25 juin 2020
L'homme en chien de fusil
Je marche
Tu vacilles
Il tombe
Tu ne le vois pas
L'homme
Étendu là
En chien de fusil
Ses mains mortes
Caressent des tessons
Des Fleurs de gaz oil
Ses mains sales
Comme des ailes
Il chante à ses plaies
Salue le jour bien bas
Injurie les dieux
Qui laissent trainer sur lui
Leurs manteaux de poussière
©paolapigani Le coeur des mortels
06:15 Écrit par Paola Pigani dans Le coeur des mortels, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gat as, street art, paolapigani le coeur des mortels
07 mai 2020
Dans la rue
Sur un trottoir de mon quartier
On a tracé sur le bitume
Les lignes des futures excisions
Les chantiers sont à l'arrêt
Un homme à deux pas
Repeint le mur de sa maison
Celui qu'on a épinglé comme un papillon
Sur un lit d'hôpital est seul
Au milieu d'un essaim nerveux
D'escale en escale
Il poursuit le voyage
De ses ailes abîmées.
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
15:32 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
05 mai 2020
Poste restante
Sur une boite aux lettes de la Poste
Des mots tracés au marqueur
Envoie des lettres d'amour
Plus loin
Des mains d'enfants ont dessiné
Une marelle
Qui va jusqu'au ciel de craie
Et toujours aux fenêtres
Des soleils au feutre à l'eau et
Leur sourire de papier
Des grands mercis en pattes d'araignée
Plus loin
Des gants de latex
Jetés avec la peur dans le caniveau
Fin du périmètre de l'enfance
©paolapigani
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
08:51 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dans la rue
03 mai 2020
Un dimanche de mai
Le claquement tardif des volets un dimanche de mai
Le vrombissement d'un jouet électrique dans la cour
La voix d'une mère qui tourne autour des enfants devinés
S'efforcer dans l'écoute
S'écorcer dans la sensation de n'être qu'une des peaux
Du temps présent
©paolapigani
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
05:17 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
01 mai 2020
Dans le jour inquièt
L'orage cette nuit n'a rien violenté
Sauf ces lilas si tôt vieillis
L'air, les nuages, les pensées du marcheur
Sont d'un mauve dé soleillé
Il sent l'herbe humide de la ville
Avance doucement dans le jour inquiet
Comme un enfant privé de cordes à jouer
Seuls les oiseaux le tiennent en respect
©paolapigani
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
11:34 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
29 avril 2020
Passages
Tous, mourons tous d'un arrêt du coeur
Tous , revivons d'un arrêt du coeur.
Jusqu'au seuil des passages
©paolapigani
17:35 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
26 avril 2020
Notre avril
Vivement tous les dimanches derniers
vivement le printemps dernier
mais lilas et glycines de notre avril
ne pas les lâcher des yeux
et rire de nos souvenirs
à l'heure où s'attablent les vivants
©paolapigani
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
06:21 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
25 avril 2020
Fête des libraires
Je devais en faire une lecture aujourd'hui à la librairie Lucioles , à Vienne à l'occasion de la fête des libraires ( qui a lieu le jour de la Saint Jordi, chaque 26 avril ).
Dommage. Je salue et remercie l'équipe de Lucioles pour leur invitation et l'espoir qu' elle me donne d'y revenir.
Ce 25 avril est la Saint Marc .Je me souviens de ce jour à Venise, j'avais presque 20 ans et regardais les passants tranquilles, une rose à la main pour fêter leur San Marco.
Aujourd'hui, les roses de Venise ont elles un parfum de gel hydroalcoolique?
Des saints ou des roses , à qui se vouer?
Ensemble soutenons les librairies indépendants.
Entre tes mains
Entre tes mains un objet étrange
venu d'un autre monde
De la pulpe des arbres à celle de tes doigts
Vos peaux se touchent
L'arbre tu l'oublies, les murs de la ville aussi
Les mots sont à tu et à toi,
la vie à la renverse
Entre les pages,
tu files un drôle de coton
il y a des passages pourtant entre les lignes
De toi à l'Autre, de l'Autre à toi
Une pulpe humaine indéfiniment recyclée
Qui se souvient des premiers arbres ?
Des premiers hommes ?
Bois, papier, matière solaire,
Mots de la vie, de la mort,
Nourritures, ferments
Tout pour grandir
Paola Pigani
10:45 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : librairie lucioles, vienne, saint jodi, fête des libraires, san marco, paul celan
24 avril 2020
34 jours de printemps
Voici déjà 34 jours que le printemps est là
Nous en avons la preuve dans le calendrier grégorien
Et le démenti sur nos silhouettes empâtées d'inquiétude
Dans mon sac à dos s'entassent laissez-passer de faussaire, feuilles de menthe poivrée, fleurs de bourrache, cailloux et poèmes sans queue ni tête.
Tout sera à recommencer
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
09:50 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
23 avril 2020
Chevelures du temps
©paolapigani
Nos cheveux s'éclaircissent
Racines aussi visibles que solitudes
Sur notre nuque , nos épaules
Nous vieillissons dans une alternance
De jours et de nuits sans suite
N'avons plus qu'à en découdre
Avec nous-mêmes
Le monde échevelé à nos portes closes
paola pigani
06:59 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)