08 septembre 2013
Morges
©paolapigani
A l'heure où les écrivains vont boire...
19:01 Écrit par Paola Pigani dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le livre sur les quais, morges
07 septembre 2013
Les bohémiens
07:52 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : tony gatlif, catherine ringer
06 septembre 2013
L'ami du défunt
Le froid rétrécit les objets, j’ai appris ça à l’école. Apparemment, cette règle s’applique aussi à des phénomènes dépourvus de volume. L’hiver contracte les jours. Il rétrécit mon monde, me forçant à rester le plus souvent cloîtré entre quatre murs. La seule chose à se dilater au mépris des lois de la physique, c’est ma solitude.
Ma solitude est partout, jusque dans l’air que je respire. Elle gouverne mes rêves, m’imposant parfois le même plusieurs fois d’affilée et transformant ainsi mon sommeil en leçons de morale.
Andreï Kourkov.L’ami du défunt. Edition Liana Levi.
08:48 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kourkov
05 septembre 2013
Le livre sur les quais
Du 6 au 8 septembre je serai présente au salon Le livre sur les quais à Morges près de Lausanne.
En compagnie de
Lorette Nobécourt...etc
07:20 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : giraud, rahmy, péju, nobécourt, kourkov
04 septembre 2013
Béton armé Shanghai au corps à corps
« Veiller au poids bagage et ce qu’on emmène pour lecture. » Je pars pour la Chine. Mes bagages ne pèsent pas lourd. Ils font le poids de mon squelette, un dixième du poids de mon corps, cinq à six kilos d’os, le poids de la Bible de Gutemberg déposée à la bibliothèque Mazarine, le poids de La Divine Comédie dans son édition imprimée de 1555, le poids d’un enfant de six mois, le poids de ma vie d’adulte.
J’ai rencontré Philippe Rahmy le 28 juin 2013 à Paris où nous présentions chacun un livre à paraître pour cette rentrée. Mais nous nous étions croisés sans nous voir en 2009 entre les pages de l’album Des stèles aux étoiles autour de l’œuvre de Winfried Veit.
Philippe Rahmy, un corps, un visage sans âge mais quelque chose de l’enfance trépigne dans se jambes, dans ses yeux. Homme advenu par la grâce de l’écriture. Une charpente osseuse fragile mais la charpente mentale d’une cathédrale. Des trouées de lumière à travers des vitraux, une poésie qui scinde sa vision du monde et des hommes, l’énigme d’être, d’une part, l’enveloppe, la peau, la parure, d’autre-part.
Ainsi dans Béton armé, cet événement dans sa vie d’enfant, une scène qu’on pourrait croire sacrificielle:le petit garçon assiste et participe (étrange injonction paternelle) à la tuerie d’un lapin où le geste de tuer lui apprend qu’il peut être puissant. Le plus fascinant dans l’évocation de ce souvenir, c’est le dépouillement de l’animal. Son regard de poète lui serait-il venu à cet instant ? La peau qui se détache de la chair. Il semble que Philippe Rahmy ait toujours eu le corps à vif. Qu’a-t-il fait de sa douleur sinon la hisser à hauteur de ses yeux ?
A travers lui, je vois la foule, les buildings, les lueurs de Shangaï, une ville traversée par remous sensuel et magnétique, des ilots humains au beau milieu d’une folie verticale.
Shanghai et moi avons le même goût pour la violence. Nous nous sommes construits et nous continuons de grandir par accidents successifs. Jamais je n’ai vu autant de corps meurtris qu’à Shanghai. Il n’y a ni guerre ni famine. Les gens semblent heureux. Mais chaque rue résonne de chocs et de cris. Désormais sur le point de partir, je perçois un rapport entre cette ville et mes souvenirs. Je pleure. Tous les murmures de la cité passent dans mes sanglots.
L’homme n’y est pas moindre. Corps cloués dans le désir ou en perte de vitesse. Solitudes palpables ...Voir, sentir avec Philippe Rahmy les femmes furtives, les artifices, les immondices d’une incroyable mégapole, être cinglée de ces images successives avant d’être gagné par la même torpeur qui l’assaille dans une chambre d’hôtel où lui parviennent des cartes aux filles nues glissées chaque soir sous ma porte, lien charnel entre le vide en soi et le monde (…)
La littérature est possible parce qu’elle est périssable. Son agonie, plus lente que la nôtre, nous donne le sentiment de l’éternité. La littérature nous accorde un sursis. Ce qu’on écrit dépasse ce qu’on est.
Paola Pigani
Béton armé. Philippe Rahmy. Édition La table ronde. 2013
A paraitre le 5 septembre 2013
07:17 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe rahmy, la table ronde, veit
03 septembre 2013
Aprire
©paolapigani
08:48 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0)
02 septembre 2013
Allegretto de Bâle
Sur les pins qui dansent
L'allegretto des aiguilles
Que le vent balance
Ma bouche comme une blessure
La saveur des privations est fade
Il faut brûler mon âme
C'est un paysage léché par les flammes
Ces arbres vaudraient-ils mieux que nous?
Il faut que meure cette pensée
Acier inoxydable froid en main
Aveuglement des doigts crispés sur le manche
À éclairer les fleurs de ma face
Comme on laboure les champs d'en face
Floraison sombre et farouche
Qu'il faut toujours rabattre
On vise encore à l'harmonie
S'il ne s'agissait au final que de vide
On dit que c'est de la mauvaise graine
Mais où va donc pouvoir se loger la vie
L'amant a-t-il vidé les lieux?
Cet inconnu qui me lâche et qui
Descend la solitude des marches
Le silence violent du soir
La meute a-t-elle couru au loin?
L'horloge qui avance encore et lâche
D'un coup la mesure du temps
Eva Buffoni
16:20 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : buffoni
01 septembre 2013
Une poèsie qui vole dans les plumes
JE SUIS MIGRANT
TU ES MIGRANT
IL EST MIGRANT
NOUS SOMMES PRESSES
Nous avons un cœur
nous avons une âme
nous avons été belges à la fin du XIX ème
polonais dans les années 30 puis
italiens puis
maghrébins
actuellement
comoriens ou africains
migrants nous avons été
mais maintenant il est six heures
les balais sont rangés
et la journée commence
et elle est peuplée
d'hommes
avec des visages
des noms
des numéros de série
des tenants et des aboutissants bien connus des services
et tout est propre
et le fait que quelqu'un ait du être là pour nettoyer
un souffle
à peine
une pensée
mais maintenant il est six heures
maintenant
nous sommes pressés
Grégoire Damon
Mon vrai boulot .
Édition Le Pédalo Ivre 2013
©paolapigani
18:05 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gregoire damon, le pédalo ivre
30 août 2013
N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures
N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures
aux éditions Liana Levi
a commencé son voyage depuis le 22 aout:
http://www.lianalevi.fr/f/index.php?sp=liv&livre_id=475
Il y a quelque chose de calme qui monte de votre page malgré les ténèbres montrées du doigt,un doigt d'enfant (...)
Les gitans sont les seuls théologiens qui parlent vraiment du ciel et sans erreur. Vous parlez bien d'eux.
Christian Bobin
06:20 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : liana levi, paola pigani, christian bobin
29 août 2013
Où a germé mon roman
Compte-rendu du directeur du Camp des Alliers
Le 14 décembre 1940, le directeur du camp, M. Soulié, rédige un rapport qu’il destine au préfet et dans lequel il brosse un tableau de la population internée :
« Sur les 350 logés au Camp, il y a lieu de tenir compte que 250 habitent dans leur roulotte et y vivent leur vie normale. Les autres sont, en grande partie (60 environ), des évacués de la Moselle qui avaient tenté de rejoindre leur localité d’origine, mais ont été refoulés le 12 septembre dernier par les Autorités occupantes de St-Dizier ».
On apprend que par suite d’un cas de fièvre typhoïde, tout le camp a été « consigné », le 6 décembre.
En conclusion de son compte-rendu, le commandant du Camp déclare : « À mon avis, malgré l’habitation plutôt inconfortable et le restrictions alimentaires, l’état sanitaire du Centre est assez bon… ».
Réponse du préfet…
Dans une lettre du 17 décembre 1940 adressé au colonel commandant la Feldkommandantur, le préfet fait savoir qu’il a « immédiatement pris toutes dispositions nécessaires pour que des améliorations soient apportées à la situation actuelle »…
Il ne peut s’empêcher de conclure en discréditant la population internée :
« Il est grandement souhaitable que la consignation au camp puisse prendre fin pour permettre à ceux des nomades en état de travailler de ne pas rester oisifs. Il serait en effet anormal que ces individus, dont la plupart ne sont exempts de tout reproche, soient hébergés gratuitement et à ne rien faire, alors que des familles plus intéressantes souffrent encore de la faim et du froid et se trouvent, de ce fait moins favorisées ».
Rapport du médecin de l’Inspection départementale d’hygiène
Le médecin-inspecteur s’est rendu au camp le 17 décembre, accompagné du Docteur Roy. Le rapport qu’il adresse au préfet est accablant :
« J’ai constaté avec une certaine amertume, que ce camp était dans un état lamentable : Les baraques en planches ne sont pas fermées hermétiquement ; de nombreux interstices ne peuvent préserver les malheureux qui s’y trouvent contre la pluie et le froid. D’autre part, le nombre de lits et de couvertures est insuffisant. J’ai vu des femmes et des enfants couchés sur des planches humides, enveloppés tous ensemble dans une couverture. Un seul puits, dans le camp, ne permet pas à tous ces gens de se laver comme ils le devraient.
À ces conditions hygiéniques très défectueuses s’ajoute une insuffisance alimentaire.… ».
Nouvelle mise en demeure d’apporter des améliorations
Le 10 février 1941, le colonel Neymann, commandant la Feldkommandantur 749 basée à Angoulême « prie maintenant la Préfecture d’accélérer le plus possible l’aménagement du Camp des Alliés [sic].
Il faut compter sur une inspection du Camp pour le 17.2.41 par une autorité militaire supérieure allemande. La Feldkommandantur compte que l’aménagement du Camp dans le sens préconisé sera terminé sans faute à la date indiquée. »
Nouveau rapport du médecin de l’Inspection de la Santé
Le 5 juin 1941, ce médecin s’adresse au préfet en ces termes : « Je me permets d’attirer à nouveau votre attention sur la situation lamentable du Camp des Alliers, et sur la nécessité qu’il y a à prendre dans le plus bref délai possible des mesures capables de remédier à l’insuffisance des moyens actuels ; j’estime qu’à l’approche de la saison chaude, il est de mon devoir de vous signaler le danger constant qui plane sur les habitants de ce camp ; si l’on n’intervient pas efficacement, des épidémies dont il est difficile de prévoir la marche et la gravité, peuvent apparaître d’un moment à l’autre et avoir des répercussions les plus graves aussi bien dans le camp que dans ses environs immédiats.
Voici un résumé de la situation telle qu’elle m’est apparue au cours d’une inspection faite dans l’après-midi du 4 juin.
Les deux baraquements servant à abriter ces nomades sont en mauvais état ; les toitures ne sont pas hermétiques et bien souvent il pleur à l’intérieur des baraques. Les nomades couchaient autrefois sur des lits en bois, mais durant l’hiver qui a été rude, étant privés de chauffage, ils ont trouvé beaucoup plus simple de s’en servir pour faire du feu ; actuellement tous ces gens couchent pêle-mêle sur de vieux grabats d’une saleté repoussante, et sont pour la plupart couverts de poux, de gale et d’infections cutanées diverses. Ces locaux sont rarement nettoyés et désaffectés ; chacun y fait à l’intérieur sa petite cuisine, et il est impossible dans ces conditions d’obtenir l’ordre et la propreté.
Sources : Archives départementales de la Charente, 1 w 41.
08:18 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0)