30 novembre 2021
Et ils dansaient le samedi
©paolapigani
08:44 Écrit par Paola Pigani dans Et ils dansaient le dimanche | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vive la tase, dans tous les sens, l'improbable, silk me back, gregory chauchat, et ils dansaient le dimanche, liana levi éditions
22 novembre 2021
Rendez-vous à l'usine
Bambane à la TASE du 27 novembre
Rendez-vous au 4 Allée du Textile le samedi à 10h ou à 14h pour une visite théâtralisée d'1h30 de l'usine TASE.
L’accès au Passage des Viscosiers sera fléché à la sortie du métro. Vous trouverez aussi dans ce mail un plan qui vous mènera au point de rendez-vous.
Tout au long de la journée, en plus des visites guidées, nous vous proposons :
· Un espace débat et lecture avec Paola Pigani
· Un espace dédié aux livres, affiches et documents disponibles sur l’ensemble Cusset-TASE
· Un espace vidéo pour découvrir les témoignages des sœurs Bozi et des sœurs Pérez, anciennes ouvrières de l’usine
Après la visite de l’après-midi, dès 16 heures, il vous sera proposé de partager avec les organisateurs de la journée un moment convivial avec soupe, vin chaud, fromage et gâteaux.
De plus, il vous sera possible d’assister à une performance de Grégory Chauchat, accordéoniste qui évoquera aux côtés de Paola Pigani les bals musette des années 1930.
Contrairement aux visites guidées, il vous sera demandé une petite participation pour couvrir les frais de la fin de la journée :
10€ minimum
20€ en soutien à l’action menée pour donner la parole aux viscosiers.
Le paiement ne peut être réalisé que par chèque ou liquide.
09:00 Écrit par Paola Pigani dans Agenda, Et ils dansaient le dimanche | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : et ils dansaient le dimanche, liana levi, vive la tase, silkmeback, vaulx en velin, novembre des canuts, compagnie du chien jaune
11 novembre 2021
11 novembre
©paolapigani
Un arbre est mort ce matin
Tombé
Rue des lilas à 8h30 ce 19 mars 2014
Je ne connais ni son nom si son âge
Il y a un linceul dans le ciel
Qui n’atteindra jamais ses branches
Un linceul bleu inutile
L’élagueur qui a tué l’arbre
A un Jésus tatoué sur la peau du cou
Dans une boutique franchisée
Du centre commercial la Part-Dieu
Une promotion s’affiche Men in blue :
Moins 25 % sur tous les vêtements bleus
Il y a un siècle
Ceux des tranchées
Portaient l'uniforme Bleu Horizon
Moi, j’étais un de ces gaillards de 14-18
Le feu est entré en moi
Par les oreilles
Alors que je les avais bourrées de mie de pain
Les tranchées, ce n’était pas des sauts de loup
Les bêtes c’était nous
La bête c’était moi
J’ai essayé de monter
Dans le bruit
Dans la lumière noire
Dans la poussière
Dans le magma suffocant
Qui déjà brulait mes poumons
Brulait mes baisers
Qui ne reviendraient pas sur ta bouche
La soif aussi est entrée
Dans ma gorge
Dans mon sang
S’est installée
Dans une demeure vide
Alors je suis monté sur un talus
De là
J’ai vu
Des amas d’ailes froissées
Des souvenirs de corps
J’ai senti l’odeur des chairs brûlées
L’odeur de l’horizon
Bleu rouge
J’ai écarté mes bras
J’ai attendu
Je ne suis pas mort
J’ai glissé sur la dépouille d’un officier
Dans le merdier de la guerre
Je me suis planté au milieu
Sans drapeau sans cri
C’est là que j’ai cru mourir
Depuis je chevauche des nuits sans fin
Je fais corps avec la bête
J’irai jusqu’au bord du vide
Là où les hommes auront lâché leurs armes
Promettez-moi quelques cris de flamme[1]
Promettez-moi de mettre les voiles
De courir sans peur
Que vos talons s’élèvent
Dans la poussière des villes
Des champs
Dans la poussière de vos prières.
Je lègue à l'avenir l'histoire de Guillaume Apollinaire
Qui fut à la guerre et sut être partout
Dans les villes heureuses de l'arrière
Dans tout le reste de l'univers
Dans ceux qui meurent en piétinant dans le barbelé
Dans les femmes dans les canons dans les chevaux
Au zénith au nadir aux 4 points cardinaux
Et dans l'unique ardeur de cette veillée d'armes[2]
Paola Pigani
[1] Guillaume Apollinaire, Calligrammes, poème de la paix et de la guerre 1913-1918.
[2] Ibid
Texte paru dans l'anthologie consacrée à Guillaume Apollinaire Hommes de l'avenir, souvenez-vous de nous! Sous la direction de Thierry Renard.
Editions La Passe du vent
11:40 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillaume apollinaire, calligrammes, poème de la paix et de la guerre 1913-1918, 11 novembre, hommes de l'avenir, souvenez-vous de nous!, thierry renard. editions la passe du vent
03 novembre 2021
Prochaines rencontres en novembre
Samedi 6 et dimanche 7 novembre
http://foiredulivredebrive.net/page_id=3752/index.html
Samedi : 15h45
« Histoire de vies », avec Clélia Renucci et Frédéric Ploussard au Forum des Lecteurs.
Mercredi 17 novembre
Librairie Calligrammes à La Rochelle 19h
24 rue Chaudrier
Jeudi 18 novembre
Librairie des thés à Surgères 20h30
Vendredi 19 novembre
Librairie L’arbre à mots à Rochefort 18h30
Samedi 20 novembre
Librairie des Halles à Niort 11h
Jeudi 25 novembre
Médiathèque de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, organisé avec la librairie Mystère et Boule de gomme 18h30
Médiathèque : 6 rue des Écoles -
Vendredi 26 novembre
Librairie La Madeleine à Lyon 19h
Samedi 27 novembre
Journée avec Vive la Tase à Vaulx en Velin
14:39 Écrit par Paola Pigani dans Agenda, Et ils dansaient le dimanche | Lien permanent | Commentaires (0)
01 novembre 2021
Et ils dansaient le dimanche dans le fil de Mirontaine
En ouvrant ce nouveau livre de Paola Pigani, retraçant l'arrivée en France d'une jeune hongroise c'est ce tableau d'Angelo Tommasi Gli emigranti qui se déploie.
La fiction est ce qui reste pour combler les silences d'une génération à l'autre. Paola Pigani raconte le tempo commun d'un groupe d'ouvriers exilés d'Italie et de Hongrie. Sjonza, Elsa, Bianca, Marco sont comme les vêtements d'une même lessive qu'emporte le tambour de l'industrie textile au début du XXème siècle. Ils sont une même masse textile qui tourne et tourne encore, chaque dimanche, au bord de la Rize.
Les saisons rythment la narration, les gestations, les fêtes dominicales à la cadence des machines de production du viscose.
Le filage s'associe au verbe, liant la fibre tant à la matérialité du monde qu'à des strates plus symboliques. Les " petites Italies" réinventent une identité locale près de l'usine. Le groupe habite un temps cyclique, sans cesse répété dans l'atelier. Chacun accomplit ensemble les boucles du temps: de l'insoumission à l'avènement du Front populaire.
Le fil de narration véhicule fonction et signe de l'immigration. On comprend la matière, sa provenance et sa finitude. L'industrie textile exerce une influence profonde sur les cadres mentaux des immigrés, rejetés, insultés, discriminés.
Le viscose porte le monde en tous sens à la Tase. Il naît d'une tige si grêle que l'on tresse , non intacte mais brisée, broyée et réduite par la violence, comme celle que l'on impose au corps ouvrier.
Toute la langue de Paola Pigani sur le tissage et le monde de l'usine se fait métaphore pour expliquer le fragile équilibre des forces qui sied au groupe. Un terreau fertile à la division au travail de chaque protagoniste. Ce texte est un subtil équilibre des tensions à l'oeuvre dans la science combinatoire de la politique du Front populaire. C'est la fusion des contraires où le faible et le fort s'affrontent pour un vivre ensemble plus harmonieux.
Sjonza ajuste son corset, non celui de la rigidité des contremaîtres ou d’ un mari, mais bel et bien celui de la liberté.
Paolina Miceli
07:30 Écrit par Paola Pigani dans Cadeaux de lectrices et lecteurs, Et ils dansaient le dimanche | Lien permanent | Commentaires (0)