Guillevic 2016linoines la renouée aux oiseaux UA-98678848-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28 mai 2019

le coeur des mortels au milieu Des orties et des hommes sur les ondes de Radio Canuts

 

 

un grand merci à Carole Bijou et Mathieu

 

 

https://blogs.radiocanut.org/lapoesiedebouche/2019/06/10/...

 

 

20 mai 2019

Adieu Nilda

18:21 Écrit par Paola Pigani dans Le coeur des mortels | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nilda fernandez

14 mai 2019

Pour Jean

 

 

Jean Clin.png

 

 

"Jean est parti le 02 avril 2019 vers un Ailleurs de Lumière, à son image, un Ailleurs sans frontière.
 
Retarder l'impossible à vous dire comme pour le croire hors du temps, vivant encore, de toute éternité... 
Merci à l'Infini, à vous qu'il aimait, vous qui l'avez suivi et porté, vibrant d'une passion partagée.
 
Artiste génial et généreux, humble et riant, poète et musicien, multi-instrumentiste, auteur-compositeur-arrangeur, technicien son, réalisateur, producteur, guitariste, chanteur... pour ACWL et d'autres projets plus personnels.
 
Il a créé à bout de souffle, malade et courageux, miracle d'Humanité, la Musique à la mort, à la vie."
 
 
Une cérémonie d'au-revoir, célébration religieuse suivie d'un temps pour se rassembler et partager aura lieu à Marseille le samedi 06 juillet 2019 à 15h00.
Renseignements : contact@acwl.net
 
           
 
©2019 ACWL.

 

 
Je ne vous oublie pas . 
Comme vous sans doute , je colle des questions sur le front de cette vie.
 
Murmurer, crier , chanter ou écrire  ce qui subsiste de nous-mêmes , au de-là de nous mêmes .
 
 

Tu prendras une part

De ce paysage de pluie

La rapprocheras de toi

 

Dans un arbre

Tu feras escale

Comme  face à un visage aimé

 

Ce que tu croyais perdu

Reviendra te frôler

Tu sentiras alors

Le feuillage t’embrasser

Paola

 
 
 

 

 

20:33 Écrit par Paola Pigani dans Le coeur des mortels, Musique, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : clin jean, acwl

17 mars 2019

Le coeur des mortels sur le site Terre de femmes

 

 

 

 

 

       Après Indovina (« Devine »), chez le même éditeur — La Passe du vent —, le nouveau recueil de la romancière et poète Paola Pigani nous entraîne dans une exploration sensible de l’agglomération lyonnaise en regard des remarquables photographies en noir et blanc de Gilles Vugliano. Entre Rhône et Saône, sur les quais et les ponts, le long des rails des tramways, au déroulé du ballast des voies ferrées, dans les recoins obscurs, le photographe, sans artifice, capte la croisée des perspectives, fixe ce qui dans l’enchevêtrement des architectures est mouvement, énergie en chantier, façades à l’abandon. Il redonne visibilité aux flâneurs et aux sinistrés de l’exclusion urbaine... En exergue de ce bel ouvrage, Paola Pigani retient deux vers de Baudelaire à laquelle son titre se réfère : « La forme d’une ville / Change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel » (in « Le cygne », "Tableaux parisiens", Les Fleurs du Mal). Et, par le poème, l’auteure retrouve l’humanité sous la dureté de la pierre, l’émotion derrière la froideur du fer et du béton, tandis que, invitation au voyage, les ponts et les rails nous poussent à grandes enjambées, tel Cendrars, vers de lointains Orénoque — sans barrage —, aux carrefours de tous les imaginaires…

L’encre du poème se fond dans les marges, en contrepoint ou au dos des images, avec une économie exemplaire. Il ne s’agit pour Paola Pigani ni de décrire ni de commenter. La chair des mots pénètre là où l’objectif du photographe n’a pu aller, là où l’émotion se dénoue. La langue irrigue la page, donne à voir au-delà du visible : 

« Tu suis le cours du fleuve 
Des murs montent 
Des ombres glissent

S’écoule le sang épais de nos rêves ». 


L’alchimie du noir et blanc ne s’arrête pas à l’œil, c’est tout le corps qui absorbe, tous sens en éveil : 

« Dans le mouvement des nuages 
Tu partiras 
Téter la lumière ». 

Le gigantisme des architectures isole les êtres en les empilant et en les cloisonnant : 

« Entre le souvenir de l’arbre 
Et le rêve d’une tour de quinze étages 
Un gros cœur bat déjà dans le plein midi translucide 

Demain il y aura trop de fenêtres où se pencher ». 


Et quand l’urbanisme tentaculaire déborde à l’infini : 


« Il y a 
Des fraternités au bord du vide 
[…] 
La ville n’a plus de rives 
À corps perdus 
Nous sommes 
En elle ». 

Par le poème, le questionnement existentiel de l’auteure transcende l’asphalte, repousse l’horizon :

« Contre le vent 
Contre le froid 
Y a-t-il une géométrie de la joie ? 
Pour décoller nos yeux des pavés ». 

Quant aux isoloirs miniaturisés de la communication désincarnée, nos caresses se perdent, s’encrassent à fleur d’ego poisseux : 

« Sur l’écran gras de nos Smartphones 
La buée de nos bouches 
Nos traces de doigts 
Des messages inachevés 
Des baisers comme des verres sales ».

À travers les images de Gilles Vugliano, le regard de Paola Pigani sur la ville s’obscurcit des structures noires qui cisaillent l’espace tout en aspirant à la lumière des nuances de blanc. Comme ce territoire du cœur des mortels incite à se réapproprier un monde à visage humain : 

« Dans les herbes hautes 
Penser aux vivants 
Ils vont et viennent 
Ignorent le ciel 
Qui chavire 
Sur la banlieue 
Terre à partir ». 



Michel Ménaché
pour Terres de femmes
D.R. Texte Michel Ménaché

11 mars 2019

Le coeur des mortels

image le coeur des mortels.jpg

 

 

 
 
Les mots tombent sur la page d’encre en une fine pluie de paroles resserrées qui semblent traduire le plus ordinaire des jours.
Paysages urbains, instants fixés dans leur singularité, rêveries permises, ciels et sols mêlés, tout ici se reflète dans l’œil aiguisé de la narratrice ou dans l’objectif, réservé, du photographe.
On ne touche pas, on effleure. On n’affirme pas, on suggère. Ce livre propose les choix poétiques de deux regards complices. La tendresse et la fragilité humaines sont, de nouveau, à l’ordre du jour.
 
Editions La passe du vent

 

   

 

15 février 2019

Des pics d'aluminium aux pics d'or

 

 Une histoire de mobilier urbain ...

https://twitter.com/Abbe_Pierre/status/1093545296611737600

 

 

 

Pas plus que tes hardes
Tu ne pourras t’étendre sur un banc au design parfait
Conçu pour un corps assis
Ou plié en deux
Les pigeons c’est pareil
Entre les projecteurs et les pics d’aluminium
Ils en perdent leurs plumes
T’allonger au ras de la rue
Tu ne pourras pas non plus
Ne te reste qu’un lit de rivière
À remonter dans ta mémoire

 

 Paola Pigani

 

Le coeur des mortels Editions La passe du vent, à paraitre en mars 2019

 

 

12 février 2019

Une nuit jamais totale

nuit etoilée Millet Jean François.jpg

 

in  attesa di vedervi

 

j'embrasse mes proches comme j'embrasse la douleur

avec les sanglots retenus avec les sanglots libérés

je pose une main sous ta gorge

je m'entends dire touchez- la

ici

sa peau fine d'enfant

incroyablement douce encore

en ce lieu  du corps  qui n'a pas souffert

que  le soleil n'a pas abimé

un seuil clair avant le cou, avant le visage, avant la bouche, avant les yeux

un seuil avant  l'autre naissance

j'impose encore mes deux mains sur ce commencement de statue

plus aucun battement de sang

de paupière

d'impatience

plus que le vent, le froid qui flagellent les dernières heures de janvier

je relis tes derniers mots écrits d'une main tremblée

comme tu le faisais pour chaque lettre au brouillon

avec le souci de bien écrire en italien comme en français

in attesa di vedervi

plus tard je suis saisie face à  La nuit étoilée, une reproduction de Millet

je l'envoie à mes sœurs 

la nuit n'est pas totale

le vide n'est pas total

la nuit n'est pas que nuit

le vide n'est pas que vide

me revient cette chanson de Jonasz

les mauvais chagrins d'hier

les orties dans les fougères

quand on s'aime

ils nous aiment aussi

 

Dans mon roman à paraitre en mars les fils d'orties ont  déjà tissé  un manteau de chagrin  et d'amour pour franchir le dernier gué de  l'enfance sauvage.

Merci pour tous vos messages,  vos  paroles et votre présence  vraies, de prés ou de loin, merci pour les fleurs, les petites lumières et les silences partagés.

 

 

03 février 2019

Ma neige- reine

DSC_0002.jpg

 

Ines Roman Pigani nous a quitté ce trente janvier deux mille dix neuf

 

 

 

 

 

 

 

mes yeux ne voient plus très clair

il neige des soupçons de roses sur ton visage

il neige une peine de pluie glacée

sur ta gorge, autour des tempes,  ta peau devient   silence

tu m'as donné la première part de ce monde vivant

tu me donneras la dernière

 

14:51 Écrit par Paola Pigani dans Le coeur des mortels | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : deuil

20 janvier 2019

Un signe vers Claude Chalaguier

 

Claude Chalaguier nous a quitté ce dimanche 20 janvier 2019.

 Auteur  entre autres de Travail Culture et Handicap, Éditions Bayard, Fernand Deligny, 50 ans d'asile, Éditions Erès, il était trés engagé  sur les questions de  société inclusive.

J'ai eu le privilège de faire sa connaissance en 2007 alors qu'il était un collaborateur passionné de  la revue Le croquant avec Michel Cornaton, son fondateur.

Directeur artistique et metteur en scène du groupe de théâtre Signes , il m'avait fait l'honnneur de me demander à participer à la rédaction d'un livre retraçant l'expérience de Signes  Une aussi longue étreinte avec le théâtre .   

 Je voudrais    partager ma tristesse avec celles et ceux qui ont eu la chance de vivre ou de travailler avec lui et l' image d'un homme dans toute l'énergie de sa générosité , la main sur le coeur.

 

 

Claude Chalaguier,

Lyon le 24 juin 2008

Claude Chalaguier, groupe Signes, une aussi longue étreinte avec le theâtre©paolapigani

 

 

 

 Ouvrez les portes de la représentation. Claude Chalaguier, le metteur en scène, fait acte avec des mots et des sons. Il fait silence avec des lumières. Il fait mouche sur les planches. Les gestes, et la présence des comédiens, portent une densité où se donne à entendre la voûte crépusculaire d’un songe où nous pouvons poser les pieds. 

Joël Clerget

Les réalisations, la créativité, l'engagement humaniste de Claude ont toujours forcé mon admiration. Jusqu’au bout, il est resté très attaché à Reliance, le Collectif créé ensemble. 
Je lui dois 
beaucoup.
 C'est un frère s’en va. Il nous manquera beaucoup !
 

Charles Gardou
Anthropologue , professeur à l'Université Lumière Lyon 2
 
 
 Il était un homme de théâtre au coeur gros comme une belle maison, une maison pour tous, les bavards et les mutiques, il leur a appris des gestes élémentaires, des regards qui ne prennent pas la tangente, des contacts corporels qui comptent double et redonnent le sens de l'autre, de son destin et de ses richesses... Qu'il va nous manquer ce grand bonhomme rieur... avec sa magnifique voix, et ses gestes protecteurs. Mais il a mérité son repos,et tous les mercis qui vont pleuvoir demain comme des larmes de neige fondue... porteront où il le voudra sa belle embarcation débordant de tendresse. Sourire plein en temps de paix... retrouvée... Salut l'Artiste !
 
Marie-Thé Peyrin
 

L’homme qui s’est fait signe                                     

 Il y a plus de 10 ans de ça

Maintenant

De mon appel à propos de contre écritures partagées.

La rencontre fut soudaine,

Claude d’un seul homme

Prit son temps,

Le fait est rare

Ni une ni deux

Le voici dans l’atelier

À bras le corps.

Depuis, plus que de l’eau a coulé sous les ponts,

De l’encre aussi

Et bien des larmes retenues.

Papiers et contre écritures, les ogres

Jonas et la tentation de Saint Antoine

Les fables de la Fontaine, les ogres encore

Et puis sourire vide en temps de guerre

Presque tous

Vus et revus avec envie.

Et toujours ces visages

Les expressions de ces acteurs

De ces autres dont on ne le dira pas assez

Qui nous font sortir de notre torpeur.

Bien des langues ont du se délier

Bien des yeux s’écarquiller

Des souffrances s’alléger,

Des blessures se réveiller peut-être aussi.

Le son de l’être

À l’unisson

Un autre univers

Tout ça sur un plateau

À portée de main

Chaleur et humanité

Singulière façon

De nous aimer.

Accepter en retour

Cette reconnaissance de dette,

Pour ce tour de force,

Plutôt trois fois qu’une

Pour ce faire,

Le dire et l’écrire en corps.

Insigne particulier du groupe

Marque indélébile de mon affection effective indéfectible.

 

  Agnan KROICHVILI     

 

Publié in « Une aussi longue étreinte avec le théâtre »

Claude Chalaguier le Groupe Signes : écrits croisés

Ed  L’Harmattan coll le Croquant une vie une œuvre

mars 2010 ISBN : 978-2-296-11467-8

 

claude chalaguier,groupe signes,le croquant,une aussi longue étreinte avec le theâtre

08 janvier 2019

Son voyage nocturne

 

 

 

" En mars dernier , j'ai assisté à la crémation de Gabriel au cimetière du Père- Lachaise. Je me suis tenue aux côtés de Marc. Diego était là aussi, vêtu d'un costume sombre qu'il n'a pas du porter souvent.En sortant du funérarium, Marc a dit: " Voilà, je suis orphelin maintenant."Sa peine était immense, mais sa solitude remontait à plus loin que ce jour.

J'ai pensé à la dernière leçon de Jonn.Celle qui portait sur la mort. Pour les Egyptiens, avait-il expliqué,il existait quatre formes de survie. Si le défunt était accompagné de rites efficaces, il pouvait se manifester à travers son , son essence, représenté par un petit oiseau émanant de sa momie, remonter le long du puits funéraire pour s'en aller  voleter dans sa tombe et jouir du monde idéal que les peintres y avaient representé. La deuxième forme de survie était souterraine, aux côtés du dieu Osiris, dans un royaume qui ressemblait à la campagne nilotique, mais une campagne transfigurée où l'on pouvait pêcher des milliers de poissons et chasser des milliers d'oiseaux. La troisième, la plus glorieuse, était solaire. Identifié à l'astre, le défunt traversait dans sa barque le monde des morts pour renaître un jour. Mais , avait ajouté Jonn, il existait une quatrième forme de survie, sur laquelle les textes se montraient peu explicites. La survie au sein de la mère. Elle apparaît parfois sur des sarcophages où figure Nout, la déesse du ciel, dont le corps arqué est accompagné de cette phrase: Ta mère est au-dessus de toi.

(...) parfois, il m'arrive de repenser à cette histoire que m'a racontée Gabriel. La montagne des morts. Les quatre momies, les parents et les enfants, couchés côte à côte dans un creux de la roche. L'envie qu'il a eue de tendre la main.

Peut-être, me dis-je, la vie paraîtrait -elle moins absurde, moins effrayante si nous l'envisagions ainsi. Non comme une petite case temporelle attribuée à chacun, contre les cloisons de laquelle on se heurte pour tenter de trouver un sens si ce n'est une issue. Mais comme une longue chaîne. Ou plutôt un même fil sur lequel, depuis la profondeur des âges, tels des funambules fragiles et obstinés, les uns aprés les autres, nous nous efforçons de tenir debout.

Gabriel a mené sa vie. Moi je mène la mienne. A la lisière entre deux mondes. Celui où le soleil accomplit sa course dans le ciel, dont je goûte la lumière; et celui de son voyage nocturne, dont j'apprivoise la pénombre.

En équilibre."

 

Aline Kiner La vie sur le fil , éditions Liana Levi

 

 

 

 

 

Hier soir , j'ai appris la mort d'Aline Kiner et j'ai relu dans la nuit  La vie sur le fil. Pour la retrouver vivante,  à travers son écriture , ne pas consentir à sa disparition. La dernière fois que j'ai pu partager un verre avec elle , c'était en novembre 2017 juste avant la présentation de son trés beau roman  La nuit des béguines  dans une librairie de Lyon où  elle a laissé le souvenir d'une si belle rencontre  . Elle était une femme et une romancière magnifique. Je partage la tristesse de ses proches et de celles qui l'ont accompagnée chez Liana Levi, notre éditrice.

 

 

 

                                                         Résultat de recherche d'images pour "aline kiner" 

 

                                                            ©sophiebassouls