02 octobre 2017
A mesure que je m’éloigne de la lumière...
J’ai rencontré Philippe Rahmy le 28 juin 2013 à Paris où nous présentions chacun un livre à paraître pour la rentrée de septembre. Mais nous nous étions croisés sans nous voir en 2009 entre les pages de l’album Des stèles aux étoiles autour de l’œuvre de Winfried Veit, puis retrouvés à Morges.
Philippe Rahmy, un corps, un visage sans âge mais quelque chose de l’enfance trépigne dans se jambes, dans ses yeux. Homme advenu par la grâce de l’écriture. Une charpente osseuse fragile mais la charpente mentale d’une cathédrale. Des trouées de lumière à travers des vitraux, une poésie qui scinde sa vision du monde et des hommes, l’énigme d’être, d’une part, l’enveloppe, la peau, la parure, d’autre-part.
Merci pour l'émotion, la fureur , la poésie qui traversent Béton armé, Allegra, Un portrait de la douleur.Je m’apprêtais à lire Monarques quand j'ai appris ta mort.
Je voudrais t'embrasser Philippe avant ta grande traversée
Paola
...à mesure que je m’éloigne de la lumière, je m’enfonce davantage en elle.
Philippe Rahmy Un portrait de la douleur Cheyne Editeur
15:54 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Le coeur des mortels, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe rahmy
01 octobre 2017
Prochaines rencontres à Lyon
Dans le cadre du festival Paroles ambulantes
En résonance avec la biennale Hors Norme
Lundi 2 octobre
A la manufacture des tabacs
6 rue Rollet
69008 Lyon
Rencontre à la bibliothèque universitaire 18h30
Mercredi 3 octobre
Avec Rodolph Hammadi de 12h à 14h
Des fantômes s’amusaient à fendre l’air
Et le noir du sommeil
Ils dansaient avec mes peurs
Je n’ai jamais bien dormi
Je me levais la nuit pour chasser les étoiles
Parfois, je surprenais un cerf
On buvait l’eau de la même flaque
Je rentrais à l’aube
Je déposais mon butin sur un drap blanc
On m‘avait dit que plus tard je retrouverai leur clarté
Qu’il me fallait vivre
Encore longtemps
Ne rien espérer ( ...)
Paola Pigani
Extrait du texte inédit librement inspiré des créations de RH Le guerrier des songes
Jeudi 5 octobre
Avec Michel Fernandez et François Gallix
Théâtre sous le Caillou à 20h
Lecture musicale Lumières du sud
Santa Margherita
Les bagni Hélius sont fermés pour l’hiver
Deux enfants jouent avec un bidon
Une branche de bois flotté
Deux enfants jouent à partir
Des vêtements sèchent
Avec leur sel
Plaqués contre des barques vides
Des hommes aimeraient rester sur ce rivage
Cette peau douce de l’Europe
Paola Pigani
23:18 Écrit par Paola Pigani dans Agenda, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : françois gallix, paola pigani, paroles ambulantes, manufacture des tabacs, biennale hors normes, rodolph hammadi, michel fernandez quartet
22 septembre 2017
le 22 septembre
08:51 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : brassens
19 septembre 2017
Arythmie
Les mathématiques dessèchent le cœur
Gustave Flaubert
Dans la mer unie
Patienter
Le jour dur à gagner
Cargos sans joie où vacillent
Des hommes des femmes
Un sac en plastic un enfant
Serré contre le cœur
Cargos sans joie
Avant la division
Dans les barques
La mer plus forte
Ventre prêt à rompre
Avant d’être des corps
Avant de naitre
Que des corps
Avant d’être passés à la chaux de l’oubli
Repoussés par la mer
Epousés par la mer
Blanchis de trop de sel
De trop d’espoir
Faut-il rager contre la mer
Contre la terre ?
Quelle est celle qui vous a portés
Plus loin ?
Vous en plein horizon
Ombres et corps à charrier
Ombres avant les corps
Ombre commune et indivisible
Sur terre
Sous l’eau
A faire chavirer toutes les certitudes
Etre d’un pays ?
Etre d’une frontière ?
Qui lacère le sommeil
Et les rêves
Etre d’une frontière qui entre dans la peau
Etre d’une frontière qui écorche
L’idée même de l’homme
Lacère les mots d’ordre
De vivre et
D’aimer
Une poignée de sel
Jetée
Aux yeux de qui voulait croire
Au chemin qui va
Aux yeux de qui
Voulait croire
Aux sentes dans le sable
Aux louves pleines de lait
Sur l’autre versant de la nuit
Etre d’une frontière qui saigne les mots
Egalité fraternité humanité
Vous avez roulé les images pieuses
Entre les billets
Dans une seule chemise
Vous avez roulé
Un pan de ciel et d’amertume
Entre les sourates et la lettre en français
Pour se présenter sans rougir sans balbutier
Je Vous
Entre toi et moi croire
Que parler c’est exister
Dans ta langue
Dans la mienne
Sans guerre ni paix
Rivages perdus
Terre et mer
Tout se confond
Dans l’utopie et la rage
Le lieu de vous n’existe plus
La rage n’existe plus
Sauf l’écume aux lèvres mortes
Aujourd’hui a ses morsures
Vos yeux voilés de sel
Vos peaux gonflées ne sont rien
Toi Vous Ils
De ta gorge à ta peau
Ni guerre ni paix
Lampés par la nuit
A Lampedusa le 3 octobre 2013.
Texte publié dans la revue Bacchanales
20:02 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : migrants, flaubert, bacchanales, paola pigani
14 septembre 2017
Poésie vivante et sonore
Ce 14 septembre à 20h, la bibliothèque du 2ième rue de Condé à Lyon accueille le collectif Ecrits/studio avec les poète-sse-s Béatrice Machet, Alice Calm, Guillonne Balaguer, Jean-Baptiste Happe, Estelle Dumortier, Patrick Sapin, Patrick Dubost et Béatrice Brérot.
11:49 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
11 septembre 2017
Rentrée littéraire
Belle rentrée littéraire au TNP ce matin avec dix auteurs de la région Rhône-alpes Auvergne .
Jean Baptiste Cabaud, Brigitte Giraud, Charles Juliet, Gaëlle Nohant ... intelligemment présentés par Danielle Maurel , pas de fauteuil pour la poésie mais le souffle des dormeurs éveillés dont Robert Desnos, le beau texte de Charles Juliet dédié à Anne de Boissy , lu à haute voix...et quelques poètes dans la salle.
Autour du café, Charles Juliet s'est souvenu d'une de nos dernières rencontres en 2010 au bal des Maudits ( il s'agissait du Bal des Ardents mais je n'ai pas osé le corriger car le souvenir n'en a pas pris ombrage et le plafond du TNP ne nous est pas tombé sur la tête )...
18:10 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cabaud jean bapitiste, brigitte giraud, charles juliet, gaëlle nohant, tnp villeurabanne, arald
06 septembre 2017
Six pieds sous terre la poésie
A l'entrée du parking Bellecour - Lyon presqu'ïle
une fresque réalisée par Manon Molesti durant le printemps des poètes en 2014
Extrait d'un poème d'Indovina éditions la Passe du vent
17:28 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Musique, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : manon molesti, indovina, paola pigani, la passe du vent, lyon bellecour, biolay
02 septembre 2017
Le ciel de septembre
contemple le ciel pâle de septembre
et relis encore et toujours cette page de Tchekhov
où glisse comme un nuage lent
la tendresse confuse et mélancolique
garde-toi de pleurer (car tu pleures
en pensée seulement tu pleures comme
passe le nuage impalpable entre les
croisillons de ta fenêtre étroite) regarde
le jour bleu pâle de septembre et regrette
ce jour c'est un très ancien jour
d'un très ancien passé de douceur
de misère de détresse de vague espoir
de solitude à peine douloureuse, va
laisse aller le regret vers le ciel de septembre
Jean-Claude Pirotte Faubourg Editions Le temps qu'il fait
07:37 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean- claude pirotte, editions le temps qu'il fait
01 septembre 2017
Il se peut que la vie soit une copie
Il se peut que la vie soit une copie
D'un processus qui s'accomplit ailleurs.
Il se peut que l'on vive seulement dans un miroir
Ou dans la tiède granulation d'un écran.
Il se peut qu'il y ait d'autres copies.
Il se peut que la vie ne soit
Que la copie d'une copie.
Roberto Juarroz
Quatorzième poésie verticale
07:31 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roberto juarroz
27 août 2017
Retenez moi
©paolapigani
Derrière des choses simples je me cache, pour que vous me
trouviez ;
si vous ne me trouvez pas, vous trouverez les choses,
vous toucherez ce que ma main a touché,
les traces de nos mains se joindront l’une à l’autre.
La lune du mois d’août brille dans la cuisine
comme un pot étamé (pour la seule cause que j’ai dite)
elle éclaire la maison vide et le silence agenouillé de la maison –
le silence est toujours agenouillé.
Chaque mot est un départ
pour une rencontre – annulée souvent –
et c’est un mot vrai seulement quand, pour cette rencontre, il insiste.
Yannis Ritsos Parenthèses
08:28 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yannis ritsos