23 septembre 2013
Soulever plusieurs mondes à la fois
Un poète s’invite dans le réel .
Combien de siècles avant d’en arriver là ?
Un poète s’avance dans le réel sans héroïsme, où un corps s’emballe, se retrouve, en pièces détachées comme dans:
État des lieux
ma main gauche est devenue
Autre chose
Sûrement pas grâce à l’aide de ma main droite
Qui s’est envolée depuis longtemps
Dans un pépiement indigne d’un cartoon
Ma main gauche s’est suffisamment transformée
Pour
Peser plus que le reste de mon corps
Soulever plusieurs mondes à la fois
Dans la plus grande des banalités
Apparitions disparitions.
La mort serait-elle magique? Ou le petit clic sur l'ordinateur suffirait-il à éliminer quelqu'un de sa mémoire?
On tourne ainsi autour de ce qui risque de nous engloutir, le futur de ses propres enfants, l'au delà où vont frayer les amis, la rue, notre propre faim...,
Ah ! si toutes les couleurs du monde pouvaient nous permettre de décrypter son énigme ! Le Rouge-vert, le Jaune -sang, les Femmes écarlates... et d'atteindre une improbable Place rouge ...
Un vilain poème inédit de Jean Cocteau
Le serveur s’approche de moi
Me fait gouter une solitude dont il me promet
Monts et merveilles
Bien qu’elle ne soit pas millésimée
Je la juge très correcte
J’opine du chef
Maintenant
C’est au tour des autres convives de l’apprécier
Mais ils ne semblent pas pressés de prendre
Part au banquet.
Relire Up date, Jaune sang, la carcasse du Gourou, Jeudi, un vilain poème, l'antépénultième poème...
Croire au poète qui ne ment jamais.
Paola Pigani
07:52 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : frédérick houdaer, nuel, le pont du change
10 avril 2013
La rue du souvenir
La rue du souvenir, qu'il empruntait tous les jours pour se rendre à la gare, avait changé de nom-presque subrepticement-pendant les vacances d'été: elle s'appelait maintenant rue du repentir.Les services municipaux avaient remplacé la vieille plaque, ocre et mate.Depuis la rentrée, il effectuait de longs détours afin d'éviter cette voie, partant de chez lui un quart d'heure plus tôt pour ne pas rater son train.
Jean-Jacques Nuel
In Courts métrages, Le Pont du Change, 2013
09:31 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Voyage | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : jean-jacques nuel, le pont du change, lyon