09 août 2019
A tant recoudre ses filets
les cabanes de pécheurs
pourquoi ont elles un toit ?
pourquoi la pluie sur ces planches quand l'océan est à leurs pieds?
A tant recoudre ses filets
le vieil homme a laissé ses doigts faire le reste
modeler des oiseaux de patience avec des graines du papier maché
quatre euros la créature
et gratuit le sourire à claire voie .
©paolapigani
09:06 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ria formosa
07 août 2019
Rio Gilão
l'onde sur le rio Gilão n'efface pas le reflet de la grue
ni celui des nuages
tu ne te verras pas sombrer ni t'élever dans ces eaux là
seule cette femme reste immobile le temps d'appartenir au vieux pont
aux facades blanchies d'été
où sont épinglées des images pieuses, santa Luzia, santo Gio
des mouches emmélées aux prières
à la dentelle des rideaux
dans l'ajour du grand âge.
©paolapigani
08:43 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ria formosa
06 août 2019
Mon œil
écrire parcequ'on est muet comme une tombe
mais de pierre, de marbre , de granit ou de béton?
©paolapigani
09:48 Écrit par Paola Pigani dans Mon oeil, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
04 août 2019
Margeride 2
l'aube lente sur les toits de saint Alban
des lauzes taillées en courbe
le grés rouge et le gris
là
entre les murs
existe un jardin d'oubli
où demeurent quelques stèles cernées d'herbes folles
et un christ de plomb
les pieds dans les cailloux
bras tendus vers les graminées
les croix des fous ont été fauchées il y a longtemps
comme leurs vies deraisonnées
arrachées à cette paix étrange
il faut marcher dans la rosée
marcher sur l'aube
sur l'ombre naissante des grands arbres
qui serrent entre leurs racines
des joyaux
d'ossements inconnus
eux seuls continuent l'ascension.
©paolapigani
Trois cents tombeaux réglés de terre nue
Pour trois cents morts masqués de terre
Des croix sans nom corps du mystère
La terre éteinte et l'homme disparu
Paul Eluard
23:18 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hopital psychiatrique saint alban, sylvie souton-chany, paul eluard
28 juillet 2019
fatum
Entre elle et lui auraient pu passer
un train
toute une vie pour rien
des chevaux fous
mais c'est une guêpe qui s'est posée
là
sur la lèvre inferieure de la femme
laissant le silence bourdonner
et battre la lumière
il n'a osé toucher ni l'insecte
ni cette bouche
coeur nu dans l'ombre du tilleul
le destin a parfois des petites ailes idiotes.
©paolapigani
12:43 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fatum
16 juillet 2019
De la Terre l'atmosphère
Je n'aime pas la Terre car on dit qu'on y meurt
Mais j'aime ses éléphants ses oiseaux ses grands singes
Et ss tours sur elle-même tours autour du Soleil
Ses saisons ses chateaux ses âmes non sans défauts
Ses ânes ses coqs ses oies ses cailloux ses forêts
Ses jardins ses abeilles mais pardon je radote
J'ai déjà dit cela et puis que j'aime aussi
De la Terre l'atmosphère
Le satellite changeant qui s'épelle la Lune
Influence l'océan l'humeur des coquelicots
Ses hommes remplis d'eau auxquels je n'entends goutte
Valérie Rouzeau. Sens averse, éditions La table ronde
22:22 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : valérie rouzeau, sens averse, éditions la table ronde
10 juillet 2019
Sapore di sale
Une mouette se baigne dans la saline
Quand elle s'envole
Elle me laisse son collier d'eau .
©paolapigani
23:38 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ria formosa
06 juillet 2019
Premier été sans elle
premier été sans elle
à chaque anniversaire je souffle
sur n'importe quoi
juste pour sentir l'air sortir de ma bouche
et dire
Mama
le premier mot prononcé peut-être
la goutte de lait perdue au coin des lèvres sur le menton dans le cou
c'est long parfois le chemin d'une goutte d'une seule
premier été sans elle
mes tympans se dilatent pourtant
absorbent aspirent
de plus en plus prompts à boire les sons ,
les mouvements sonores des oiseaux que j'ignorais presque jusque là
à part les corvidés
peut-être ne suis-je plus un corps vidé
je m'emplis d'hirondelles de flamands , de merles
je ne marche plus que dans les rues sans moteur
les yeux au ciel
et voici qu'ils m'arrivent dessus
les oiseaux de l'été
entrent par une oreille
sortent par l'autre
moi qui me croyais déficiente auditive
je deviens la tangeante, la traversante
la renouée aux oiseaux.
©paolapigani
14:57 Écrit par Paola Pigani dans Le coeur des mortels, Musique, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tigran hamasyan, mother where are you, mama dove sei, chant traditionnel arménien, la renouée aux oiseaux
29 juin 2019
Rouge
rua Bombarda
du rouge s'écoule des plis de la robe
l'été éblouit
bleuit le regard
l'ensable
les rues ne tremblent pas pourtant
ni les figuiers
des nuages viennent crémer les toits
en douce
on n'aura pas le temps de se souvenir
du soleil ni de cet arbre
qui traverse la fenêtre brisée
pour saluer les passants que nous sommes.
©paolapigani
08:40 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : portugal
20 juin 2019
l'homme qui marche
l'homme qui marche sous la pluie
lentement
nuitamment
participe au présent
lève un pied puis l'autre
lève un oeil puis l'autre
le vent l'a coupé en deux
la pluie le réunit
son pas sur les pavés de saint Malo
rejoint celui des poètes- marcheurs
il laisse tomber sa voix
au fond de leurs poèmes
en remonte l'eau à la bouche
pour chanter d'autres fièvres.
©paolapigani
Pour Arthur H
22:04 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arthur h, saint malo, naissance d'un soleil