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08 janvier 2019

Son voyage nocturne

 

 

 

" En mars dernier , j'ai assisté à la crémation de Gabriel au cimetière du Père- Lachaise. Je me suis tenue aux côtés de Marc. Diego était là aussi, vêtu d'un costume sombre qu'il n'a pas du porter souvent.En sortant du funérarium, Marc a dit: " Voilà, je suis orphelin maintenant."Sa peine était immense, mais sa solitude remontait à plus loin que ce jour.

J'ai pensé à la dernière leçon de Jonn.Celle qui portait sur la mort. Pour les Egyptiens, avait-il expliqué,il existait quatre formes de survie. Si le défunt était accompagné de rites efficaces, il pouvait se manifester à travers son , son essence, représenté par un petit oiseau émanant de sa momie, remonter le long du puits funéraire pour s'en aller  voleter dans sa tombe et jouir du monde idéal que les peintres y avaient representé. La deuxième forme de survie était souterraine, aux côtés du dieu Osiris, dans un royaume qui ressemblait à la campagne nilotique, mais une campagne transfigurée où l'on pouvait pêcher des milliers de poissons et chasser des milliers d'oiseaux. La troisième, la plus glorieuse, était solaire. Identifié à l'astre, le défunt traversait dans sa barque le monde des morts pour renaître un jour. Mais , avait ajouté Jonn, il existait une quatrième forme de survie, sur laquelle les textes se montraient peu explicites. La survie au sein de la mère. Elle apparaît parfois sur des sarcophages où figure Nout, la déesse du ciel, dont le corps arqué est accompagné de cette phrase: Ta mère est au-dessus de toi.

(...) parfois, il m'arrive de repenser à cette histoire que m'a racontée Gabriel. La montagne des morts. Les quatre momies, les parents et les enfants, couchés côte à côte dans un creux de la roche. L'envie qu'il a eue de tendre la main.

Peut-être, me dis-je, la vie paraîtrait -elle moins absurde, moins effrayante si nous l'envisagions ainsi. Non comme une petite case temporelle attribuée à chacun, contre les cloisons de laquelle on se heurte pour tenter de trouver un sens si ce n'est une issue. Mais comme une longue chaîne. Ou plutôt un même fil sur lequel, depuis la profondeur des âges, tels des funambules fragiles et obstinés, les uns aprés les autres, nous nous efforçons de tenir debout.

Gabriel a mené sa vie. Moi je mène la mienne. A la lisière entre deux mondes. Celui où le soleil accomplit sa course dans le ciel, dont je goûte la lumière; et celui de son voyage nocturne, dont j'apprivoise la pénombre.

En équilibre."

 

Aline Kiner La vie sur le fil , éditions Liana Levi

 

 

 

 

 

Hier soir , j'ai appris la mort d'Aline Kiner et j'ai relu dans la nuit  La vie sur le fil. Pour la retrouver vivante,  à travers son écriture , ne pas consentir à sa disparition. La dernière fois que j'ai pu partager un verre avec elle , c'était en novembre 2017 juste avant la présentation de son trés beau roman  La nuit des béguines  dans une librairie de Lyon où  elle a laissé le souvenir d'une si belle rencontre  . Elle était une femme et une romancière magnifique. Je partage la tristesse de ses proches et de celles qui l'ont accompagnée chez Liana Levi, notre éditrice.

 

 

 

                                                         Résultat de recherche d'images pour "aline kiner" 

 

                                                            ©sophiebassouls

 

 

02 janvier 2019

J'aurais voulu inventer la roue

La grande roue.jpg

19:36 Écrit par Paola Pigani dans Lyon perle de soie grise, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon bellecour

01 janvier 2019

Aller plus loin

 

 

 

 

 

Au doux sang de l’hiver

Je laisse  venir à vous

Le pollen des joies  
Des voix  pour éclaircir le futur 
Frères de  vieilles frontières  

Frères de blés et de ruines
Nous essaierons d'aller plus loin
De retendre le ciel sur nos corps en marche
Nous encorder 
Mon prochain mon lointain

Je laisse venir à vous

Mes vœux de vent furieux

Sur nos peurs et vanités
Je laisse venir à vous

Mes vœux
d'amour incessant 

 

©paolapigani

2 (13) copie.jpg©winfriedveit 

 

21:33 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : winfried veit, voeux

31 décembre 2018

Il est encore temps

 

 

 

Pino Daniele, Enzo Avitabile, Napoli

 

Meravigliosamente Napoli

 

17:56 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pino daniele, enzo avitabile, messages d'amour, napoli

29 décembre 2018

Dans la rue d'avant

cabane de pêcheur.jpg

 

 

Je sors en tempête sous la nuit

Je cris dans la rue d'avant

La ville est dans mon sang

 Avec ses éboulis

Ses canaux qui débordent

19:21 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sète

28 décembre 2018

Vers le port

Sète  boite aux lettres.jpg

 

 

 

 

 

Dans la nuit naissante,

Qu’avais-tu à nommer pour mieux partir ?

19:14 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sète

26 décembre 2018

Ce que je crains c'est ce que j'espère

 

 

 

Jean-Claude Pirotte, fleuve Rhone, saint Vallier

 

 

 

Dans le grand embrasement du soir
on éprouve quoi ? une absence
et les chants d’oiseaux voix d’un dieu
qui console se font lointains

les rythmes du temps s’exaspèrent
avant d’engloutir la contrée
ce que je crains c’est ce que j’espère
une parole un aveu un silence
l’instant de mon aveuglement

Jean- Claude Pirotte

21:46 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean-claude pirotte, fleuve rhone, saint vallier

23 décembre 2018

Sans titre

gillet jaune.jpg

 

 

 

La vie est courte, mes petits agneaux. 

   Elle est encore beaucoup trop longue, mes petits agneaux. 

   Vous en serez embarrassés, mes très petits. 

   On vous en débarrassera, mes si petits. 

   On n’est pas tous nés pour être prophètes 

   Mais beaucoup sont nés pour être tondus. 

   On n’est pas tous nés pour ouvrir les fenêtres 

   Mais beaucoup sont nés pour être asphyxiés. 

   On n’est pas tous nés pour voir clair 

   Mais beaucoup pour être salariés. 

   On n’est pas tous nés pour être civils 

   Mais beaucoup sont nés pour avoir les épaules rentrées. Et caetera, celui qui ne 

sait pas sa catégorie la verra bien dans l’avenir -  il y entrera comme un poisson 

dans l’eau. Il n’y aura pas vingt choix. On ne sortira ni ses cartes de visite, ni sa 

boîte à titres. On se rangera avec célérité dans son groupe qui piétine 

d’impatience. 

   Malheur à celui qui se décidera trop tard. 

   Malheur à celui qui voudra prévenir sa femme. 

   Malheur à celui qui ira aux provisions. 

   Il faudra être équipé à la minute, être rempli aussitôt de sang frais, prendre sa 

besace sur la route et ne pas saigner des pieds. 

   Il y aura des agences de renseignements, d’explications, de bavardages. Vous 

marcherez, les oreilles bouchées sauf à votre fin qui est d’aller et d’aller et vous 

ne le regretterez pas – je parle pour celui qui ira le plus loin et c’est toujours la 

corde raide, de plus en plus fine, plus fine, plus fine. Qui se retourne se casse les 

os et tombe dans le Passé. Celui qui regretterait, s’il n’avait pas marché, aurait 

regretté bien davantage; l’explication de cela vous passe. 

   Pauvres gens, ceux qui seront arrêtés par les tournants, pauvres gens, et il y en 

aura -  des pauvres gens et des tournants. 

   Ils étaient pauvres gens en naissant, furent pauvres gens en mourant, sont à la 

merci d’un tournant. 

   Il ne faudra pas crier non plus, la mêlée sera déjà assez intense. On ne se 

reconnaîtra pas, c’est pourquoi encore il faudra être pressé d’en sortir et d’aller de 

l’avant. 

   Malheur à ceux qui s’occuperont à couper des cheveux en quatre, c’est rarement 

bon, c’est profondément à déconseiller dans les bagarres. 

   Malheur à ceux qui s’attarderont à quatre pour une belote, ou à deux pour la 

mielleuse jouissance d’amour qui les fatiguera plus vite que les autres. 

   Malheur, malheur ! 

   Ce sera atroce pour les gens qui s’apercevront qu’ils auraient dû suivre une cure. 

   Ce sera atroce pour ceux qui s’apercevront qu’ils auraient dû se tenir le cœur en 

état 

   et c’est trop tard. 

   Pour ceux qui aiment voir souffrir, il y aura du spectacle, allez, mais l’époque ne 

sera pas aux voyeurs, plutôt aux accélérés, aux sans famille, à ceux qui n’auront 

aucune technique, mais un imperturbable appétit. 

 

Henri Michaux

Revue «  Commerce, N° XII, été 1927 »

Chez L. Giraud-Badin, 1927

 

19:26 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gillet jaune, loire, henri michaux

21 décembre 2018

A Vaulx je vis

vaulx Pilone.jpg

21:42 Écrit par Paola Pigani dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : résidence d'auteur, vaulx en velin

Sur la piste de Pia

Auto-sculpture-II from DAVID DE BEYTER on Vimeo.

11:23 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : prochain roman