07 juin 2020
Les dés n'ont pas été jetés
©gillesvugliano
Tu n'avais pas assez de tes deux mains
Pas assez de tes dix doigts pour coudre
Un jour après l'autre
Du lundi au dimanche
Repriser les accros du temps
Avec les fils tremblants de la lumière
La fatigue souvent traînait un ourlet défait
Dans les dernières heures du soir
Quand une aiguille te blessait
C'était pour t'offrir
Une perle de sang sur l'index
Une larme de rose détachée de ta peine
C'est moi qui aujourd'hui délaisse l'ouvrage
Pour enfouir mon visage dans son parfum consolateur
Les dés n'ont pas été jetés
Il n'y a plus de hasard pour les femmes en allées
©piganipaola
10:01 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gilles vugliano, fête des mères
21 mai 2020
Passagère
©paolapigani
Et la nuit qui venait n'avait pas de passé.
Jean - Claude Pirotte
09:16 Écrit par Paola Pigani dans Lyon perle de soie grise, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean- claude pirotte, ajoie, lyon
18 mai 2020
En magasin
Sur la vitrine d'une épicerie italienne à Clermont Ferrand,à l'initiative de l'association La semaine de la poésie.
Merci à leur équipe formidable qui a continué à partager sur leur site et vitrines les textes des poètes invités suite à l'annulation des rencontres .
08:44 Écrit par Paola Pigani dans La renouée aux oiseaux, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la renouée aux oiseaux, la boucherie littéraire, semaine de la poésie
12 mai 2020
Qui que tu sois
Qui que tu sois: c'est le soir, tu quittes ta chambre, où tout t'est connu.
Ta maison est la dernière avant le lointain: qui que tu sois.
Tes yeux fatigués peinent à se détacher du seuil usé .
Tu soulèves lentement un arbre noir et tu le mets, élancé et solitaire, contre le ciel.
Et tu as créé le monde. Et le monde est grand, comme un mot qui mûrit encore dans le silence.
Et dès que ta volonté en saisit le sens,
Tes yeux s'en détachent avec douceur.
Rainer Maria Rilke, Dalla misura delle stelle, éditions Ponte alle grazie
Traduction inédite et gracieuse de Dominique Paravel que je remercie de tout coeur.
Traduction en italien de Giusi Drago.
15:51 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rainer maria rilke, dalla misura delle stelle, éditions ponte alle grazie, dominique paravel, giusi drago.
07 mai 2020
Dans la rue
Sur un trottoir de mon quartier
On a tracé sur le bitume
Les lignes des futures excisions
Les chantiers sont à l'arrêt
Un homme à deux pas
Repeint le mur de sa maison
Celui qu'on a épinglé comme un papillon
Sur un lit d'hôpital est seul
Au milieu d'un essaim nerveux
D'escale en escale
Il poursuit le voyage
De ses ailes abîmées.
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
15:32 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
05 mai 2020
Poste restante
Sur une boite aux lettes de la Poste
Des mots tracés au marqueur
Envoie des lettres d'amour
Plus loin
Des mains d'enfants ont dessiné
Une marelle
Qui va jusqu'au ciel de craie
Et toujours aux fenêtres
Des soleils au feutre à l'eau et
Leur sourire de papier
Des grands mercis en pattes d'araignée
Plus loin
Des gants de latex
Jetés avec la peur dans le caniveau
Fin du périmètre de l'enfance
©paolapigani
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
08:51 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dans la rue
04 mai 2020
Une épave sans postérité
Bruto ! Ignores-tu que le poème a pour
vocation de se fondre au cœur des choses afin
de les éclairer ? Et que l’action révolutionnaire
établit les conditions matérielles de cette
lumière ? L’un sans l’autre, que sont-ils ?
Une épave sans mémoire !
Une épave sans postérité !
(...)
Nous aurons l’art des floraisons intempestives,
celui des passions convulsives, le geste
suave et impertinent de notre âge ardent,
la coquetterie des fées et la virulence des
esthètes au verbe caressant ; nous serons des
prophètes sans prophétie, car notre cœur est
gazeux, il répand ses douceurs dans tous les
bas-fonds de ce triste monde.
(...)
Et nous combattrons ainsi le discours
managérial appliqué à la floraison des êtres et
des choses.
Et nous aurons l’art des détours. Mais
nos détours n’auront pas la dégaine d’un
déjeuner sur l’herbe… Le risque serait trop
grand de se trouver à nouveau piégé par
cette navrante contemplation de nature verticale.
Car il n’y a d’éternité que baignant dans
les couches temporelles des saisons, dans le
bourgeonnement des passions et des choses (…)
L’art des dilutions, éditions Abrüpt
Pier Lampàs
11:21 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l’art des dilutions, éditions abrüpt, pier lampàs
03 mai 2020
Un dimanche de mai
Le claquement tardif des volets un dimanche de mai
Le vrombissement d'un jouet électrique dans la cour
La voix d'une mère qui tourne autour des enfants devinés
S'efforcer dans l'écoute
S'écorcer dans la sensation de n'être qu'une des peaux
Du temps présent
©paolapigani
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
05:17 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
02 mai 2020
Aprés la pluie
©paolapigani
Je suis comme l’eau
Qui doit obéir.
Je suis comme les nuages
Qui doivent aller
Et tomber en pluie.
Guillevic
04:16 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillevic
01 mai 2020
Dans le jour inquièt
L'orage cette nuit n'a rien violenté
Sauf ces lilas si tôt vieillis
L'air, les nuages, les pensées du marcheur
Sont d'un mauve dé soleillé
Il sent l'herbe humide de la ville
Avance doucement dans le jour inquiet
Comme un enfant privé de cordes à jouer
Seuls les oiseaux le tiennent en respect
©paolapigani
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
11:34 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)