13 août 2019
Premier été sans elle 2
L'hélichryse
m'envoie ses baisers
de sel et de curry
je marche
l'ocean jusqu'aux cuisses
jusqu'au nombril
mi-terrestre mi- maritime
petite lame entre l'air et l'eau
ventre à la ligne.
©paolapigani
10:47 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)
12 août 2019
En enfance
boucles d'herbes et de chaleur aux chevilles
nous marchions sur des chemins vivants
tracés par un chien indocile et confiant.
©paolapigani
15:30 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
11 août 2019
Dehors
23:13 Écrit par Paola Pigani dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bashung
10 août 2019
Rue de l'été
rue de juillet
il a choisi l'angle d'un trottoir et l'asphalte tiède
pour déposer son avoir
son été
son avoir-été
une virgule une flamèche rousse
animal inutile au bonheur des hommes
un rongeur d'éternité
un va nue-pattes un receleur un glandeur
un écureuil sans orgeuil
et de le voir ainsi gisant dans un reste de feu
je me dis que cette saison pour moi aussi
c'est d'avoir été.
©paolapigani
09:19 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : canicule
09 août 2019
A tant recoudre ses filets
les cabanes de pécheurs
pourquoi ont elles un toit ?
pourquoi la pluie sur ces planches quand l'océan est à leurs pieds?
A tant recoudre ses filets
le vieil homme a laissé ses doigts faire le reste
modeler des oiseaux de patience avec des graines du papier maché
quatre euros la créature
et gratuit le sourire à claire voie .
©paolapigani
09:06 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ria formosa
07 août 2019
Rio Gilão
l'onde sur le rio Gilão n'efface pas le reflet de la grue
ni celui des nuages
tu ne te verras pas sombrer ni t'élever dans ces eaux là
seule cette femme reste immobile le temps d'appartenir au vieux pont
aux facades blanchies d'été
où sont épinglées des images pieuses, santa Luzia, santo Gio
des mouches emmélées aux prières
à la dentelle des rideaux
dans l'ajour du grand âge.
©paolapigani
08:43 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ria formosa
06 août 2019
Mon œil
écrire parcequ'on est muet comme une tombe
mais de pierre, de marbre , de granit ou de béton?
©paolapigani
09:48 Écrit par Paola Pigani dans Mon oeil, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
05 août 2019
cadeau
un flacon d'été empli d'herbes sauvages du thym des Alpes, empli de ses chemins d'été
la chanson d'une vie qui traverse sa nuit
je choisis cette langue de sel pour lui dire merci
10:21 Écrit par Paola Pigani dans Cadeaux de lectrices et lecteurs | Lien permanent | Commentaires (0)
04 août 2019
Margeride 2
l'aube lente sur les toits de saint Alban
des lauzes taillées en courbe
le grés rouge et le gris
là
entre les murs
existe un jardin d'oubli
où demeurent quelques stèles cernées d'herbes folles
et un christ de plomb
les pieds dans les cailloux
bras tendus vers les graminées
les croix des fous ont été fauchées il y a longtemps
comme leurs vies deraisonnées
arrachées à cette paix étrange
il faut marcher dans la rosée
marcher sur l'aube
sur l'ombre naissante des grands arbres
qui serrent entre leurs racines
des joyaux
d'ossements inconnus
eux seuls continuent l'ascension.
©paolapigani
Trois cents tombeaux réglés de terre nue
Pour trois cents morts masqués de terre
Des croix sans nom corps du mystère
La terre éteinte et l'homme disparu
Paul Eluard
23:18 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hopital psychiatrique saint alban, sylvie souton-chany, paul eluard
Retour en ville
J'ai croisé une femme en boubou
enceinte jusqu'au ciel
mon sourire n'était pas à sa hauteur
elle marchait sur l'asphalte chaude
son ventre débordait des couleurs
de l'étoffe
débordait d'été et de fatigue
pourtant ses yeux ont rendu mon sourire
18:13 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : villeurbanne, canicule