28 juillet 2024
Adieu Charles Juliet
25 juin 2008. Librairie Le bal des ardents.
Samedi 27 juillet, s'est éteint Charles Juliet
écrivain aussi discret que profond .
Je me souviens de notre première rencontre au Café Français,
non loin de la place Bellecour, il y a plus de 20 ans.
Nous avions parlé de poésie, de nos origines paysannes,
des longs et ombreux chemins qui mènent à l'écriture.
Sa voix, son sourire, son écoute m'ont émue à chacune de nos rencontres .
En relisant ses lettres et ses poèmes, sa voix
et son regard si doux me reviennent avec l'immense gratitude
que je ressens pour cet homme qui m'a offert sa confiance et son soutien.
16:05 Écrit par Paola Pigani dans Le coeur des mortels | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : charles juliet, poete, lyon
06 février 2022
En attendant le printemps des poètes
L’ comme L’instant, E comme Envol, P comme Passion, H comme Humanité… C’est sur le mode d’un acrostiche que les Éditions Bruno Doucey ont conçu l’anthologie de la 24ème du Printemps des Poètes. L’éphémère et son unique voyelle invoquée quatre fois, l’inachevé, le fugace, le passager... Sans omettre ces insectes qui ne vivent qu’un jour, l’enfance et ses changements incessants, la brièveté de la vie humaine au regard des temps géologiques, la mémoire en lutte contre l’effacement, le rêve plus insaisissable que l’oiseau, la neige qui renvoie le monde à son impermanence. Bien sûr il y a l’envers de toute chose : l’éternité et le « dur désir de durer » dont parle Éluard, la mort seule immortelle. Mais reconnaissons-le, l’éphémère est avant tout une invitation à vivre pleinement le peu de temps qui nous est donné. Ici et maintenant. Et sans attendre !
10:12 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l'ephemere 88 plaisirs fugaces, bruno doucey, thierry renard, mireille fargier-caruso, rené depestre, paola pigani, kim sun-woo, jean-michel maulpoix, laura lutard, evelyne trouillot, nancy huston, jeanine baude, pierre vavasseur, souad labbize, marianne catzaras, mathieu gabard, louise dupré, orianne papin, patricio sanchez, katerina apostolopoulou, Édith azam, stéphane bataillon, nawel ben kraïem, hélène et rené-guy cadou, louis‑philippe dalembert, ananda devi, patrick dubost, charles juliet, yvon le men, hala mohammad, ada mondès, andré velter, sapho, fabienne swiatly, carmen yáñez, hyam yared s
11 septembre 2017
Rentrée littéraire
Belle rentrée littéraire au TNP ce matin avec dix auteurs de la région Rhône-alpes Auvergne .
Jean Baptiste Cabaud, Brigitte Giraud, Charles Juliet, Gaëlle Nohant ... intelligemment présentés par Danielle Maurel , pas de fauteuil pour la poésie mais le souffle des dormeurs éveillés dont Robert Desnos, le beau texte de Charles Juliet dédié à Anne de Boissy , lu à haute voix...et quelques poètes dans la salle.
Autour du café, Charles Juliet s'est souvenu d'une de nos dernières rencontres en 2010 au bal des Maudits ( il s'agissait du Bal des Ardents mais je n'ai pas osé le corriger car le souvenir n'en a pas pris ombrage et le plafond du TNP ne nous est pas tombé sur la tête )...
18:10 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cabaud jean bapitiste, brigitte giraud, charles juliet, gaëlle nohant, tnp villeurabanne, arald
29 octobre 2016
Les grandes enveloppes blanches
Ce matin , je me suis levée pareille au ciel , le même blanc de céruse et rien qui donne vraiment envie d'enfiler des collants, rien qui donne vraiment envie de bondir;mais j'avais besoin d'aller en ville, je voulais du pain frais et ce vieux livre de Claude Simon. Avant de sortir, j'ai entendu le discours du président de la République à Montreuil Bellay, rendant hommage aux nomades internés en France entre 1940 et 1946. 70 ans après.
Je me suis refait un café.
Dans le métro, j'ai observé un petit garçon écrire sur la porte, des mots invisibles de la pointe de son doigt . Sans doute , ces mots ne lui disaient-ils rien car il a plaqué son oreille sur le caoutchouc entre les deux ventaux comme pour mieux entendre le bruit des rails.C'est alors que j'ai pensé à Alexienne Winterstein , à Raymond Gurême, tous deux rescapés des camps d'internement. Peut-être ont-ils plaqué l'oreille eux aussi contre le poste , peut-être y ont-ils cru à cet hommage, à cette reconnaissance de leurs blessures , de leurs humiliations, peut - être ont- ils plaqué l'oreille comme ce petit garçon contre la porte de leur caravane ou de leur mobil-home pour écouter le bruit de l'histoire quand elle sort des rails.
Dans la librairie Gilbert, rue de la barre, j'ai croisé Charles Juliet. Nous nous sommes embrassés, nous nous sommes rappelé notre dernière rencontre au bal des Ardents... mais non c'était à l'anniversaire de Pandora en novembre dernier... Vous écrivez toujours en poésie? Oui, toujours, il le faut... Il attendait de régler ses achats, pas de livre mais une brassée de grandes enveloppes blanches.
Il y a des jours qu'on glisserait bien dans une grande enveloppe sans destinataire mais Raymond Gurême s'avance vers moi , comme ce soir de novembre 2014 à Lyon.Il ressemble à clown triste, il a l'age de mon père encore vivant.Je suis émue de le rencontrer pour la première fois. Il me montre les cicatrices qu'il a gardées de ses fuites à travers les barbelés de plusieurs camps d'internement. Son incroyable sourire, je le retrouve dans ce portrait unique réalisé par la photographe Jeannette Gregori dont je salue au passage le très beau travail .
( http://www.jeannettegregori.com/galerie/?album=8&gall...
©jeannettegregori
Si nos voix meurent un jour
On accusera le vent
Et les larmes de la terre
ne seront pas les nôtres.
A Raymond Gurême
Alexienne Winterstein m'a inspiré le personnage principal De N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures. paru en 2013 aux éditions Liana Levi.
Tendres pensées vers elle et sa dynastie
17:50 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : charles juliet, montreuil bellay, raymond gureme, interdit aux nomades, internement des tsiganes, n'entre pas dans mon ame avec tes chaussures, internement des nomades tsiganes, paola pigani, jeannette gregori