24 septembre 2019
L'homme sur le fil
La voix du poète auteur-compositeur Jean- louis Bergère connait la pierre, le bois, qui prend racine sous le vent ( Le causse Méjean ), ne craint pas les très-fonds du corps ni l'envol, remonte de la nuit, de la rivière, d'un puits d'algues vertes ( Ce qui demeure ) , enlace la voix sœur d'Evelyne Chauveau, pour chanter la tendresse inquiète d'un entre-deux monde où un adolescent abandonne les mots des blessures sur la route de la fuite ( L'aurore) , où l'amour se perd pour mieux revenir sous le poids de ton corps ( Tout le poids) , où deux peintres russes espèrent un galop de feu dans un autre siècle, où nous nageons nus dans l'ossement en mémoire de Léonard Cohen ( L'homme qui chante). Une voix de poète qui appelle à renaître au bord du vide et danser pour l'éternité ( Un autre jour)
Laissons venir
Laissons aller
Laissons-nous croire
Que nous saurons passer
Sur l'autre rive
De l'autre côté
(Laissons venir)
Une poésie infatigable traverse de long en large cet inoubliable album Ce qui demeure où roulent des eaux musicales sombres et des lumières de ciel, des solos de guitare vertigineux, une fondue électro-acoustique qui laisse passer la magie d'un violoncelle et des percussions, la puissance charnelle des voix.
Courez rejoindre l'homme sur le fil , Bird on the wire , du même peuplement que Gérard Manset, Môrice Benin, Jacques Bertin , Dominique A...
Album Ce qui demeure 12 titres
Ecrit et composé par Jean Louis Bergère
Arrangements groupe
Jean Louis Bergère / voix, guitares acoustiques
Blaise Desol / guitares électriques, ebow
Hervé Moquet / basses, space echo, korg ms 10
Evelyne Chauveau / choeurs, roland juno-1
Franck Durand / batterie, percussions
Jean Baptiste Noujaim / violoncelle
Production / Catapulte en co-production avec Pour Ma pomme
https://jeanlouisbergere.bandcamp.com/music
06:04 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean-louis bergère, ce qui demeure
20 septembre 2019
Autodafé

Dans l'asphalte éventrée
voyez nos traces
des pages arrachées, des vanités,
des psaumes
Un sang noir gagne la ville.
©paolapigani
11:36 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : autodafé, bible
12 septembre 2019
Plus tard

ton histoire en archipels
décennies disparates dans l'écume battue
des approches
résurgence des voix
un visage dans chaque source
dans chaque pierre
dans chaque blessure d'arbre
quand ta vie deviendra un désert
toute page écrite arrachée
l'encre décolorée les mots illisibles
tu recueilleras
doucement un geste après l'autre
ceux qui subsistent
tu racleras leur poussière comme une poudre de sylvite
les porteras à lire aux aveugles.
©paolapigani
16:50 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
04 septembre 2019
Nos dessous
Des voyages manqués comme ces barges
serties de glace
échouées dans un méandre de la Pripiat
nos rivières nos frontières nos dessous de volcan
l'humanité amère racle les fonds.
©paolapigani
10:48 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tchernobyl
02 septembre 2019
Amitié
une fois encore je lâche sur ma robe mon stylographe
une fois de plus l'encre tache mais rien ne trace de ce jour d'été
qu'on soupçonne être le dernier
on m'a confiée à l'ombre d'un vieil érable avec ordre d'y demeurer
jusqu'à toucher un sentiment d'invincibilité
Sur le pourpre empoussiéré d'un vieux fauteuil
dans mes cheveux, sur mes épaules, sur mes jambes
je laisse tomber les preuves
Fibrilles, poudre d'or, punaise verte, abeille, brise du soir, mouche bleue,
araignée aux longs cils, murmures de l'arbre.
©paolapigani
16:25 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
30 août 2019
Stamattina
Ce matin
le ciel a déjà levé les voiles sur un bleu si léger
qu'un oiseau pourrait le renverser pour remonter la nuit
mais les oiseaux ne changent rien au temps qu'il fait
je les vois venir pourtant couverts de toi.
©paolapigani
10:13 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
29 août 2019
Pour devenir caresse
Les ombellifères ont besoin du vent
de la pluie
pour devenir caresse
je me drape d'herbes
et d'un souffle animal
m'en sors grandie
Assez pour t'approcher.
©paolapigani
15:27 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
27 août 2019
Dans les choux
Entre les choux et les grillages bleuis d'orage
Un chien accourt vers moi
Sa gueule mouillée lèche mon cou mes cheveux
La noce s'achève dans la boue et la lumière du soir
Pareillement crottés
Heureux de n'être ni ange ni bête.
©paolapigani
09:43 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
26 août 2019
Morire
vivrais-tu entre mangrove et sable fin sur une lagune dévorée de soleil?
parfois tu t'imagines être un carabe vert mordoré
tu franchirais de longues croûtes de terre et de sel
jusqu'au vertige de l'eau
tu te vois déjà
t'ébrouer entre ciel et mer
happé par le faisceau d'un orage
ne laissant dans cette vie
qu'un revers de médaille.
©paolapigani
11:06 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
25 août 2019
Grani e nuvole

les seigles déploient vers nous
ce long regard mûr
des retours
nous marchons à travers
les chaumes humides
et des gerbes de ciel
rien ne trace le jour d'aprés.
©paolapigani
17:30 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
















