Guillevic 2016linoines la renouée aux oiseaux UA-98678848-1

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09 août 2019

A tant recoudre ses filets

cabanes.jpg

 

 

les cabanes de pécheurs 

pourquoi ont elles un toit ?

pourquoi la pluie  sur ces planches quand l'océan est à leurs pieds?

A tant recoudre ses filets

le vieil homme a laissé ses doigts faire le reste

modeler des oiseaux de patience avec des graines  du papier maché

quatre euros la créature

et gratuit le sourire à claire voie .

 

©paolapigani

 

09:06 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ria formosa

07 août 2019

Rio Gilão

Ria formosa

 

 

l'onde sur le rio Gilão n'efface pas le reflet de la grue

ni  celui des nuages  

tu ne te verras pas sombrer ni t'élever dans ces eaux là

seule cette femme reste immobile le temps d'appartenir au vieux pont

aux facades blanchies d'été

où  sont épinglées des  images pieuses, santa Luzia, santo Gio

des mouches emmélées  aux prières

à la dentelle des rideaux    

dans l'ajour du grand âge.

 

©paolapigani

 

08:43 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ria formosa

06 août 2019

Mon œil

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écrire parcequ'on est muet comme une tombe

mais de pierre, de marbre , de granit ou de béton?

 

©paolapigani

09:48 Écrit par Paola Pigani dans Mon oeil, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

04 août 2019

Margeride 2

saint Alban,

 

 

 l'aube lente sur les toits de saint Alban

des lauzes taillées en courbe

le grés rouge et le gris 

là 

entre les murs

existe un jardin d'oubli

où  demeurent quelques stèles  cernées d'herbes folles

et un christ de plomb 

les pieds dans les cailloux

bras tendus vers les graminées

les croix des fous ont été fauchées il y a longtemps

comme leurs vies deraisonnées

arrachées à cette paix étrange

il faut marcher dans la rosée

marcher sur l'aube

sur l'ombre naissante des grands arbres

qui serrent  entre leurs racines

 des joyaux

d'ossements  inconnus

eux seuls continuent l'ascension.

 

©paolapigani

 

 

 

saint Alban,

 

 

 

 

 

Trois cents tombeaux réglés de terre nue
Pour trois cents morts masqués de terre
Des croix sans nom corps du mystère
La terre éteinte et l'homme disparu


Paul Eluard

 

 

 

saint Alban,

hopital psychiatrique saint Alban, Sylvie Souton-Chany

28 juillet 2019

fatum

 

 

 

 

Entre elle et lui auraient pu passer

un train

 toute une vie pour rien

des  chevaux fous

 mais  c'est   une guêpe qui s'est posée

sur la lèvre inferieure de la femme

laissant le silence bourdonner

et battre la lumière

il n'a osé toucher ni l'insecte

ni cette bouche

coeur  nu dans l'ombre du  tilleul

le destin  a parfois des petites ailes idiotes.

 

©paolapigani

 

 

 

12:43 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fatum

16 juillet 2019

De la Terre l'atmosphère

Arbre qui voit le jour.jpg

 

Je n'aime pas la Terre car on dit qu'on y meurt

Mais j'aime ses éléphants ses oiseaux ses grands singes

Et ss tours sur elle-même tours autour du Soleil

Ses saisons ses chateaux ses âmes non sans défauts

Ses ânes ses coqs ses oies ses cailloux ses forêts

Ses jardins ses abeilles mais pardon je radote

J'ai déjà dit cela et puis que j'aime aussi

De la Terre l'atmosphère

Le satellite changeant qui s'épelle la Lune

Influence l'océan l'humeur des coquelicots

Ses hommes remplis d'eau auxquels je n'entends goutte

 

Valérie Rouzeau.  Sens averse, éditions  La table ronde

10 juillet 2019

Sapore di sale

l'aube sur les salines.jpg

 

 

 

Une mouette  se baigne  dans la saline

Quand elle s'envole

Elle me laisse son collier d'eau .

 

©paolapigani

 

 

23:38 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ria formosa

06 juillet 2019

Premier été sans elle

 

 

 

 

 

 

 

premier été sans elle 

à chaque anniversaire je souffle

sur n'importe quoi

juste pour sentir l'air sortir de ma bouche

et dire

Mama

le premier mot prononcé peut-être

la goutte de lait perdue au coin des lèvres sur le menton dans le cou

c'est long parfois le chemin d'une goutte d'une seule

premier été sans elle

mes tympans se dilatent pourtant

absorbent aspirent

de plus en plus prompts à boire les sons ,

les mouvements sonores des oiseaux que j'ignorais presque jusque là

à part les corvidés

peut-être ne suis-je plus un corps vidé

je m'emplis d'hirondelles de flamands , de merles

je ne marche plus que dans les rues sans moteur

les yeux au ciel

et voici qu'ils m'arrivent dessus

les oiseaux de l'été

entrent par une oreille

sortent par l'autre

moi qui me croyais déficiente auditive

je deviens la tangeante, la traversante

la renouée aux oiseaux.

 

 

©paolapigani

29 juin 2019

Rouge

le rouge des coquelicots des affronts des envies.jpg

 

 

 

 

 rua Bombarda

du rouge s'écoule des plis de la robe 

l'été éblouit

bleuit  le regard

l'ensable

les rues ne tremblent pas pourtant

ni les figuiers

des nuages viennent crémer les toits

en douce 

on n'aura pas le temps de se souvenir 

du soleil ni de cet arbre

qui traverse la fenêtre brisée

pour saluer les passants que nous sommes.

 

 

©paolapigani

08:40 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : portugal

20 juin 2019

l'homme qui marche

 

 

l'homme qui marche sous la pluie

lentement

nuitamment

participe au présent 

lève un pied puis l'autre 

lève un oeil puis l'autre

le vent  l'a coupé en deux

la pluie le réunit

son pas sur les pavés de saint Malo

rejoint celui des poètes- marcheurs 

il  laisse tomber sa voix 

au fond  de leurs poèmes

en  remonte l'eau à la bouche

pour chanter  d'autres fièvres.

 

©paolapigani

 

 

Pour Arthur H

22:04 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arthur h, saint malo, naissance d'un soleil