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29 octobre 2012

Etonnantes " Nouvelles du front de la fièvre"

Jeudi midi avec couple & parkings


le ciel de Californie est

magnifique

en ce jeudi midi avec couple &

parking

 

c'est comme un mur

infranchissable

qui n'en finit pas de se poser

devant eux

 

leurs questions rebondissent

contre le mur

et reviennent vers eux

encore

et encore

le mur n'en finit pas de gagner

 

 

 

C'est un lent soul movie entre laveries, parkings et Telegraph avenue

M'en allant écrit Jean-Marc Flahaut en toute fin de poème sans point pour clore

M'en allant dans un ailleurs improbable emprunté à une Amérique qui n'existe que dans les noms des villes, les noms de rues, des noms d'hôtels et quelques prénoms, Adam, John, Elliott...

Alone , l'homme de fièvre nous offre des composites humains d'un nouveau monde pas si loin

All one comme on disait avant, du temps peut-être où il existait des forêts plus grandes que l'Amérique toute entière.


Nouvelles du front de la fièvre de Jean-Marc Flahaut est le second recueil édité dans la collection poésie du Pédalo  ivre, dirigée par Frédérick Houdaer

26 octobre 2012

inoubliable Federico

 

 

 

Monde

 

Angle éternel

La terre et le ciel.

Pour bissectrice, le vent.

Angle immense,

Le chemin tout droit.

Pour bissectrice, le désir.

Les parallèles se rencontrent

Dans le baiser.

O cœur

Sans écho,

C’est en toi que commence et s’achève

L’univers.

 

Federico Garcia Lorca

 

11:25 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : federico garcia lorca

25 octobre 2012

Lyon perle de soie grise...Stanislas Rodanski

Copie de Photo0646.jpg

11:16 Écrit par Paola Pigani dans Lyon perle de soie grise | Lien permanent | Commentaires (0)

23 octobre 2012

A passo di cavallo

 

 

 


 

A passo di cavallo

Da bambino bevevi delle granatine  

Di acqua e menta

Oggi

La tristezza scorre nella tua gola

Senza ghiaccio

Ascolti una donna camminare sulla strada

A passo di cavallo

I suoi talloni ti martellano il cuore

Mentre un’altra sulla tua pelle

Vede il poema del giorno

 

Paola Pigani


Texte lu en compagnie de Thierry Renard lors du forum des langues à Lyon le 23 septembre 2012

 

11:11 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : forum des langues, thierry renard

21 octobre 2012

Insieme

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Forum des langues Lyon le 23 septembre 2012

14:42 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : thierry renard, forum des langues

Russie

Photo Valentin.jpg

 

 

 

La Neva charrie des canettes de bière

Des bouteilles de vodka

Un homme torse nu pèche ses regrets

En eaux troubles

La cathédrale St  Sauveur du sang -versé

Est tatouée sur la moitié de son corps

Les nuits blanches

S’impriment sur les visages

Les rues bruissent de papier journal

Et de rires défaits

Aux bras d’hommes gras des femmes interminables

Traversent la Nevsky Prospect en robe bleue

Leurs grandes enjambées tristes

Lèvent tous les voiles de Saint Petersbourg

La Neva te poursuit

 

Paola Pigani

 

Pour Valentin Simonkov rencontré à Saint Petersbourg en juin 1998.

10:57 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : simonkov, saint petersbourg

19 octobre 2012

J'attends la pluie, j'attends

 

 

 

 

 

Jattends la pluie, jattends

 

Voilà, j’achève ma dix-neuvième année dans ce quartier qui revêt malgré tout quelques lumières douces entre les feuilles de platane et les allées dormantes.

Mon cœur se rassasie de cette tendre humilité du temps. Les jours passent, aucun devoir n’appelle.

Je pourrais durer ainsi comme ces arbres tranquilles et invisibles, le corps à peine incisé d’une petite sentence d’amour (Magda + Vitold = l’éternité) et infiltré de Denoral.

Je sais que pour toi il en est autrement. La mort déjà abuse, le désespoir.

Toutes ces années dans la blancheur de l’attente ont dû te vider du meilleur de ton sang. As-tu jamais marché sur les traces de l’oiseleur du silence ?

Dieu, que j’aimerais à nouveau cheminer avec toi sur les pavés de cette autre ville.

Tu me tiendrais le bras, j’aurais mis les escarpins rouges que tu m’avais offerts pour cet an nouveau qui nous faisait si peur.

J’aurais laissé ce semblant de coquelicot sur mes lèvres.

Hier, je suis restée très longtemps à contempler une vieille dame toute habillée de blanc. Elle cherchait quelque chose dans l’herbe. Frénésie ou amnésie. Ces mots me sont revenus doucement en bouche tandis que j’apercevais des gouttelettes de bruine sur ses cheveux argentés.

Elle est revenue ce matin, à la même heure. Elle cherchait une autre saison alors je lui ai dit que Pâques c’était pour une autre vie, qu’on allait maintenant tout doucement vers la Toussaint. Je lui ai dit qu’il fallait devenir très sage.

Depuis déjà plusieurs jours, ils ont fait des trouées sur le boulevard. Je sais que vers l’an 2001, Lyon charriera d’autres bruits, d’autres rumeurs, des trams clairs pour emporter les gens, l’air de rien.

En attendant, je goûte le silence, le plus souvent sous les arbres et ce qu’ils disent m’importe peu. Je sens mes racines toujours plus belles dans la nuit. Dans la nuit qui vient si vite. Je bois du noir à grandes lampées. C’est chose aisée avec tous ces cachets. Je suis bonne fille, je les avale sans sourciller.

Dimanche, comme tous les dimanches, j’écoute les enfants, je vois les enfants et je les regarde. C’est le seul jour pour eux ; ils croisent les malades que nous sommes et nous visitent sans le savoir.

Ce matin, un petit garçon s’est approché de moi, je lui ai demandé : « Comment t’appelles-tu ? Où cours-tu ?  As-tu vraiment l’âge de courir et de rire ? »

Il m’a dit que je parlais avec des bâtons dans la bouche et pfftt ! Il s’est envolé comme un merle.

Bien sûr, un jour, il y a si longtemps, j’ai vu dans le crâne d’un enfant, le crâne d’un oiseau et je n’ai plus su quoi vivre après. A l’époque, les cris des petits faisaient comme un ciel féroce au-dessus de moi et j’en tremblais.

Mais maintenant je sais. Avec tant de braises en dedans ils sont si fragiles, je sais que le feu prend aux mains des mères quand on les agite trop.

On m’a enfermée ici pour un mois d’abord. Ensuite, je n’ai plus compté les lunes.

Ils s’avancent pourtant, les petits, sans crainte, vers les animaux près des grillages. Ils n’ont pas peur de se faire mordre.

Moi, je n’ai jamais eu peur qu’on me ronge le cœur alors j’ai tout donné de ce que j’avais dans la tête. C’était avant.

Avant que j’aille chaque fin d’après midi dans cette église où on ne peut venir qu’accompagné à cause de ceux qui crachent dans le bénitier ou qui s’engueulent avec le Christ.

En somme ici, je ne vois pas de désordre. Les prés sont clairs. On ne voit jamais de tessons, non jamais. J’en connais qui se brisent pourtant en silence.

On ne manque de rien, ni de pain, ni de lumière. Les arbres, c’est pour nous qu’on les a voulus et les bancs aussi, pour prendre un peu de ce soleil qui nous vient parfois au ventre.

Il y a du passage, des camions, des marées hautes, des marées basses.                

L’océan ne s’endort jamais. La nuit, des cris peut-être. Le jour, la vie qui s’accomplit comme un dessin d’enfant. Maison carrée, toit pointu avec des fenêtres pour les yeux et des fleurs penchées, preuve que le vent existe.

Toi, je sais qu’un jour tu liras mes lettres à ton retour de là-bas. On te donnera tout. Tu les liras parce que tu sais ce linceul qu’on me fait là, à m’empêcher de les voir, mes petits. Parce que tu sais que je l’enlève quelquefois. Je ressors de ma mémoire toutes les choses désapprises.

Tu as vieilli toi aussi, de penser que j’étais devenue sans souffle à la bouche comme une page blanche qu’on arrache, de rage qu’elle ne porte plus les mots si lourds d’avant.

Ne crois pas que je sois triste. L’automne, ici, a bien des égards pour cette ville fragile.

J’attends la pluie, j’attends. Quand tu viendras me voir, j’aimerais qu’on aille tous les deux faire un petit voyage en tram. Je sais qu’il n’est pas encore en service. Ils auront bientôt fini d’écorcher les pierres et les arbres. Je saurai être patiente.

En arrivant à la gare, tu demanderas le bus numéro 28 et l’arrêt de l’hôpital psychiatrique du Vinatier. Pourvu que les saisons soient belles jusqu’à ce jour et que des enfants viennent encore troubler mes dimanches.

Toujours tienne,

Magda.

 

Paola Pigani


Nouvelle extraite du recueil Concertina Editions Le Rocher

09:03 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hopital du vinatier

18 octobre 2012

Hudson River

 

 

 

 


Le Columbus traverse les flots

Autour d’Ellis island

Les voix des émigrants

 Sont retournées à l’eau

Le pont de Brooklyn

Enjambe le matin calme

Ici New-York

Ici New-York

L’écume aux lèvres

Un quatre mâts sans voile

Stagne devant les grues

De la Freedom Tower en construction

Le ground zéro n’est plus un trou

Au passage du zodiac de la NY Policy

Des pilotis tremblent dans l’eau brune

Les nounous noires de Battery Park

poussent des enfants blonds et muets

Assise au bord de l’Hudson River

Une jeune femme penchée

sur un écriteau de carton

I’m looking for kindness

Je cherche la bonté.


Paola Pigani

18:22 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hudson river, new york

17 octobre 2012

Si je demeure

 

 

 

 

Sous les arbres

Serrés comme des cordes

La lumière peine

Mais donne ses fruits

À qui veut bien les rendre

 

 

 

L’immensité vacille

Le noir dévore

La vie crie entre le puits

Les arbres

Les rires en somme

Au fond du jardin

Les peaux se froissent

Les verres se vident

La maison tendre et transparente

Nourrit son lointain

 

 

 

L’enfant terrasse ses regrets

Dans l'alcôve

Personne ne le jalouse

Il pare au moins pressé

Écrit de gauche à droite

Dans la doublure de la vie

 

 

 Paola Pigani

 

Extrait du recueil inédit Si je demeure

08:52 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

16 octobre 2012

Quand il pleut

18:16 Écrit par Paola Pigani dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pino daniele