque de Lucie Aubrac et différentes associations  organisent plusieurs rencontres , expositions et ateliers les 16 et 17 septembre. Informations ici

DIMANCHE 17 SEPTEMBRE
NOS MÉMOIRES OUVRIÈRES

 

Embauchée dans une usine de production de viscose dans les années 1930, Szonja arrive dans l’agglomération lyonnaise pleine d’espoir. Après avoir habité chez les soeurs, elle fait la rencontre d’une communauté ouvrière cosmopolite. Le roman invite à découvrir le combat intime et collectif d’une ouvrière étrangère dans la banlieue lyonnaise de l’entre-deux-guerres.

 

Pablo Amado, bandonéoniste argentin et Marco Carollo, violoniste italien vous feront danser ce dimanche à partir de 17h30

 

 

 

 

 

14 janvier 2023

Prochaines rencontres dans les Hauts de France

 

Joie d'être invitée par  par L'escale des lettres aux Cafés littéraires des 16/17/18 Janvier 2023 

 

Lundi 16 janvier

à 19h au Vertigo à Arras 

(12, rue de la taillerie)

http://www.levertigo-arras.com/

Mardi 17 janvier

à 19h à la Chouette Librairie de Lille

(72 Rue de l'Hôpital Militaire)

https://www.lachouettelibrairie.com/

Mercredi 18 janvier

à 19h à la Bibliothèque Municipale

de Givenchy-Lès-La-Bassée

(2 Rue du Moulin)

 

> Paola PIGANI

Née en 1963 dans une famille d’immigrés italiens installés en Charente, Paola Pigani a exercé la profession d’éducatrice à Lyon, où elle réside toujours. Elle est venue à l’écriture par la poésie et continue de publier régulièrement des recueils. En 2013, elle fait paraître aux éditions Liana Levi, un premier roman très remarqué, N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, couronné par plusieurs prix. Ses trois romans suivants, Venus d’ailleurs (2015), Des orties et des hommes (2019) et Et ils dansaient le dimanche (2021 ; Piccolo, août 2022), salués par la critique, ont reçu un excellent accueil en librairie. 

Elle aime le compagnonnage d'autres poètes dans les anthologies thématiques et les lectures publiques. La poésie et le roman participent pour elle d'un même désir d'explorer l'infini des langues, du monde et de l'aventure humaine. Inspirée par le monde rural de ses origines, elle aime aussi écrire sur la ville, le déracinement, la photographie et la peinture.

Ni la neige

Ni la mer

Ne sont venus à tes pieds

Tu as tremblé pourtant

Comme une flamme peureuse

Comme une grue

Élégante dans le froid

Paola Pigani Le cœur des mortels, Poésie, (Éditions La passe du vent, 2019)

Et ils dansaient le dimanche (2021 ; Piccolo, août 2022, éditions Liana Levi )

 

"En ouvrant ce nouveau livre de Paola Pigani,  retraçant  l'arrivée en France d'une jeune hongroise c'est ce tableau d'Angelo Tommasi "Gli emigranti" qui se déploie.

La fiction est ce qui reste pour combler les silences d'une génération à l'autre. Paola Pigani raconte le tempo commun d'un groupe d'ouvriers exilés d'Italie et de Hongrie. Sjonza, Elsa, Bianca, Marco sont comme les vêtements d'une même lessive  qu'emporte le tambour de l'industrie textile  au début du XXème siècle. Ils sont une même masse textile qui tourne et tourne encore,  chaque dimanche,  au bord de la Rize.

Les saisons rythment la narration, les gestations, les fêtes dominicales à la cadence des machines de production du viscose.

Le filage s'associe au verbe, liant la fibre tant à la matérialité du monde qu'à des strates plus symboliques. Les "petites Italies" réinventent une identité locale près de l'usine. Le groupe habite un temps cyclique,  sans cesse répété dans l'atelier.  Chacun accomplit ensemble les boucles du temps : de l'insoumission à l'avènement du Front populaire.

Le fil de narration véhicule fonction et signe de l'immigration. On comprend la matière,  sa provenance et sa finitude. L'industrie textile exerce une influence profonde sur les cadres mentaux  des immigrés,  rejetés, insultés, discriminés.

Le viscose porte le monde en tous sens à la Tase. Il naît d'une tige si grêle que l'on tresse, non intacte mais brisée, broyée et réduite par la violence,  comme celle que l'on impose au corps ouvrier.

Toute la langue de Paola Pigani sur le tissage et le monde de l'usine se fait métaphore pour expliquer le fragile équilibre des forces qui sied au groupe. Un terreau fertile à la division au travail de chaque protagoniste.  Ce texte est un subtil équilibre des tensions à l'oeuvre dans la science combinatoire de la politique du Front populaire.  C'est la fusion des contraires où le faible et le fort s'affrontent pour un vivre ensemble plus harmonieux. Sjonza ajuste son corset,  non celui de la rigidité des contremaîtres ou d’ un mari, mais bel et bien celui de la liberté."

Paolina Miceli

(Administratrice Escales des lettres)

 

 

30 novembre 2022

Anniversaire de pluie

vaulx en velin jour de pluie 30 novembre 2018.jpg

©paolapigani

 

 

Bevi bevi la pioggia
Bevi bevi la gioia
Effimere sono
E l'amore eterno

 


la chanson d'Elsa dans 
Et ils dansaient le dimanche
Éditions Liana Levi

 

Lorsque j'ai photographié ces grues sous la pluie du 30 novembre 2018 à Vaulx en Velin , j'ignorais tout encore de la vie imaginaire de Szonja, d'Elsa et de leurs camarades de la cité Tase. J'observais , je tentais d'habiter cette banlieue, captée par tous ses rayons humains comme celui de cette lycéenne qui lors d'un atelier d'écriture m'avait  lancé sans complexe qu'elle ignorait la signification du mot grue. Elle connaissait par contre Alcatraz  Island et jubilait de la glisser dans sa micro fiction. ..

03 octobre 2022

Procaine rencontre à Limoges- Panazol

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La librairie Page et Plume m'invite à presenter mon dernier roman à la médiathèque de Panazol.

Lors de mes années d'adolescence et d'autostoppeuse , combien de fois  suis-je passée par ces longs faubourgs de Limoges qu'on ne peut plus nommer ainsi, je vous l'accorde. Je ne pensais pas alors m'y arrêter un jour pour présenter un de mes livres.  

28 avril 2022

Prochaine rencontre en haute Loire

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22 septembre 2021

Szonja, chrysalide sur la route de la soie artificielle

 

À propos de Et ils dansaient le dimanche, de Paola Pigani1

Szonja, chrysalide sur la route de la soie artificielle

Dans ce roman empathique, Paola Pigani réussit avec grâce et « sororité » à restituer le combat pour son émancipation d’une jeune ouvrière hongroise au cœur de la France des années 1930.

« L’immense façade blanche s’étire encore sur une centaine de mètres, et l’enfilade de grandes baies vitrées impressionne toujours autant. Un gigantesque paquebot de trois étages posé dans cette zone de Vaulx-en-Velin en pleine réhabilitation. Désormais, seuls « l’allée du textile » et le surnom du quartier – « le quartier de la soie » - rappellent le passé ouvrier des lieux et le poids industriel que l’usine Tase a eus dans la région lyonnaise durant des décennies. » C’est en ces termes que Pierre Petitcolin débute son récent article paru dans L’Humanité, consacré au 8e des 10 lieux de la mémoire ouvrière2, une des séries estivales du quotidien. Et c’est précisément le cadre qu’a choisi Paola Pigani pour son nouveau roman Et ils dansaient le dimanche.
Il nous plonge durant sept ans - entre 1929 et 1936 - dans l’histoire de Szonja, jeune femme hongroise. Elle quitte son pays natal, les travaux champêtres et la misère auxquels elle est promise, dans un train de l’espoir bondé de jeunes en quête d’une autre vie. Szonja partage cette aventure avec sa cousine Márieka : « Tous suivront la voie tracée dit-on par MM. Gillet et Chatain. De bon patrons les attendent en France, convoitant depuis 1923 une main d’œuvre servile et bon marché, qui ont cru en l’avènement de la viscose, cette soie artificielle dont se vêtent déjà à bas prix toutes les femmes d’Europe, dont on va pouvoir fabriquer les meilleurs parachutes pour la prochaine guerre3 ». Dès la première page, le décor est ainsi planté : ce sera le complexe industriel de la Sase (Soie artificielle du Sud-Est) qui prendra le nom de Tase en 1935 (Textile artificiel du Sud-Est).

À leur arrivée à la gare de Lyon-Perrache, Szonja et Márieka sont prises en charge –.comme de nombreuses autres travailleuses qui ont émigré - par les sœurs du Très-Saint-Sauveur qui dirigent un foyer catholique, l’hôtel Jeanne-d’Arc. Une institution créée en 1926 par Mme Gillet elle-même, l’épouse du grand patron. C’est que ce patronat paternaliste veille à tout pour mieux contrôler ainsi cette vaste cité industrielle (elle comptera jusqu’à 3 000 salariés). Une sorte de phalanstère cosmopolite composé de main d’œuvre principalement polonaise, italienne, hongroise, espagnole et française : « Elles se retrouvent dans un bouillon de langues et d’accents avec l’impression d’être dans un pays neuf, fusant de mille histoires.4 » Le travail est très pénible, l’amplitude journalière interminable. La santé est altérée par la manipulation de substances chimiques dangereuses sans les protections nécessaires, et par l’atmosphère empoussiérée et saturée d’humidité. « L’été à l’usine, on soupire dans la chaleur, les mains irritées de poussière humide, étourdis par les émanations chimiques, la sueur en collier défait jusqu’à la poitrine. Le rythme du turbin augmente la peine, peine du travail, peine du soleil invisible.5 » 
Paola Pigani brosse par petites touches exemptes de misérabilisme et de manière très documentée le portrait de cette vie ouvrière avec sa main d’œuvre précaire, essentiellement immigrée. Au croisement permanent de l’Histoire sociale de la première moitié du XXe siècle et de l’histoire singulière d’une jeune Hongroise qui connaît aussi l’ennui des dimanches. « Aujourd’hui, Szonja regarde son petit dimanche s’égoutter à la fenêtre. » Un ennui perforé certains jours par les balades au-delà du quartier, au-delà même du château d’eau et des champs. Toujours plus loin, vers Villeurbanne ou Lyon que Szonja va s’autoriser à gagner au fil des années et de l’assurance conquise.

Car ce roman, c’est aussi et avant tout l’histoire d’une émancipation. La (re)naissance d’une jeune femme qui s’éveille à une conscience de classe et va participer aux luttes du milieu des années 30. Pour cela, la rencontre puis la proximité avec les ouvrières italiennes mieux organisées seront déterminantes. Face à la menace de la crise économique consécutive au krach boursier de 1929 et à celle des ligues factieuses (les répliques du 6 février 1934 ne sont pas oubliées), la lutte embrasse deux objectifs.
D’une part, se faire accepter par les ouvrières et ouvriers français –elle sera aidée par la rencontre de Jean qu’elle va épouser, ce qui lui permettra d’acquérir la nationalité française, même si cette union malheureuse sera une autre épreuve pour elle.
D’autre part, conquérir sa dignité d’ouvrière et dépasser sa solitude individuelle grâce à la solidarité au sein de la communauté de travail. À ce propos, l’effervescence des mois qui précédent le Front Populaire est propice aux luttes et l’usine Gillet connaîtra tous ces soubresauts, la solidarité organisée, les avancées sociales arrachées localement et amplifiées par les accords Matignon du 8 juin 1936.

Le roman s’achève dans un tour de valse effréné – la danse, comme métaphore de la liberté conquise et de la légèreté oublieuse des peines et du dur labeur. Il nous laisse imaginer une suite qui ne sera pas le Grand Soir au vu du cataclysme mondial en gestation. Cependant, Szonja sera sans doute mieux armée désormais pour affronter les pires épreuves.

Paola Pigani une fois encore sait nous rendre tout proches ses personnages, par une écriture fraternelle –« sororelle » – qui touche profondément. « En rêvant le personnage de Szonja, j’ai cherché à reconstituer la condition des viscosiers, dont on connaît peu de choses en définitive, loin des légendaires canuts de Lyon. Comme ma jeune Hongroise, j’ai posé le regard sur le quotidien de leur cité ouvrière.7» Un regard empli d’empathie pour ces gens de peu dont le combat afin de vivre debout et résister à tous les périls suscite le respect voire l’admiration.
Comment ne pas insister enfin sur la langue magnifique de Paola Pigani, une langue poétique8 qui transcende la condition modeste de Szonja et de ses camarades, et les métamorphose en héroïnes d’une épopée moderne. En exergue de son roman, l’auteure cite notamment Marina Tsvetaïeva9 :
« Mais la plus belle victoire sur le temps
et la pesanteur
c’est peut-être de passer
sans laisser de trace
de passer sans laisser d’ombre. »
En définitive, Paola Pigani n’a-t-elle pas réussi aussi la performance de nous permettre de discuter ces mots de la grande poétesse russe ?
                                                                                  Michel Laplace, 19-9-2021

1 Ėditions Liana Levi
2 Pierre Petitcolin, Quand l’usine Tase faisait la gloire de Vaulx-en-Velin, L’Humanité 11-8-2021
3 Paola Pigani, Et ils dansaient le dimanche p. 13, 4 p. 39, 5 p.172, 6 p 52
7 Document de présentation du roman, Ėd. Liana Levi
8 Paola Pigani est en effet romancière et nouvelliste… et poétesse
9 Marina Tsvetaïeva, Se faufiler, Insomnies et autres Poèmes, Après la Russie 

 

Un grand Merci à Michel Laplace pour cet article sensible et profond