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29 novembre 2017

c'é tempo

19:07 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ivano fossati

28 novembre 2017

Le bruit de sa défaite

 

 

 

Demain papa nous emmène couper du bois derrière les grands champs ; les grands champs c’est un nom propre. Ici même avec le remembrement, il reste des petites parcelles de terre tout autour du hameau. Les grands champs, c’est une exception. Du dernier étage de la maison  je peux voir leur étendue  mais rien jamais ici n’existe à perte de vue. Il y a toujours des arbres pour dessiner une frontière et je n’en connais pas de plus belle.

L’automne agrandit le pays,  champs rasés, arbres sans feuille, sillons à vifs, doigts secs par milliers des maïs fauchés depuis belle lurette déjà  et premiers miroirs dans les ornières gelées. Je suis papa au bois des hommes où il va abattre quelques arbres pour éclaircir la pièce. Mila nous accompagne. On marche lentement derrière lui. En attendant qu’un arbre tombe, on ramasse les branches, le bois mort qu’on  rassemble  pour le feu. L’après-midi, les heures passent dans des bruits de traîne   mêlés au chant triste de la tronçonneuse.

Après avoir ébranché son arbre jusqu’à hauteur d’épaule, Papa dessine un trait d’abattage, fait une entaille au bas du tronc .  Je regarde sa chair blanche et son odeur  me saute au visage. C’est   frais comme un creux de pierre, un baptistère,  un mystère de la création.  Je ne me souviens pas avoir été si proche d’un arbre vivant, si proche du moment où il va céder sous les coups d’un homme. Je ne sais pas si on l’abandonne. Papa enfonce  un pieu, puis deux  avec sa cognée. Ses gestes dansent dans le silence jusqu’au cri du métal  dans le bois tendre. Le mat est prêt à céder. Papa fait signe  de nous éloigner le plus possible. Il tend ses bras  sur le corps fragile de l’arbre et pousse de toutes ses forces. Le temps de la chute, je vois l’arbre faire ses adieux au ciel qu’il a longtemps essayé de toucher. Il se penche, il résiste aux mains de mon père. Le temps que dure le vol d’un oiseau, il touche  de ses branches vivantes les autres arbres encore debout .

 On dirait qu’ils se parlent, celui qui tombe et  ceux qui restent. Là, il s’attarde dans les bras d’un vieux chêne. Papa râle porco can’.Il doit l’aider à tomber tout à fait avec  le risque de la vengeance. L’arbre pourrait abattre l’homme. Avec tous les autres pour témoins ; plus deux filles qui tremblent à chaque fois. Parcequ’on ne s’habitue jamais à ça. Papa  ne peut pas calculer, n’est jamais sûr de la direction de la chute comme si c’était  l’arbre seul qui choisissait sa chute jamais l’homme .Papa le sait. Même à quelques mètres de là, avec Mila, on entend les craquements, la souffrance de l’arbre qui meurt. Le bruit de sa défaite   . On a peur pour notre père.

 

Extrait d'un roman en cours d'écriture

                                                    

19:07 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman

25 novembre 2017

Feuilles d'automne

 

 

 

Perche le foglie piangono?

 

Quando una di esse si stacca da un ramo

si sente pesa, soprattutto in questo mare di asfalto

dove tutto finisce nelle fogne.

Che cos'é une faglia?

E una mano, senza sangue,

senza ossa, senza nervi

eppure la più piccola tra di esse conserva un'anima

 

Mimmo Pucciarelli. Foglie d'autunno. Editions l'Atelier de création Libertaire

 

20:18 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mimmo pucciarelli

16 novembre 2017

Prochaines rencontres en Gresivaudan

 

 

Les 17 et 18 novembre, j''aurai le plaisir de participer avec  Coline Picaud et Jérôme Ruillier à plusieurs rencontres dans le cadre de la manifestation Ecrivains en Gresivaudan

 

 

Ecrivains en grésivaudan

15 novembre 2017

Flambée tsigane

 

Un vrai bonheur d'écouter ce soir  Sébastien Félix lors de l'inauguration à Lyon du festival Itinérances Tsiganes  ( médiathèque du Bachut)  interpréter Les yeux noirs, Nuages, Minor Swing...

J'ai eu la chance d'être accompagnée par cet excellent musicien manouche lors d'une lecture  de mon roman N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures à Rilleux en 2014 et j'en  garde un  très  beau souvenir !

Merci à toute l'équipe de l'Artag  et de la Maison des Passages qui, une fois encore ont préparé un programme du tonnerre pour l'édition 2017.

14 novembre 2017

Beautiful losers

12:36 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : léonard cohen, beautiful losers, josef reeve

13 novembre 2017

La terre est un continent blessé

Le pèlerin se saoule au goulot du vent. Il s'exile, entraîné par un souffle qui porte loin, plus loin que les yeux morts des hommes. Benoit le délabré. perdu sur la route, mort aux yeux des hommes.Voici LA TERRE. L'oreiller de celui qui marche au-delà de lui-même, le refuge d'un bestiaire invisible: dytiques, bousiers, scarabées évadés d'un cauchemar égyptien; La terre est un continent blessé, une friche incontinente qui ne cesse de ruisseler. La terre mouille, ouvre ses lymphes, ses lèvres. Benoit ressent les contractions, les sécrétions intimes;il résiste aux secousses, lutte contre le désir des profondeurs. Il raisonne la terre. Il la voudrait chaste, elle qui n'est que trouble, gluances et parfums.Les dieux anciens sont aux abois, ils excitent la belle convulsive, recueillent son suc. Benoit bâillonne les idoles; sa bouche se colle à l'humus, sa prière s'écoule à travers strates; Il ne menace pas, il affirme une puissance qu'aucune bête, aucune idole n'est en mesure de contester. La terre se tait, assèche ses sources. benoit n'apporte pas la paix, il brandit le glaive et le tumulte, avant de s'endormir sur un lit de séisme.

A l'aube, son visage s'émerveille, contre les idoles, ne reste qu'un engourdissement. Convaincre sa carcasse de se lever n'est pas une partie de plaisir, mais le plaisir n'est pas la voie qu'il a choisie; Benoit se lève. Il est prêt à souffrir, à aimer.

Voici l'homme qui marche, attentif à la route, soucieux de la mesure et de la vérité.Voici l'homme qui marche, en alerte, à l'écoute, attentif à la terre et à la sainteté. Voici les champs ouverts, les nuages en déroute, la plaine qui assène une autre vérité, la terre qui dévoile une autre nudité. Une âme sans mensonge est une âme qui doute, soucieuse de la terre et de la charité. Une âme de courage et de nécessité. Soudain, l'horizon flanche.Le pèlerin avance en en terrain miné.Il traverse des sépultures d’arrière-pays: Chambry, Villers - saint-Georges, Villeroy. Immenses étendues parsemées de croix blanches. Ossuaires que l'armistice n'a jamais pacifiées. partout se devinent les indices du désastre. chaque racine se souvient qu'elle fut un soir baïonnette au ventre des hommes. sur cette tranche de terre, une génération s'est effondrée, entre colère et dénuement. des paysans sont tombés, des maçons, des instituteurs, des assassins, des musiciens, des mineurs, des marins. La terre murmure ce que les monuments de pierre voudraient taire à jamais: la honte, l'effroi et le remords d'une génération brutalisée. Au loin, la baie de Somme. En contrepoint, les échos d'une canonnade ou d'une retrouvaille. Benoit ne se retourne pas, laisse les morts enterrer leurs morts.

 

Julien Delmaire Frère des astres Editions Grasset

22:12 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : julien delmaire, frère des astres

12 novembre 2017

Voyage à 1.80 euro

la guillotière, Lyon

23:19 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la guillotière, lyon

09 novembre 2017

Changer de cellule

 

 

Passer des fantômes de la foi aux spectres de la raison, c'est simplement changer de cellule.

Fernando Pessoa Le livre de l'intranquillité

 

 

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22:39 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pessoa

07 novembre 2017

Prochaine rencontre à Mornant

 

 

Le weekend prochain,

je participerai  au salon  Parlons Livres  à Mornant en compagnie de

 Jean Pierre Andrevon, Maryse Vuillermet, Jean-Yves Loude ...Etc

 

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