29 décembre 2018
Dans la rue d'avant
Je sors en tempête sous la nuit
Je cris dans la rue d'avant
La ville est dans mon sang
Avec ses éboulis
Ses canaux qui débordent
19:21 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sète
28 décembre 2018
Vers le port
Dans la nuit naissante,
Qu’avais-tu à nommer pour mieux partir ?
19:14 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sète
26 décembre 2018
Ce que je crains c'est ce que j'espère
Dans le grand embrasement du soir
on éprouve quoi ? une absence
et les chants d’oiseaux voix d’un dieu
qui console se font lointains
les rythmes du temps s’exaspèrent
avant d’engloutir la contrée
ce que je crains c’est ce que j’espère
une parole un aveu un silence
l’instant de mon aveuglement
Jean- Claude Pirotte
21:46 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean-claude pirotte, fleuve rhone, saint vallier
23 décembre 2018
Sans titre
La vie est courte, mes petits agneaux.
Elle est encore beaucoup trop longue, mes petits agneaux.
Vous en serez embarrassés, mes très petits.
On vous en débarrassera, mes si petits.
On n’est pas tous nés pour être prophètes
Mais beaucoup sont nés pour être tondus.
On n’est pas tous nés pour ouvrir les fenêtres
Mais beaucoup sont nés pour être asphyxiés.
On n’est pas tous nés pour voir clair
Mais beaucoup pour être salariés.
On n’est pas tous nés pour être civils
Mais beaucoup sont nés pour avoir les épaules rentrées. Et caetera, celui qui ne
sait pas sa catégorie la verra bien dans l’avenir - il y entrera comme un poisson
dans l’eau. Il n’y aura pas vingt choix. On ne sortira ni ses cartes de visite, ni sa
boîte à titres. On se rangera avec célérité dans son groupe qui piétine
d’impatience.
Malheur à celui qui se décidera trop tard.
Malheur à celui qui voudra prévenir sa femme.
Malheur à celui qui ira aux provisions.
Il faudra être équipé à la minute, être rempli aussitôt de sang frais, prendre sa
besace sur la route et ne pas saigner des pieds.
Il y aura des agences de renseignements, d’explications, de bavardages. Vous
marcherez, les oreilles bouchées sauf à votre fin qui est d’aller et d’aller et vous
ne le regretterez pas – je parle pour celui qui ira le plus loin et c’est toujours la
corde raide, de plus en plus fine, plus fine, plus fine. Qui se retourne se casse les
os et tombe dans le Passé. Celui qui regretterait, s’il n’avait pas marché, aurait
regretté bien davantage; l’explication de cela vous passe.
Pauvres gens, ceux qui seront arrêtés par les tournants, pauvres gens, et il y en
aura - des pauvres gens et des tournants.
Ils étaient pauvres gens en naissant, furent pauvres gens en mourant, sont à la
merci d’un tournant.
Il ne faudra pas crier non plus, la mêlée sera déjà assez intense. On ne se
reconnaîtra pas, c’est pourquoi encore il faudra être pressé d’en sortir et d’aller de
l’avant.
Malheur à ceux qui s’occuperont à couper des cheveux en quatre, c’est rarement
bon, c’est profondément à déconseiller dans les bagarres.
Malheur à ceux qui s’attarderont à quatre pour une belote, ou à deux pour la
mielleuse jouissance d’amour qui les fatiguera plus vite que les autres.
Malheur, malheur !
Ce sera atroce pour les gens qui s’apercevront qu’ils auraient dû suivre une cure.
Ce sera atroce pour ceux qui s’apercevront qu’ils auraient dû se tenir le cœur en
état
et c’est trop tard.
Pour ceux qui aiment voir souffrir, il y aura du spectacle, allez, mais l’époque ne
sera pas aux voyeurs, plutôt aux accélérés, aux sans famille, à ceux qui n’auront
aucune technique, mais un imperturbable appétit.
Henri Michaux
Revue « Commerce, N° XII, été 1927 »
Chez L. Giraud-Badin, 1927
19:26 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gillet jaune, loire, henri michaux
21 décembre 2018
A Vaulx je vis
21:42 Écrit par Paola Pigani dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : résidence d'auteur, vaulx en velin
Sur la piste de Pia
Auto-sculpture-II from DAVID DE BEYTER on Vimeo.
11:23 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : prochain roman
10 décembre 2018
Vue d'une salle de profs
19:33 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rencontre en lycée
05 décembre 2018
A Vaulx je vis
23:35 Écrit par Paola Pigani dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : résidence d'écrivain vaulx en velin
30 novembre 2018
A Vaulx je vis
Je viens de commencer un texte sur l'usage de la parole pour celui qui souffre d'une béance en pleine bouche. Dans sa chambre d'hôpital, il écrit sur des carnets, sur une ardoise Velleda , peut-être écrit-t-il sur nos lèvres .
Je pense à C qui n'a que son Smartphone et Google traduction pour tenter de mettre sur du papier quadrillé des morceaux de sa chanson russe.
Ils sont quelques uns dans ce groupe de primo arrivants à écrire à partir de pièces détachées, d'une langue qui leur échappe. On ne s'installe pas dans ce type d'atelier d'écriture, on part sans destination. Peut-être faut-il laisser monter en soi une insurrection de leur langue d'origine, qu'elle bouscule la neuve, l'obligée, l'empruntée? Je leur demande d'écrire en toutes lettres ce qui les appelle encore de là-bas, de recopier, de répéter, de lire à voix haute. Le bambara, l'albanais, l'arabe, l'italien, ça torrente, ça me trouble dans mes propres résurgences d'écriture.
Des mots s'acheminent très lentement
Je suis un bateau fragile dans un cimetière trés silencé
le mot silence du verbe silencer
J'ai su la lumière oubliée
Je suis la lumière oubliée
Nous sommes l'arbre qui donne fruit je serai père
En quittant le CDI, je tangue sur leur mer, je tremble de leur espoir.
23:06 Écrit par Paola Pigani dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : résidence d'écrivain vaulx en velin
24 novembre 2018
Au Roi
Au Roi
Il ne faut pas toujours le bon champ labourer :
Il faut que reposer quelquefois on le laisse,
Car quand chôme longtemps et que bien on l'engraisse,
On en peut puis après double fruits retirer.
Laissez donc votre peuple en ce point respirer,
Faisant un peu cesser la charge qui le presse,
Afin qu'il prenne haleine et s'allège et redresse
Pour mieux une autre fois ces charges endurer.
Ce qu'on doit à César, Sire, il le lui faut rendre,
Mais plus qu'on ne lui doit, Sire, il ne lui faut prendre.
Veuillez donc désormais au peuple retrancher
Ce que plus qu'il ne doit sur son dos il supporte
Et ne permettez plus qu'on le mange en la sorte,
Car, Sire, il le faut tondre et non pas écorcher.
Sonnets inédits d’Olivier de Magny
A. Lemerre éditeur, 1880
23:35 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gilets jaunes, roi, saint just malmont