05 février 2017
So Che ti perdero
15:32 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chet baker
04 février 2017
Ressemblance
La scie va dans le bois,
Le bois est séparé
Et c'est la scie
Qui a crié.
Guillevic
20:07 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillevic
02 février 2017
Les maçons
Les maçons de mil huit cent trente
Placides les maçons de la creuse
en longues bandes silencieuses
retraversaient Paris le soir
jusqu'à leurs dortoirs de barrière
et sans voir aux étalages
gras saumons
robes écumeuses
ors et pierres de couleur,
rêvassaient du retour à leurs terres
de vipères et de fondrières
croisaient les pâles dandys vêtus de beaux draps aubergine et lierre
Façonniers de nouveaux palais
en troupeaux lents ils retournaient
vers l'attablement journalier
quand chacun soulève à son tour
dans les lambeaux du crépuscule
la terrinée de soupe épaisse
Jean Follain Usage du temps
16:29 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : follain
Soutenons Pinar Selek
Exilée en France depuis six ans
Elle est une femme libre sous haute surveillance
Elle aime la Guiness et le rire qui coule de source
Elle écrit elle pense elle vit
Elle paye de sa peau
La Turquie la condamne à perpétuité
Notre éditrice Liana Levi a lancé une pétition de soutien que je vous invite à signer:
http://click.exacttarget.change.org/?qs=193e96801e3eadce9...
Exilée, je glisse entre des émotions multiples, des mondes innombrables Pinar Selek
07:10 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pinar selek, liana levi
01 février 2017
Koman sa sécri émé?
Annie Saumont s'en est partie dans les eaux douces
Je lui dis merci pour m'avoir tirée par la manche sur le chemin de la nouvelle
mais oui on peut écrire du court, du serré et ce n'est pas du jus de chaussette ,ça peut même devenir de la
littérature...
Le soldat prisonnier sur parole a terminé sa tâche. Il a étalé toutes les pommes, les vertes et les rouges et les grises. Ensuite il s’est occupé des attelages. Le char à bancs reluit, Edmée s’exclame, Ce sera super de rouler dans une carriole bien astiquée.
Mais rouler pour aller où ? N’importe où, dit le soldat. Rouler à travers la campagne. Jusqu’au bout. Au bout de quoi ? A tout le moins au bout de la journée. J’irai rouler avec toi, dit Edmée. J’amènerai ma grande sœur Nadia. Les grandes sœurs, annonce le soldat ne doivent pas non plus fréquenter les prisonniers sur parole. C’est très mal vu. Tu crois vraiment ? demande Edmée. J’en suis certain, dit le soldat.
Augusta-Louise dans sa cuisine et face à la cheminée jette un coup d’œil au journal du pays. On y publie des naissances des morts et aussi des mariages. Augusta n’a plus de mari. Lorsqu’il est revenu de la guerre son époux a rangé ses médailles dans le tiroir du buffet. Il a dit, je vais faire un tour, histoire de renouer avec le village. Le soir il n’est pas rentré, on ne l’a jamais revu. Nadia conserve de lui le souvenir d’un héros. Les frères n’en parlent jamais. Augusta rabâche à qui veut l’entendre, méfiez-vous des soldats. Elle froisse le journal et l’utilise pour ranimer le feu de bois.
Edmée a réveillé Nadia encore au lit- Nadia a dansé jusqu’à l’aube, c’était la fête au village la fin de la cueillette des pommes. Elle baille et s’étire, elle grogne. Pourquoi ne m’as –tu pas laissée dormir ? Aujourd’hui c’est dimanche, les frères sont déjà partis, les petits au caté et les grands à la chasse. Le soldat s’est débarbouillé soigneusement dans l’eau du bassin. Il a engouffré le pain trempé dans le jus tiède et noir qu’on lui verse chaque matin. Assise à la table de la cuisine Nadia buvait son café au lait. Edmée était là aussi, balançant les jambes, qui buvait son lait sans café. Puis sortant du cartable le livre de vocabulaire elle répétait les mots nouveaux commençant par a- ascèse apocalypse axiome auriculaire. Elle disait que la maîtresse ordonnait qu’on les apprenne par cœur, que c’était pas facile et à quoi ça servait ? Nadia s’est essuyé la bouche et soudain elle a prétendu que les mots les plus beaux avec un a c’étaient les armes. Qu’on astique avec ardeur qu’on amasse dans les armoires. Edmée riposte, dans l’armoire on a rangé seulement des torchons des serviettes et le linge de ton trousseau. Nadia s’apprête à répliquer ça suffit, interrompt le soldat. Il déclare que les filles ont l’étrange habitude de se disputer pour n’importe quoi.
Annie Saumont
Quand j’étais petit, nouvelle extraite du recueil Koman sa sécri émé, éditions Julliard.
22:56 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : annie saumont
Février tes souliers
©paolapigani
J’avais pourtant écrit un jour
nos villes n’ont pas d’hiver
des oiseaux à chaque saison
un ciel qui ne meurt jamais
rien qui soit pris dans la glace
05:23 Écrit par Paola Pigani dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)