Guillevic 2016linoines la renouée aux oiseaux UA-98678848-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13 mars 2018

La stupeur oubliée de vivre

 

 

 

 

 

(...)

chaque chambre est le centre du monde,

est la première nuit, le premier jour,

le monde naît lorsqu’elle et lui s’embrassent,

goutte de lumière aux entrailles transparentes

la chambre comme un fruit s’entr’ouvre

ou éclate comme un astre taciturne

et les lois rongées par les rats,

les grilles des banques et les prisons,

les grilles de papier, les fils de fer barbelés,

les timbres, les épines et les piquants,

le sermon monocorde des armes,

le scorpion mielleux à barrette,

le tigre à gibus, président

du Club végétarien et de la Croix-Rouge,

l’âne pédagogue, le crocodile

jouant au rédempteur, le père des peuples,

le Chef, le requin, l’architecte

de l’avenir, le cochon en uniforme,

le fils préféré de l’Eglise

qui lave sa noire denture

avec de l’eau bénite et prend des leçons

d’anglais et de démocratie, les parois

invisibles, les masques pourris

qui séparent l’homme des hommes,

l’homme de lui-même,

                                                    s’écroulent

pendant un instant immense et nous entrevoyons

notre unité perdue, la détresse

d’être, la gloire d’être encore,

le partage du pain, le soleil, la mort,

la stupeur oubliée de vivre 

(…)

 

Octavio Paz

Mexico, 1957

 

Traduit de l’espagnol par Benjamin Péret

23:04 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : octavio paz

12 mars 2018

Perfusions poétiques

 

 

De retour de la fête du livre de Bron où j'ai croisé Rimbaud par la voix de Jacques Bonnafé ( et quelques minutes son accent ardennais  pour mieux extirper le poète de ses terres noires)

j'ai croisé Robert Desnos par la voix de Gaëlle Nohant qui lui a consacré un très beau roman Légende d'un dormeur éveillé,

 

J'ai croisé La folie d'Alekseyev mise en espace  en voix et en musique par saint Octobre et David Champey pour donner encore plus de force au texte magnifique de Jean- Baptiste Cabaud dont j'avais  parlé ici en novembre dernier.

 

Et puis le bonheur de rencontrer pour la première fois Milena Agus grâce à qui j'avais envoyé par la poste  mon premier roman à notre éditrice commune, Liana Levi...

 

bonnafé,rimbaud,desnos,milena agus,liana levi,jean baptiste cabaud,gaëlle nohant,david champey,saint octobre

 

 

Après de telles perfusions poétiques , j'ai trouvé belle la pluie sur le pare-brise  et j'ai dormi debout toute la nuit...

 

 

 

 

 

 

 

03 mars 2018

Mon œil

 

 

 

 

WP_20171228_16_43_47_Pro.jpg  

 

Sachez , formes 

Ramener toujours le fond

Interstellaire

 

Guillevic

15:27 Écrit par Paola Pigani dans Mon oeil, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillevic ouvrir

28 février 2018

Champs avec vue

 

 

 

WP_20180210_09_33_40_Pro.jpg

Ne t’inquiète pas

Des longues étreintes

De l’hiver

 

Ni l’eau des fontaines

Ni les oiseaux

N’ont figé leur chant

 

Aux quatre vents

De ta mémoire

De tes racines à ta nuque

L’amour monte

15:18 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : charente

26 février 2018

Prier

21:58 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : franco battiato, prier

16 février 2018

Puisatier

 

Puits Chavagnac.jpg

 

Ton cri lancé dans le  puits

revient chanter

Ta gorge est chaude

 

 

 

14:26 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chavagnac, charente

01 février 2018

Ardeur

 

 

 

 

 

L’anthologie du 20ème Printemps des Poètes établie par Bruno Doucey et Thierry Renard. En collaboration avec l’Espace Pandora.

En librairie le 1er février 2018

Le mot de l’éditeur : A comme Allumette, B comme Brûlure, C comme Colibri, R comme Rage, S comme Soleil, W comme Watt… En 2018, c’est sous la forme d’un abécédaire que se décline l’anthologie du 20ème Printemps des Poètes consacrée au thème de l’ardeur. D’où viennent-ils, les 90 poètes que mon ami Thierry Renard et moi-même avons convoqués pour une fête de la vitalité créatrice ? De tous les territoires où la vie fait entendre son chant avec entrain, avec fougue, élan, désir, conviction, résistance. De ces lieux où la passion se fait brûlure. Où l’on aime à en perdre la raison. Où l’on parcourt le monde avec une vigueur contagieuse. Qu’on ne s’étonne pas de voir la majeure partie de ces poètes appartenir au domaine contemporain : c’est d’une énergie bien trempée dont nous avons aujourd’hui besoin. Pour vivre mieux et vivre plus. Pour tenir dans la tempête. Pour rester en éveil. Écoutez-le : ce cœur qui bat au cœur du monde, c’est le nôtre.

Parmi lesquels : Capitaine Alexandre, Maram al-Masri, Samantha Barendson, Claude Ber, Zéno Bianu, Alain Borer, Katia Bouchoueva, Marion Collé, Jacques Darras, Flora Devatine, Ananda Devi, Nassuf Djailani, Hélène Dorion, Patrick Dubost, Vénus Khoury‑Ghata, Aurélia Lassaque, Jean-Pierre Lemaire, Yvon Le Men, Emmanuel Merle, Rita Mestokosho, Laure Morali, Nimrod, Pasolini, Anthony Phelps, Paola Pigani, Marc Porcu, Seghers, Jean-Pierre Siméon, Frédéric Jacques Temple, André Velter, Paul Wamo…

Extrait :

Le monde est en feu, je l’aime

Amour libre
Rage de vivre
Danse poignardée de lumière
Etincelle dans la neige
Un orage précoce
Roulant soudain tonnerre

Acrostiche réalisé à partir de fragments de poèmes de : Ronny Someck, Ernest Pépin, René Depestre, Caroline Boidé, Hélène Cadou, James Noël, Pef.

Collection : Tissages

Pages : 256
Prix  : 19 €
ISBN : 978-2-36229-167-8

25 janvier 2018

Retour en ville

Retour en ville.jpg

 

 

 

Le soleil rage contre la vitre

Les mots sont injustes et désœuvrés

Les phrases vastes comme les hanches

De la femme engloutie

Elle pleure de la rue qui la berce

Elle rit de la peur qui la perce

Les mots sont injustes et désœuvrés

Ils rampent et emportent leur fortune

Jusqu’aux lieux ambitieux du sommeil

 

12:06 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

05 janvier 2018

Ecrire dans les pas d'un autre

 

 

 

 

 

J'apprends l'effort, le puits, la colline et le thym.

Le vent et les bêtes sauvages coulent devant ma porte. Le feu de bois exige un très long souffle humain.

 

Luc Bérimont

20:22 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : luc bérimont, charente

04 janvier 2018

Lichen

 

 

Le Grés bas

 

Je découvre

Le bal des buis

Leurs accolades

 Des murs doux comme des corps endormis

Couverts de mousse verte

J'aimerais avoir les cheveux couleur de lichen

Mais ils sont comme les feuilles de chêne en hiver

Je me fonds dans leur empire.

 

 

 

15:06 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le grés bas