28 novembre 2012
Dans ma ville
Ils sont deux
Serrés dans un fou rire
Aux dernières loges du bus
Je ne dirai rien de leurs visages
Rien de leurs vêtements
Tout pourrait tomber à l’instant de leur rire
Sur le plancher du bus
Leurs peaux leurs cheveux
Ne resterait que le geste du garçon
Une plume d’oiseau entre les doigts
Et ces mots vers moi
« Vous la voulez ? »
Tenir jusqu’au terminus
La flamme de ces deux là
Entre mes mains
Paola Pigani
14:38 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0)
26 novembre 2012
Les papillons de nuit
Le noir d’une parole écrite
contient toutes les couleurs, dont le bleu.
Le noir d’une parole écrite
contient le bleu sans fond d’une parole non dite.
Le monde s’écrit
dans les arrêts du temps.
Un mot fait autant de bruit
que la somme de ses lettres.
Écrire c’est parler avec
la bouche en dedans.
La bouche aussi
tout au fond des yeux.
Parler c’est comme écrire
mais sans rien dans les mains.
Patrick Dubost
Extrait du texte inédit Les papillons de nuit
Avec l'aimable autorisation de l'auteur.
14:24 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : patrick dubost
25 novembre 2012
La nuit tombée
...Je me souviens du premier jour, continue Iakov comme si Gouri n’avait rien dit. On nous a emmenés dans un champ vers ces coins-là, prés du village de Tchestoganivka. On était une douzaine, peut-être un peu plus. Le chef a expliqué ce qu’on avait à faire. Il a dit, et je te jure que c’est exactement ce qu’il a dit : les gars, on va enterrer ce champ. On l’a regardé sans comprendre, et il a répété les mêmes mots. Enterrer le champ. Alors ce qu’il faut faire, a fini par demander l’un d’entre nous, c’est ne plus ni moins qu’enterrer la terre. Et le chef a dit que c’était exactement çà. Enterrer la terre. Autrement dit, enlever la couche supérieure du champ et l’enfouir profondément. Et après, répandre partout, à la place du sable de dolomie, un truc d’un blanc tel que tu te serais cru sur la lune...
Antoine Choplin La nuit tombée
Edition La Fosse aux Ours. Aout 2012
Je ne connais pas Pierre-Jean Balzan. Depuis plus de 10 ans les livres admirables de Mario Rigoni Stern et d'Antoine Choplin sont passés entre mes mains puis ceux de Philippe Fusaro, de Fabienne Swiatly.
Je ne sais si Monsieur Balzan a un flair d'ours mais nous pouvons nous enorgueillir d'avoir à Lyon un éditeur capital .
14:24 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre-jean balzan, fosse aux ours, antoine choplin
14 novembre 2012
Giani Esposito
18:49 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : giano esposito
13 novembre 2012
Cabaret poétique dimanche 18 novembre
C'est bientôt : le prochain cabaret poètique animé par Frédérick Houdaer en collaboration avec la CIMADE,
je lirai quelques textes accompagnée du poète et musicien Grégoire Damon.
Ma ville parfois a des absences
Samedi dimanche et jours fériés
Ma ville toutes paupières baissées
Où l’eau des fontaines bégaie
Ma ville où je ne suis jamais née
Où je n’ai rencontré aucun seigneur
Ma ville et ses grappes d’encre
A cueillir les nuits sans étoiles
Quand rien ne chante
Ma ville passible de tous les vents
Où des hommes pissent dans la rue
Errent tête nue dans les parfums d’avril
Ma ville qui porte parfois l’étoffe de ténèbres
Frontière invisible entre le printemps et les Balkans
Toutes griffes arrachées
Petit peuple aux mains tues
Ma ville qui prend la fièvre
Dans le métro à Bellecour
Sur les doigts sales d’une gamine en fichu
Ma ville où vos deux noms
Flottent sur ce jour d’avril
Marianna Simona
Brûlées vives dans une caravane
A Surville au milieu des vôtres
Roms enfantés dans la promesse d’un voyage
Long comme une rivière
Ne plus être nomade c’est mourir
Dans ce ressac de Lyon
Où déposer vos cendres
Vos chants d’amour et d’ailleurs ?
Ce dimanche 4 avril
Les lilas seuls portent le jour
Paola Pigani
08:27 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cabaret poètique, lyon, houdaer, damon, cimade, rroms
12 novembre 2012
Evaristo
Ce qui soulève la terre et les astres
Cette aube dans le ciel déchiré
Ce feu qui prend aux chimères
Ne crains pas cette lumière qui t’étreint
Dépose ta coupe pleine
Entre l’effroi et la beauté
Ami tu n’as rien perdu de la vie
Quitte à présent la floraison des ténèbres
Va d’un pas égal
Entre ton enfance de berger et le grand horizon pâle
Où tu as ta demeure
Dépose une poignée d’amandes et d’olives
Tes leçons de l’exil
Toi qui réfugié demandais des espadrilles
Pour traverser l’innommable
Tu n’es plus à présent l’étranger de personne
Paola Pigani
Publié dans Le Croquant n°61 2009
18:49 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : evaristo, le croquant
07 novembre 2012
Le vol arrêté
22:16 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : prucnal, le vol arrêté