25 mars 2015
Heureux comme un naufragé
Un homme court dans le village endormi
L’écho de ses pas monte avec les brumes
Un homme traverse le matin
Sans l’ombre d’un doute
Pier Paolo cherche des lieux
Qui n’existent plus
Il s’approche des maisons vides
croit voir Guido son frère assassiné
Mais c’est un cheval
Un oiseau
Un reste d’orage
Qui remuent dans l’herbe haute
Pier Paolo commence alors
Un nouveau voyage
Entre les rails de fonte
Et le sillage des nuages
Il court, il dévale
Les collines de Belluno
Il dévale son enfance
Il cielo fugge,
E un cieco fiume [1]
Guido si loin
Les champs escarpés
Les rues d’Udine
Les lions jaloux de Venise
Il court, il dévale
Jusqu’au ras du monde
Jusqu’à cette poitrine glabre
Qu’il mord de rage
Dans un rire d’amour
Sur le sable d’Ostia.
La fronte e la radice
Dei tuoi negri capelli
Sono lidi remoti,acque deserte .
Io li guardo affranto,
Felice, comme un naufrago[2].
Paola Pigani
Anthologie Pasolini Un printemps sans vie brûle.
Edition La passe du vent. Mars 2015
11:22 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pasolini, la passe du vent, un printemps sans vie brûle
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