Guillevic 2016linoines la renouée aux oiseaux UA-98678848-1

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05 février 2017

So Che ti perdero

15:32 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chet baker

04 février 2017

Ressemblance

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La scie va dans le bois,
Le bois est séparé

Et c'est la scie
Qui a crié.

                                                                                                              Guillevic

20:07 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillevic

02 février 2017

Les maçons

 

 

 

 

Les maçons de mil huit cent trente

 

Placides les maçons de la creuse

en longues bandes silencieuses

retraversaient Paris le soir

jusqu'à leurs dortoirs de barrière

et sans voir aux étalages

gras saumons

robes écumeuses

ors et pierres de couleur,

rêvassaient du retour à leurs terres

de vipères et de fondrières

croisaient les pâles dandys vêtus de beaux draps aubergine et lierre

Façonniers de nouveaux palais

en troupeaux lents ils retournaient

vers l'attablement journalier

quand chacun soulève à son tour

dans les lambeaux du crépuscule

la terrinée de soupe épaisse

 

Jean Follain Usage du temps

16:29 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : follain

Soutenons Pinar Selek

 

Exilée   en France depuis six ans

Elle est une femme libre sous haute surveillance

Elle aime la Guiness et le rire qui coule de source

Elle écrit elle pense elle vit 

Elle  paye de sa peau

La Turquie la  condamne à perpétuité 

Notre éditrice Liana Levi a lancé une pétition de soutien que je vous invite à signer: 

 

 

 

 http://click.exacttarget.change.org/?qs=193e96801e3eadce9...

 

 

 

 

 

Exilée, je glisse entre des émotions multiples, des mondes innombrables Pinar Selek

 

07:10 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pinar selek, liana levi

01 février 2017

Koman sa sécri émé?

Annie Saumont s'en est partie dans les eaux douces

Je lui dis merci pour m'avoir tirée par la manche sur le chemin de la nouvelle

mais oui on peut écrire du court, du serré et ce n'est pas du jus de chaussette ,ça peut même devenir de la

littérature...

 

 

Le soldat prisonnier sur parole a terminé sa tâche. Il a étalé toutes les pommes, les vertes et les rouges et les grises. Ensuite il s’est occupé des attelages. Le char à bancs reluit, Edmée s’exclame, Ce sera super de rouler dans une carriole bien astiquée.

Mais rouler pour aller où ? N’importe où, dit le soldat. Rouler à travers la campagne. Jusqu’au bout. Au bout de quoi ? A tout le moins au bout de la journée. J’irai rouler avec toi, dit Edmée. J’amènerai ma grande sœur Nadia. Les grandes sœurs, annonce le soldat ne doivent pas non plus fréquenter les prisonniers sur parole. C’est très mal vu. Tu crois vraiment ? demande Edmée. J’en suis certain, dit le soldat.

Augusta-Louise dans sa cuisine et face à la cheminée jette un coup d’œil au journal du pays. On y publie des naissances des morts et aussi des mariages. Augusta n’a plus de mari. Lorsqu’il est revenu de la guerre son époux a rangé ses médailles dans le tiroir du buffet. Il a dit, je vais faire un tour, histoire de renouer avec le village. Le soir il n’est pas rentré, on ne l’a jamais revu. Nadia conserve de lui le souvenir d’un héros. Les frères n’en parlent jamais. Augusta rabâche à qui veut l’entendre, méfiez-vous des soldats. Elle froisse le journal et l’utilise pour ranimer le feu de bois.

Edmée a réveillé Nadia encore au lit- Nadia a dansé jusqu’à l’aube, c’était la fête au village la fin de la cueillette des pommes. Elle baille et s’étire, elle grogne. Pourquoi ne m’as –tu pas laissée dormir ? Aujourd’hui c’est dimanche, les frères sont déjà partis, les petits au caté et les grands à la chasse. Le soldat s’est débarbouillé soigneusement dans l’eau du bassin. Il a engouffré le pain trempé dans le jus tiède et noir qu’on lui verse chaque matin. Assise à la table de la cuisine Nadia buvait son café au lait. Edmée était là aussi, balançant les jambes, qui buvait son lait sans café. Puis sortant du cartable le livre de vocabulaire elle répétait les mots nouveaux commençant par a- ascèse apocalypse axiome auriculaire. Elle disait que la maîtresse ordonnait qu’on les apprenne par cœur, que c’était pas facile et à quoi ça servait ? Nadia s’est essuyé la bouche et soudain elle a prétendu que les mots les plus beaux avec un a c’étaient les armes. Qu’on  astique avec ardeur qu’on amasse dans les armoires. Edmée riposte, dans l’armoire on a rangé seulement des torchons des serviettes et le linge de ton trousseau. Nadia s’apprête à répliquer ça suffit, interrompt le soldat. Il déclare que les filles ont l’étrange habitude de se disputer pour n’importe quoi.

 Annie Saumont

Quand j’étais petit, nouvelle extraite du recueil Koman sa sécri émé, éditions Julliard. 

22:56 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : annie saumont

Février tes souliers

 

 

DSC_0583.JPG©paolapigani

 

 

J’avais pourtant écrit un jour

nos villes n’ont pas d’hiver

des oiseaux à chaque saison

un ciel qui ne meurt jamais

rien qui soit pris dans la glace 

 

05:23 Écrit par Paola Pigani dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)