15 juin 2018
Chez moi
Dans mon pays d'hier...
Jean- Claude Pirotte
11:26 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pirotte
11 juin 2018
Des allers simples
Des allers simples
Tu comprends
C'est comme un adieu dans une langue étrangère
On sait que l'on s'en va
Assassins suaves de la césure
C'est comme le temps alexandrin disloqué
On sait que l'on s'en va
Sur le quai des retours improbables
On sait que l'on s'en va
Le guichet vend des allers simples
Et le train fera un grand bruit d'alexandrin
Sifflera doucement la césure
Tu comprends
Il regarde son billet et il pleure
C'est comme un adieu dans une langue étrangère.
Jérôme Leroy, sauf dans les chansons, éditions La table Ronde
22:57 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jérôme leroy, sauf dans les chansons, éditions la table ronde
08 juin 2018
marché de la poésie
élue produit de l'année
Le jour où
La poésie sera
Elue produit de l’année
Je ne sais pas trop
Au juste
Qui aura gagné
Ni ce qu'on aura perdu
Marlène Tissot
11:15 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marlène tissot
06 juin 2018
Roses d'orage
Rose, ô pure contradiction, joie de n'être le sommeil de personne sous tant de paupières.
Rainer Maria Rilke
00:53 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rilke
05 juin 2018
Bagage non identifié
Tout colis ou bagage non identifié
Est à signaler
Veuillez aussi signaler toute enveloppe vide
Non libellée
Tout corps désamorcé
Toute ombre sans papier
Toute fata morgana
Dans ma ville
Pauvre fille aux rubans qui flottent
Dans les égouts
Extrait d'un recueil à paraître cet automne
11:39 Écrit par Paola Pigani dans Lyon perle de soie grise, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, lyon
04 juin 2018
L'avaleur avalé
Dans SplAtch, la poésie veut cogner, la poésie veut démâter la verticalité managériale, la poésie veut dégrafer les cadres, la poésie veut nous prendre citoyen au col.
La poésie veut, la poésie peut.
par injonctions, jamais paradoxales
avanti
avale
slide
bouge
dérouille
vacille
enfile gueule de l'emploi
SplAtch, imaginez le corps écrasé du consommateur, jouisseur du monde multiple, du cadre moyen à supérieur, très moyen ou très supérieur, sous perfusion d'une novlangue terriblement performante, langue éco-numérique-mondialiste à la diable.
Avec la voix de Béatrice Brérot, lisez en apnée, regardez vous dans la glace
splAtchez ou rendez l'âme, riez jaune moutarde!
(...)
dans mon cadre de vie idéal
je slide en live
je slide en live
sur les pistes bien lisses
du top mangement
je slide en live
& en novlangue
en hiver comme en été
pour annoncer la véritable résolution managériale
la plus importante opération de ma boite
je totale stable
je totale stable
je suis le pouvoir automate visible
de mon entreprise ou de mon administration matricielle
je suis homo sapiens sapiens
& j'ai les capacités
de mon cadre de vie idéal
je suis un cadre
je suis mon cadre
j'impacte positif affirmatif
le cadre assertif simple
et optimise quelques effets hypnotiques
j'exhibe mes performances
je suis un cadre
je suis un cadre & j'encadre d'autres cadres dans la cadre
j'encadre d'autres homo sapiens bien cadrés
qui cadrent encadrent
alignent justifient
bien à droite
bien à gauche
j'encadre & bien cadré
je converge rationnel
en rites &enseignes
je suis le big joe du slideshow
la bimbo du power point
car dans mon cadre de vie idéal je powerpoint
powerpoint
powerpoint
POWERPOINT!
(...)
SplAtch, Béatrice Brérot , éditions Color Gang
LECTURE de Béatrice Brérot (splAtch ! et de la suite infinie du monde est dans le colimaçon, qui vient de paraître aux éditions Plaine page.
Jeudi 7 juin à 19h
Librairie le Bal des ardents
17 rue Neuve
69001 Lyon
04 72 98 83 36
22:07 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : béatrice brérot, splatch, éditions color gang
23 mai 2018
Impossiblement réelle
Fenêtres de ma chambre,
de ma chambre dans la fourmilière humaine unité ignorée
(et si l’on savait ce qu’elle est, que saurait-on de plus ?),
vous donnez sur le mystère d’une rue au va-et-vient continuel,
sur une rue inaccessible à toutes les pensées,
réelle, impossiblement réelle, précise, inconnaissablement précise,
avec le mystère des choses enfoui sous les pierres et les êtres,
avec la mort qui parsème les murs de moisissure et de cheveux blancs les humains,
avec le destin qui conduit la guimbarde de tout sur la route de rien.
Fernando Pessoa
23:08 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lisboa, pessoa
08 mai 2018
Mère
Sous sa couverture rouge cerise , entre des pages d’un jaune profond et lumineux,découvrez Mère d'Estelle Fenzy, un très beau texte à la fois limpide et coupant comme la glace qui dit l'incandescence et l'effroi de la maternité. Une poésie du vif, de l’ardent qui va au-delà de la chair de la mère pour fouiller dans les tréfonds de l’amour, toutes les menaces, les évidences tendres, le plein de l'être et de l'avoir mêlé à l'idée de la peur, de la perte.
Pas de joliesses dans la phrase. Tout est pesé, clarifié par la force de la parole poétique qui ne s’effraie pas d’un cœur de mère.
Mon cœur bat à rebours.
A tant les caresser les lignes de mes mains se sont creusées.
Les ailes, les plumes, le chant tendre encore. Plus loin pour les inflexions les plus douces.
Etre toute leur vie. Pas pour toujours.
Je suis mère. Je tremble.
Devant les rues à traverse, les marches d’escalier, les bouts de verre cassés. Là où ça coupe, pique, brûle.
Lorsqu’un danger cogne sans bruit sur le doux mur du ventre, moi seule je l’entends.
Il ne faut pas me confondre.
Ni moi, ni ma chair inquiète. Mes frémissements ne sont pas ceux de l’autre amour. Seul le péril me vacille.
Je suis une femme qui tremble.
Je suis mère.
15:04 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : estelle fenzy, la boucherie littéraire
05 mai 2018
Ciel de Flandre
Les sabots d'un chevreuil dans la boue de l'aube
les tourterelles turques sous mes fenêtres
l'encre tiède des jacinthes
le ciel de Flandre
le défi de vivre
19:59 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : résidence d'écriture, le mont noir, flandre, vivre
29 avril 2018
Le chant des autres
Ne pas nommer les créatures
descendre dans la même gorge
Ici je suis captive heureuse
les oiseaux me tiennent à leur merci
A l'aube déjà
ils m'encordent
je lâche mon fil d'écriture
je dois les écouter
je pourrais les gronder de me déporter ainsi
leur en vouloir
A cause d'eux, je déraille, je déparle, je m'évite, je m'invente
je repars vers une contrée nouvelle en passant par ma contrée de naissance
Les arbres de là-bas étaient égaux dans l'inconnu
Les arbres d'ici, j’apprends à les nommer
Sur mon territoire d'enfance, j'ignorais la limite des mots
Tout pouvait être silence, page blanche.
Ici sur le Mont Noir, je n'ai pas le choix: écrire
Même si le chant des autres est le plus fort..
©d.lampla
23:13 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : villa marguerite yourcenar, le mont noir