23 mars 2020
Ronde
©paolapigani
RONDE
Quel est celui d'entre vous
qui rira le dernier
Quel est celui d'entre nous
qui mourra le premier
Qui est le plus bête de nous tous
est-ce moi est-ce lui est-ce vous
Qui est plus sage ou plus fou
ce n'est ni moi ni surtout vous
Rira bien qui mourra le dernier
Tout sera à recommencer
Mourra bien qui naîtra le premier
Il faut quelqu'un pour commencer
Philippe Soupault
16:35 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe soupault, pandémie, rire jaune
22 mars 2020
Va pensiero
La situazione di criticità in cui ci troviamo ha mutato profondamente la quotidianità di noi tutti, costretti in casa per contrastare l’emergenza virologica. Anche il mondo del Teatro e della Musica accusa il colpo e musicisti, cantanti, direttori, ecc. pagano un prezzo enorme poiché impossibilitati a lavorare e obbligati ad annullare esibizioni ed attività concertistiche, danno economico e morale inquantificabile.
International Opera Choir - Coro Internazionale Lirico Sinfonico, come le altre realtà corali, ha sospeso le attività in ottemperanza dei vari decreti di questi giorni. Abbiamo perciò aperto le porte della nostra sala prove virtuale che ognuno di noi “raggiunge” con i mezzi a disposizione, muniti di smartphone e voce, per sentirci e sentirvi vicini attraverso la Musica.
E se è vero che il “Coro di schiavi ebrei”, comunemente chiamato “Va’ pensiero”, nell’ottica di Verdi è specchio delle vessazioni subite dagli italiani prima dell’unificazione, oggi ci sentiamo un po’ quel popolo incatenato che rimpiange la “patria perduta” e la libertà di vivere il quotidiano come è abituato a fare. Il “Va pensiero” è parte della nostra storia, tutti possono intonarne i primi versi e le parole tornano automaticamente alla memoria. Sempre in lizza come ipotetico Inno nazionale, sono in molti a credere che possa rappresentarci più di ogni altro canto e ricordarci da dove veniamo.
Un grazie enorme a tutto il personale medico - sanitario impegnato a tener fronte all’emergenza Covid-19. Questo video è per voi!
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
22:56 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : verdi, coro virtuale, va pensiero, international opera choir, nabbuco
20 mars 2020
L'étreinte du monde
J'écoute la voix d'une jeune chanteuse En cavale qui porte un nom de fruit... Parmi les cadeaux de lecteurs, je puise Je suis les pas du chat noir d'Anouar Brahem, une voix, des musiques qui irriguent les membranes du cœur, des poumons, dilatent le temps immobile.
J'oublie les murs, le virus que je ne veux plus nommer.
J'ouvre les fenêtres et les livres oubliés.
Je relis L'étreinte du monde d'Abdellatif Laâbi.
Regarde mon amour
ce monde qui s'écroule
autour de nous
en nous
serre bien ma tête contre ta poitrine
et dis- moi ce que tu vois
Pourquoi ce silence?
Dis- moi simplement ce que tu vois
Les étoiles contaminées tombent-elles
de l'arbre de la connaissance
Le nuage toxique des idées
nous submergera-t-il bientôt?
©paolapigani
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
11:32 Écrit par Paola Pigani dans Cadeaux de lectrices et lecteurs, Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l'étreinte du monde, abdellatif laâbi.
18 mars 2020
Et toujours les oiseaux
©paolapigani
Mon laissez passer dans le sac à dos,
je croise les clandestins
qui comme moi arpentent les rues
les yeux en l'air.
La ville est un grand corps vidé pourrait-on croire,
pas encore...
Corbeaux et corneilles se font entendre plus fort,
fichés dans le bleu du ciel
comme des sentinelles aux aguets.
©paolapigani
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
11:23 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
17 mars 2020
Domani
En ces temps de pas comptés,d'heures liquides, de voyages empêchés, il me plait de penser à une nouvelle immensité...
Come il sogno poi si dissolverà
Da domani rinizierà una nuova immensità
Da domani
Da domani
Da domani
Andrea Laszlo De Simone
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
12:31 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
16 mars 2020
Ménage de printemps
Robes désoleillées de l'été dernier
flacons de sable et de terre
d'Arménie, du Vésuve, du Niger, ocres de Rouissillon, fleurs de sel de la Ria Formosa
dents de lait de plusieurs enfances
traînes de parafines des lumières d'hiver
chaussettes et poèmes dépareillés
lianes sèches du chévrefeuille
poussière des livres oubliés
traces de doigts sur les carreaux
par où commencer?
Où finir?
©paolapigani
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
12:17 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
Entre les eaux de Venise, de Charente et nos rues
Les italiens chantent " Bocca Corona" con la mascherina
A Venise, ils redécouvrent des poissons dans les eaux clarifiées de la lagune .
Dans ma ville endormie, un chibanis traverse la rue un sac de galettes à la main, hâte le pas en diagonale, jusqu'au ras de mon vélo. Sur le trottoir, des gars cognent leur canette de bière et trinquent.
L'un d'eux semble attendre la mariée du jour, un énorme bouquet de fleurs blanches sur son sac à dos.
Ils parlent peut-être de cette bienvenue- malvenue qui va faire les rues désertes et les oboles impossibles.
Antoine Gallardo m'envoie une photo de Charente où j'étais en février entre Blanzac et Barbezieux .
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
©antoinegallardo
A Blanzac la rivière Né s'écoule entre les pierres
Sous le toit du vieux lavoir
Les araignées ne tissent plus de rêves fous
Au sommeil des lavandières
Leur dentelle froide dans la lumière de février
11:10 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : venise, charente, sdf, bocca corona
15 mars 2020
Vivement Dimanche dernier
Atmosphère de film au ralenti dans les rues de mon quartier. Nous sommes des figurants invités à tourner dans le dernier plan séquence " a voté" et à regagner nos intérieurs; En longeant les murs de l'hôpital, j'entends le bruit de grelot d'une canette de soda, poussée par le vent sur l'asphalte. Les arbres s'agitent et grondent dans la lumière. Il est à craindre que les jours à venir ressemblent à un dimanche sans fond où s'égailleront des heures et des sons contradictoires.
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
11:08 Écrit par Paola Pigani dans Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
14 mars 2020
Une forêt en marche
Le ciel s'éclaire doucement à la fenêtre. Les médias, les consignes, injonctions des pouvoirs publics, leur martèlement ne couvrent pas encore tout à fait le chant d'une tourterelle à 8h, ne réussiront pas à faire que ce printemps soit captif. Il nous reste nos jambes, il nous reste nos yeux, notre faim, notre soif, les grandes et minuscules preuves du vivant.
Depuis ce matin, je suis une forêt en marche. Des arbustes, des surgeons, de mes poèmes se sont dépliés. Vendredi avant qu'ils apprennent la fermeture de leur école en Auvergne, pour une durée indéterminée, des enfants m'ont offert un livre composé de leurs textes et photos de leur danse en forêt. Je n'ai pu recueillir ce cadeau magnifique à pleines mains ( La semaine de la poésie étant annulée , vous pouvez cependant sur le site découvrir les poèmes des auteurs invités http://lasemainedelapoesie.assoc.univ-bpclermont.fr/ ).
Je les regarde en pensée, au présent de l'envie et partage quelques extraits :
Je suis un arbre
Le vent violent me secoue
L’automne approche de mes feuilles
Toutes douces
Lentement je me couche
Joseph
Tronçonneuse
Scie
Hache
Aïe
Ma sève coule j'ai mal
Sacha
Je suis un arbre
Brillant
Je suis le coucher du soleil
L’arbre des dieux
Lilian
Je suis un arbre
Sac à patates
Gros
Je suis serré
Dans mes petites lumières
Léa
Je suis un arbre
Mes feuilles se secouent
La musique tombe
Neyssa
Je suis un arbre
Qui marche
Qui marche dans les prés
Qui marche dans les jardins
Qui marche dans la forêt
Je cherche un temple
Paul
Ils font sauter les mots comme des cordes à jouer, ces poètes de moins de 7 ans avec leur langue des commencements, sans arrière pensée. Avec leurs syllabes à bonheur, ils jouent à être des arbres. Ils s'habillent d'écorces de papier canson ou de crépon, de sacs à patate, écrivent les mots de leurs métamorphoses. Ils prennent part au printemps des poètes avec leur enseignante Catherine.
Mille merci pour leurs flocons de joie sur ces jours de mars.
Ce soir après avoir attendu que le soleil renverse son écuelle derrière la vieille bâtisse de l'hôpital, j'entre dans la danse des arbres. Ma tristesse en tombe de fatigue. Je cherche un banc pour profiter des derniers rayons de chaleur; j'attends que la corneille posée là, me cède sa place.
Je vous souhaite un printemps inexorable
Pablo Neruda
11:04 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
13 mars 2020
Pandémie
Jour ordinaire ou presque... entre papiers à trier, rendez-vous en ville, messages à envoyer , annulations de rencontres, regrets sincères...Oui , la pandémie est là pour tout le monde. On doit restreindre nos périmètres de vie mais pas La vie...je quitte la médiathèque de la Part Dieu où vont et viennent des lecteur.trices, des personnes désœuvrées , des clients.tes qui prennent la traversante vers le centre commercial à deux pas. J'abandonne ce lieu où déjà se tamisent les contacts, où même les livres sont porteurs potentiels de virus. J'enfourche mon vélo, heureuse du vent du soir et du mouvement des autres dans les rues à l'heure de la fermeture des bureaux, heureuse de la force motrice de nos corps sur une roue, deux roues, qui elle ne s'est pas résignée. Je m’arrête faire quelques course dans une supérette.Suis circonspecte devant les rayons de pâtes dévastés, même plus une boite de spaghetti capellini. J’achète du riz, des sardines portugaises, deux picodons. A la caisse, devant moi, piaffent des jeunes filles aux cheveux mauves et verts qui déposent sur le tapis des bouteilles d'alcool en parlant de fêter leurs prochaines vacances non-stop, un homme derrière moi, tend son unique article, un bidon d'eau de javel. A chacun son ivresse...
Je vous souhaite un printemps inexorable
Pablo Neruda
14:42 Écrit par Paola Pigani dans Un printemps inexorable, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)