25 décembre 2021
Noël
Très heureux Noel à tout le monde.
Célébrons presents et absents avec l' élan du cœur qui ne saurait faiblir.
L'an prochain, sera le centenaire de Pier Paolo Pasolini. Un hommage lui sera rendu, orchestré par l'ami Bernard Vanel: " Pasolini 2022-1922" recueil collectif à paraître en février aux éditions L'Ours de Granit.
08:14 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pier paolo pasolini, bernard vanel, éditions l'ours de granit
15 décembre 2021
Un pan de ciel à découper
©paolapigani
Ce que je dis, ce que j'écris
ne tombe pas du ciel
Ce que j'écris est fait de ma vie
Et ma vie est faite avec la vie des autres.
Guillevic
Certains jours, je voudrais découper des pans de ciel bleu, les envoyer à qui manque de lumière...
Pensées chaleureuses aux femmes, aux hommes rencontrés, il y a peu dans une des plus anciennes prisons de France grâce à l'association Lire pour en sortir.
21:39 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lire pour en sortir, prison, ciel, guillevic
10 décembre 2021
Evaristo
©florencechapuis
Ce qui soulève la terre et les astres
Cette aube dans le ciel déchiré
Ce feu qui prend aux chimères
Ne crains pas cette lumière qui t’étreint
Dépose ta coupe pleine
Entre l’effroi et la beauté
Ami
Tu n’as rien perdu de la vie
Quitte à présent la floraison des ténèbres
Va d’un pas égal
Entre ton enfance de berger et le grand horizon pâle
Où tu as ta demeure
Dépose encore une poignée d’amandes et d’olives
Tes leçons de l’exil
Toi qui réfugié demandais des espadrilles
Pour traverser l’innommable
Tu n’es plus l’étranger de personne.
Texte publié dans le numéro 65 de la revue Le Croquant 2010
Exposition jusqu'au 19 décembre à la Fondation Renaud au fort de Vaise.
09:39 Écrit par Paola Pigani dans Mon oeil, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : evarsito, guerre d'espagne, fondation renaud, fort de vaise, lyon
05 décembre 2021
La chaise de Van Gogh , nouvel article
©paolapigani
Un grand merci à Thierry Renard, aussi fort en amitié qu'en poésie.
Sur le site En attendant Nadeau . 1er décembre 2021
Paola Pigani, La chaise de Van Gogh. La Boucherie littéraire, coll. « Sur le billot », 108 p., 15 €
Il y a quelques livres, rares, qu’on ne cesse de relire, dont on ne parvient plus à se défaire. La chaise de Van Gogh, recueil de Paola Pigani, est de ceux-là. Histoire de chaises, vides pour la plupart, de vieilles chaises trouvées par hasard, celle de Vincent, le peintre devenu célèbre après sa mort, et celles, plus nombreuses, de Lino, le familier, tous les deux réunis pour l’occasion. Car cet ouvrage sonne comme un hommage aux accents de nostalgie. Le père, immigré italien, ouvrier-paysan, trieur de ferraille, saute d’une langue à l’autre. Le père est ici le personnage principal, au milieu des phrases offertes comme des vers accomplis, et comme des toiles peintes. Mais c’est la mère qui continue de faire lever la pâte à pizza. Et il reste tous les souvenirs, l’odeur du feu dans l’enfance, le bout du champ, les ciels d’hiver, les mains du père, la polenta, le dernier exil… À lire et à relire, sans fin. Un poème-récit où chaque mot compte. Émotion garantie. Thierry Renard
09:36 Écrit par Paola Pigani dans La chaise de Van Gogh, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : en attendant nadeau, la chaise de van gogh, la boucherie litteraire éditions, thierry renard
11 novembre 2021
11 novembre
©paolapigani
Un arbre est mort ce matin
Tombé
Rue des lilas à 8h30 ce 19 mars 2014
Je ne connais ni son nom si son âge
Il y a un linceul dans le ciel
Qui n’atteindra jamais ses branches
Un linceul bleu inutile
L’élagueur qui a tué l’arbre
A un Jésus tatoué sur la peau du cou
Dans une boutique franchisée
Du centre commercial la Part-Dieu
Une promotion s’affiche Men in blue :
Moins 25 % sur tous les vêtements bleus
Il y a un siècle
Ceux des tranchées
Portaient l'uniforme Bleu Horizon
Moi, j’étais un de ces gaillards de 14-18
Le feu est entré en moi
Par les oreilles
Alors que je les avais bourrées de mie de pain
Les tranchées, ce n’était pas des sauts de loup
Les bêtes c’était nous
La bête c’était moi
J’ai essayé de monter
Dans le bruit
Dans la lumière noire
Dans la poussière
Dans le magma suffocant
Qui déjà brulait mes poumons
Brulait mes baisers
Qui ne reviendraient pas sur ta bouche
La soif aussi est entrée
Dans ma gorge
Dans mon sang
S’est installée
Dans une demeure vide
Alors je suis monté sur un talus
De là
J’ai vu
Des amas d’ailes froissées
Des souvenirs de corps
J’ai senti l’odeur des chairs brûlées
L’odeur de l’horizon
Bleu rouge
J’ai écarté mes bras
J’ai attendu
Je ne suis pas mort
J’ai glissé sur la dépouille d’un officier
Dans le merdier de la guerre
Je me suis planté au milieu
Sans drapeau sans cri
C’est là que j’ai cru mourir
Depuis je chevauche des nuits sans fin
Je fais corps avec la bête
J’irai jusqu’au bord du vide
Là où les hommes auront lâché leurs armes
Promettez-moi quelques cris de flamme[1]
Promettez-moi de mettre les voiles
De courir sans peur
Que vos talons s’élèvent
Dans la poussière des villes
Des champs
Dans la poussière de vos prières.
Je lègue à l'avenir l'histoire de Guillaume Apollinaire
Qui fut à la guerre et sut être partout
Dans les villes heureuses de l'arrière
Dans tout le reste de l'univers
Dans ceux qui meurent en piétinant dans le barbelé
Dans les femmes dans les canons dans les chevaux
Au zénith au nadir aux 4 points cardinaux
Et dans l'unique ardeur de cette veillée d'armes[2]
Paola Pigani
[1] Guillaume Apollinaire, Calligrammes, poème de la paix et de la guerre 1913-1918.
[2] Ibid
Texte paru dans l'anthologie consacrée à Guillaume Apollinaire Hommes de l'avenir, souvenez-vous de nous! Sous la direction de Thierry Renard.
Editions La Passe du vent
11:40 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillaume apollinaire, calligrammes, poème de la paix et de la guerre 1913-1918, 11 novembre, hommes de l'avenir, souvenez-vous de nous!, thierry renard. editions la passe du vent
31 octobre 2021
Une part de nous
©paolapigani
Chaque être perdu emporte une part de nous;
Mais un croissant subsiste,
Que les marées appellent, comme la lune,
Par une nuit troublée.
Émilie Dickinson
Traduction Claire Malroux
12:08 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Émilie dickinson, claire malroux, quatrains
29 octobre 2021
A fendre pierre
©paolapigani
Le monde est plein de voix qui perdirent visage
Et tournent nuit et jour pour en demander un.
Jules Supervielle
08:15 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jules supervielle, le forçat innocent
26 octobre 2021
La vérité de l'immobile temps
©paolapigani
"Tout ce qui naît de cette source épaisse y retombe englouti, et le monde entier pèse sur un point d'eau. Ainsi nous rencontrons en nous mêmes au hasard des années cet instant qui soutient la grandeur substantielle du monde, la vérité de l'immobile temps, nous, un reflet. "
Luc Dietrich. Emblèmes végétaux. Éditions Le temps qu' il fait.
18:32 Écrit par Paola Pigani dans Mon oeil, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : luc dietrich, emblèmes végétaux, Éditions le temps qu' il fait
28 septembre 2021
Un poème est passé.
Retour sur ce recueil collectif imaginé et composé par les poètes Thierry Renard et Yvon le Men au plus fort de la crise sanitaire que nous avons vécue en 2020.
"L'ÂME EN TRAVAUX DU MONDE "pour Paola Pigani
Au plus fort de l'orage il y a toujours un oiseau pour nous rassurer, c'est l'oiseau inconnu, il chante avant de s'envoler.
René CHAR
Car moi la Mère, mon fils (…) je dois nager vers toi les yeux ouverts.
Bénédicte GUILLOU
Nous cassons des serrures d'un simple coup de cœur.
James NOËL
Revenez-moi mes autres que je revienne à moi.
PEF
La peur donne des ailes mais seulement aux oiseaux.
Yvon le MEN
Oui Paola
l'âme du monde est en travaux.
La femme en nous connaît cet être en travail.
Quand le respir est rauque et que la vie advient.
Connaît le sang, n'ignore pas la déchirure.
La déchirure ou la plaie.
La contemporaine plaie irréparable.
Connaît le Nous communier
Connaît sa peine et son dénuement.
Connaît sa pauvreté.
Et peut-être, grâce à vous, son privilège.
Grâce à l'art de nouer et renouer encore.
Pour que vive, menacé et fragile,
Le Nous de la ville.
Le Nous des rues de votre ville
Celle où vous avez posé des fils.
Parié sur leur âme claire.
Oui Paola
l'âme du monde est en travaux.
Mais il y a l'oiseau
Son chant qui renoue
Paola renouée,
Paola renouante en son chant
Paola renouée des oiseaux.
Le cantus firmus d'un oiseau inconnu
Et qui chante avant de s'envoler.
Mais il y a le chant
Les mots du désordre et de la danse.
Mais il y a le chant
Mais il y a la parole du Poète
Que ne renonce à rien
Qui porte sur son front de Beauté la semblance
Qui ne renonce à rien hormis l'amer
L'amertume nous n'en ferons rien,
Ni vareuses ni gilets
Ni doublure à nos manteaux
Le chant de Lino comme une grue
Au dessus des rues de la ville.
Oui Paola
l'âme du monde est en travaux
Dans les rues de ta ville Paola
J'entends chanter ton père
Je l'entends tousser de la lumière
Chasser la brume
Et jeter dans le Rhône le secret de sa joie.
Oui parler répare
Oui chanter restaure
Nous n'en finirons pas de croire avec toi Paola
Aux invitations de la lune
Et au petit lait de l'aube.
Chacun se vide de soi, de sa crainte et de sa colère
Chacun s'emplit de pardon
Chacun s'emplit de Nous.
Soyons les éboueurs de l'âme
De ses fatras tristes.
Les co-vivants du lent avenir
Les co-videurs d'ordures
Il en pleut parfois sur la ville
Des gammées et des brunes.
Vidons, Vidons. Covid aidant.
Oui Paola
l'âme du monde est en travaux
Mais dans l'argile du Poème
Et comme débourbé de la mort
Apparaît le visage du frère
Son empreinte sans carbone
Sans caveau, sans cavité barbare.
Frères humains qui avec nous vivez
Par delà les barricades et les barrières
Avec Paola et vous
Non nous ne renonçons pas
A la puissance de la joie.
Celle venue des tréfonds où passe aussi la peine
Et le virus et l'angoisse
Et la souffrance des enfants qui ne jouent plus
Et l'âpre solitude des anciens dans les EHPAD.
La gueuse joie nègre
Qui rafistole les nuages
Qui fait des passes comme un ballon
Au pied des barres d'immeubles,
Qui congédie la peur
Et qui remet en jeu
Sans masque et sans Astrazeneca
Astrale et très certaine
Non virtuelle et tendrement incarnée"
Anne Miguet
10:02 Écrit par Paola Pigani dans Cadeaux de lectrices et lecteurs, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : un poeme est passé, yvon lemen, thierry renard, james noel, editions la rumeur libre, pef, b guilloux
25 septembre 2021
En passant
©paolapigani
Au seuil de l'automne
s'attacher à la lumière
remercier l'araignée
pour sa leçon éphémère
©paolapigani
16:52 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : automne, araignée, éphèmère