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07 mai 2020

Dans la rue

 

 

Draps de chantier.jpg

 

 

 

Sur un trottoir de mon quartier

On a tracé sur le bitume

Les lignes des futures excisions

Les chantiers sont à l'arrêt

 Un  homme à deux pas

 Repeint le mur de sa maison

Celui qu'on a épinglé comme un papillon

Sur un lit d'hôpital est seul

Au milieu d'un essaim nerveux

D'escale en escale

Il  poursuit le  voyage

De ses ailes abîmées.

 

 

 

Je vous souhaite un printemps inexorable.

Pablo Neruda

 

 

15:32 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)

05 mai 2020

Poste restante

boite aux lettres.jpg

 

 

Sur une boite aux lettes de la Poste

Des mots tracés au marqueur

Envoie des lettres d'amour

Plus loin

Des mains d'enfants ont dessiné

Une marelle

Qui va jusqu'au ciel de craie

 Et toujours aux fenêtres

Des soleils au feutre à l'eau  et

Leur sourire de papier

 Des grands mercis en pattes d'araignée

Plus loin

Des gants de latex

Jetés avec la peur dans le caniveau

Fin du périmètre de l'enfance

 

©paolapigani

 

 

 

Je vous souhaite un printemps inexorable.

 

Pablo Neruda

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

08:51 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dans la rue

04 mai 2020

Une épave sans postérité

 

L’art des dilutions, éditions Abrüpt,Pier Lampàs

 

 

Bruto ! Ignores-tu que le poème a pour
vocation de se fondre au cœur des choses afin
de les éclairer ? Et que l’action révolutionnaire
établit les conditions matérielles de cette
lumière ? L’un sans l’autre, que sont-ils ?

Une épave sans mémoire !

Une épave sans postérité !


(...)
Nous aurons l’art des floraisons intempestives,

celui des passions convulsives, le geste
suave et impertinent de notre âge ardent,
la coquetterie des fées et la virulence des
esthètes au verbe caressant ; nous serons des
prophètes sans prophétie, car notre cœur est
gazeux, il répand ses douceurs dans tous les
bas-fonds de ce triste monde.
(...)
Et nous combattrons ainsi le discours
managérial appliqué à la floraison des êtres et
des choses.
Et nous aurons l’art des détours. Mais
nos détours n’auront pas la dégaine d’un
déjeuner sur l’herbe… Le risque serait trop
grand de se trouver à nouveau piégé par
cette navrante contemplation de nature verticale.

Car il n’y a d’éternité que baignant dans
les couches temporelles des saisons, dans le
bourgeonnement des passions et des choses (…)

 

 

L’art des dilutions, éditions Abrüpt

Pier Lampàs

 

 

03 mai 2020

Un dimanche de mai

 

 

 

 

 

balcon naples.jpg

 

 

 

 

 

Le claquement tardif des volets un dimanche de mai

Le vrombissement d'un jouet électrique dans  la cour

La voix d'une mère qui tourne autour des enfants devinés

S'efforcer dans l'écoute

S'écorcer dans la sensation de n'être qu'une  des peaux

Du  temps présent

 

©paolapigani

 

 

Je vous souhaite un printemps inexorable.

 

Pablo Neruda

 

 

05:17 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)

02 mai 2020

Aprés la pluie

aprés la pluie.jpg

                                                                                                                          ©paolapigani

 

 

 

 

 

Je suis comme l’eau

Qui doit obéir.

Je suis comme les nuages

Qui doivent aller

Et tomber en pluie.

Guillevic

 

 

 

 

 

04:16 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillevic

01 mai 2020

Dans le jour inquièt

 

 

L'orage cette nuit n'a rien violenté 

Sauf ces  lilas  si tôt vieillis

L'air, les nuages, les pensées du marcheur

Sont d'un mauve dé soleillé

Il sent  l'herbe humide de la ville

Avance doucement dans le jour inquiet

Comme un enfant privé de cordes à jouer

Seuls les oiseaux le tiennent en respect 

 

 

©paolapigani

 

Je vous souhaite un printemps inexorable.

Pablo Neruda

11:34 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)

29 avril 2020

Passages

 

Tous, mourons tous d'un arrêt du coeur

Tous , revivons d'un arrêt du coeur.

Jusqu'au seuil des passages

 

 

 

 

©paolapigani

 

seuil   des passages.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

17:35 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)

27 avril 2020

Le commis de la poésie

 

 

Je n'étais pas fait pour ce cirque planétaire. Je suis las d'être le commis de la poésie avec pour toute récompense d'être enfermé dans le tombeau d'un livre. Mon cœur est un chapiteau usé, déchiré. Une montre à mon poignet déjà rongé par la vieillesse, un peu d'or à mon cou comme une pendule détraquée. Mais le ciel est imprévisible. Le plus grand penseur un jour ne veut plus penser, et c'est là que le ciel lui offre des pensées inattendues. Jambes croisées sur le tapis persan de la misère, il ne lui reste plus qu'à prendre son envol.

 

Jean-Marie Kerwich. Le livre errant. Mercure de France

 

06:52 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean- marie kerwich, le livre errant

26 avril 2020

Notre avril

 

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Vivement tous les dimanches  derniers

vivement le printemps dernier

mais lilas et glycines de notre avril

ne pas les lâcher des yeux

et  rire de nos souvenirs

à l'heure où s'attablent les vivants

 

©paolapigani

 

 

 

Je vous souhaite un printemps inexorable.

 

Pablo Neruda

06:21 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)

25 avril 2020

Fête des libraires

 

Je devais en faire une lecture aujourd'hui à la librairie Lucioles , à Vienne à l'occasion de la fête des libraires ( qui a lieu le jour de la Saint Jordi, chaque 26 avril ).

Dommage. Je salue et remercie l'équipe de Lucioles pour leur invitation et l'espoir qu' elle me donne d'y revenir.


Ce 25 avril est la Saint Marc .Je me souviens de ce jour à Venise, j'avais presque 20 ans et regardais les passants tranquilles, une rose à la main pour fêter leur San Marco.

Aujourd'hui, les roses de Venise ont elles un parfum de gel hydroalcoolique?

Des saints ou des roses , à qui se vouer?

 

Ensemble soutenons les librairies indépendants.

 

 

entre tes mains.jpg

 

Entre tes mains

 

Entre tes mains un objet étrange

venu d'un autre monde

De la pulpe des arbres à celle de tes doigts

Vos peaux se touchent

L'arbre tu l'oublies, les murs de la ville aussi

Les mots sont à tu et à toi,

 la vie à la renverse

Entre les pages,

tu files un drôle de coton

il y a des passages pourtant entre les lignes 

De toi à l'Autre, de l'Autre à toi

 Une pulpe humaine indéfiniment recyclée

Qui se souvient des premiers  arbres ?

Des premiers hommes ?

Bois, papier, matière solaire,

 Mots de la vie, de la mort,

Nourritures, ferments

Tout pour grandir

 

Paola Pigani