12 mai 2022
Charentes
©paolapigani
La vieille gare de Cellefrouin monument d'enfance
devenue si petite Parmi les herbes folles
Plus loin la rivière répond toujours au nom de Son
Elle en donne encore de cette eau qui nous enlaçait
J'entends des petits cris dans les buissons
Sommes - nous devenus oiseaux ?
Éparpillés de saison en saison aux confins du Poitou-Charentes et au delà?
Nous n'avons jamais rien déchiré
Ni ce voile transparent sur le blé tendre
Ni le bleu du temps
18:25 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gare, cellefrouin, charente
14 août 2017
La confédération paysanne fête ses 30 ans en Charente
Dans ma Charente natale où les paysans travailleurs ont été très actifs dans les années 70, aura lieu du 18 au 20 août la fête d'anniversaire des 30 ans de la Confédération paysanne sur la commune d'Alloue ♣ à quelques kilomètres de Cellefrouin où j'ai grandi.
Le programme est ici
♣ Alloue viendrait du mot gaulois alauda signifiant alouette.
" En 1973, Yves Manguy participe à la création des Paysans travailleurs en Charente. En 1987, suite à des assises paysannes qu’il coanime, il se retrouve porte-parole d’un nouveau syndicat fédérant les Paysans travailleurs et la Fédération nationale des syndicats paysans: la Confédération paysanne. Il ne voulait l’être qu’un an, il l’a été deux. Yves Manguy est de tous les combats contre le productivisme, contre la mainmise de l’industrie sur les semences. En 2008, il fait partie des 30 paysans, avec José Bové, qui font la grève de la faim à Paris contre le maïs OGM. "Le défi des trente prochaines années? Celui de la terre. Il va falloir trouver le moyen de mettre fin à la spéculation." Une nouvelle lutte dans laquelle il s’engouffre déjà.( La Charente Libre le 14 août 2017).
Son frère Félix ami de mon père Lino Pigani a été très actif également sur la commune de Cellefrouin . Je le remercie pour sa générosité et son amitié indéfectible envers notre famille.
©paolapigani
21:22 Écrit par Paola Pigani dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paysans travailleurs, alloue, cellefrouin, les casternauds, l yves manguy, félix manguya confédération paysanne
28 juillet 2017
Portes de l'enfance
©paolapigani
- J'apprends l'effort, le puits, la colline et le thym.
- Le vent et les bêtes sauvages coulent devant ma porte. Le feu de bois exige un très long souffle humain.
Luc Bérimont
20:45 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cellefrouin, les casternauds, luc bérimont
25 janvier 2017
Un temple oublié
©paolapigani
17:07 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cellefrouin
13 septembre 2016
Charmille
©paolapigani
Il voudrait
Entre les grands arbres courir
Avoir l’élan d’une bête
L’aveuglement d’un homme
22:42 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cellefrouin
01 août 2016
Sans titre
©paolapigani
22:30 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cellefrouin
18 août 2015
Vide maison
Nos cœurs évidés ne sont pas dans un vinaigrier
mais tout le reste est à vendre
cette semaine à Cellefrouin
22:46 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cellefrouin
08 janvier 2013
La fontaine aux cieux
La fontaine aux cieux
Nos voix quittaient nos bouches pour mourir à la source
L’écho d’alors nous venait de la fontaine des cieux
Un escalier de pierre pour y descendre à pas d’indiens
Une rampe rouillée pour y glisser à califourchon
Jusqu’au bord du vide
Dans ce trou d’ombre
Cerné de lichen et de salpêtre
Palpitait notre monstre
L’eau boueuse en hiver
Nous appelait vers le jeu
Plus vivement encore
La pointe des pieds touchant le péril d’eau
On regardait bouche bée
Naître un autre monde
Le nœud des eaux nous gagnait le ventre
La caresse froide de la vase léchait nos orteils
Une main agrippait nos robes
Quand le garçon se décidait à pisser dans l’eau
La peur retombait
Les autres pouvaient lâcher leur cri
Courir rattraper un papier de carambar
De l’autre côté du pont
L’écho d’alors s’imposait comme la preuve d’un enfer vaincu
On pouvait donc aller plus loin
Rire à la gorge des rivières
Toujours plus loin
Le Son indolent, la Bonnieure
Attacher l’eau à nos chevilles
Marcher dans l’onde
Disparaître
Apparaître
La peur de l’eau nous couvrait de soleil
Sur les rives d’hier
Notre enfance en joncs et en prières
Pour ce qui est
Ce qui n’est plus
Ce qui sera
Les cailloux jetés comme des obus
Le regard qui saute
Sur ce qui est ce qui n’est plus
Sous les arbres
Serrés comme des cordes
La lumière peine
Mais donne ses fruits
À qui veut bien les rendre
Eaux sourdes où vacillent les arbres témoins
Les jambes des petites filles
Leur corps en pilotis
L’eau qui bat leurs chevilles
Remonte au coton pauvre sur leur ventre
Elles avancent pourtant bravent l’au de là de l’eau
Qui détient la moitié de leur corps englouti
Les robes flottent à la surface
Comme des bannières d'Adieux
Le monde jette un froid entre la peau et le cœur.
Paola Pigani
11:40 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cellefrouin, le son, la bonnieure
13 juillet 2012
Maison Natale
Maison natale, j’arpente à mon tour ce lieu profond et exigu, ce lieu qui fut mien, ces frontières tremblantes entre l’intime et l’inconnu, ce lieu où rien ne s’efface, où les objets se dédoublent, porteurs de plusieurs vies. Les murs, les meubles qui s’useront à vouloir s’éterniser, qui s’éterniseront à vouloir retenir, alourdir, punir le pas de qui n’ose vivre au delà. Et pourtant… Maison natale où le monde pénètre un jour à la faveur d’un inconnu, voûté au parler épais comme les mogettes confites dans leur jus d’ail et de tomates, qui fera trembler les murs pour la première fois, où le monde pénètre un jour à la faveur d’un orage qui fera pleurer le ciel sous la porte, où le monde pénètre un jour à la faveur d’une première neige, où le seuil enseveli donnera l’illusion d’un tapis volant posé là pour le premier voyage. Maison natale. Peut-être n’est-elle en lieu sûr que dans ma mémoire à présent et pourtant, encore là-bas, encore ailleurs parce que se sont échappées d’elle plusieurs enfances. Elle, la maison sur le sol, la maison sur la terre, la maison sur la France, la maison ouverte un jour à des étrangers sans destin. Qu’a-t-elle porté, qu’a-t-elle embrasé ?Un homme, une femme tenant chacun la poignée d’une malle en bois, quelques draps brodés, des vêtements et la pauvre étoffe des rêves qu’on ne déclare pas à la douane , le ciel de là-bas, les voix en allées, les moissons futures, les enfants à venir…Maison nerveuse et mouvante, flamme nous léchant le visage et les mains après chaque chagrin, après chaque défaite. Maison vertébrée, maison osseuse et pourtant ventre de la baleine. Maison à tu et à toi avec tous les visiteurs. Maison désordonnée et fébrile comme l’amour. Maison de baraqui, sol de ciment, âpre aux pieds nus des enfants, eau chaude à inventer, carreaux fêlés parfois, murs penchés. Maison fardée de suie et de jasmin à la fenêtre. Maison bossue et bienheureuse. Je ne me revois pas entrer pour la première fois, j’y suis née ou presque. Je n’ai pu qu’en sortir un jour, un instant sur le seuil. L’orage latent, le ciel obscur s’étaient emparés de moi jusqu’au frisson. J’avais sept ans, je me suis assise devant la porte, j’ai attendu, respiré ce dehors qui se révélait soudain non pas comme une délivrance mais une espérance. Ailleurs qui fait trembler les cheveux, les épaules. Ailleurs qui fait tendre les paumes à l’eau du ciel. Et dans le sang, dans la gorge ce lait donné, jamais repris de l’enfance première, de l’enfance derrière, dans le dos, d’où vient la chaleur. Maison où tout pouvait pénétrer, le vent, le froid, les bêtes, les gens de passage, lumière et misère aussi parfois. Mystérieuse maison fragile de deux siècles. Aucun incendie, aucune tempête pas même celle de 1983, ni celle de 1999, n’auront eu raison d’elle. Elle est restée loyale avec notre mémoire, non pas close, à l’abandon, mais en attente. De loin en loin, nous lui rendons visite, nommons les capucines invisibles sur le muret derrière le puits, la couleur oubliée des volets lavés par les pluies, nous écrasons le nez contre la petite fenêtre, tentons d’apercevoir l’escalier, la cheminée, la peau des murs, le vide, l’enfance nue.
Paola Pigani
13:03 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cellefrouin, les casternauds