Guillevic 2016linoines la renouée aux oiseaux UA-98678848-1

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15 août 2019

Demande à la poussière

 

 

 

 

Tu râlais souvent en essuyant les moisissures

du vieux frigo

 La poussière sur les meubles

Ils n'avaient plus d'yeux pour ces dépouilles de lumière

Et la petite crasse des jours

Veilleurs des braises à l'intérieur

et des roses sous le vent

A présent tu jalouses le fil du temps aux araignées

Qui ont pris le pouvoir dans leur maison vide.

 

©paolapigani

 

17:50 Écrit par Paola Pigani dans Le coeur des mortels, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : deuil

13 août 2019

Premier été sans elle 2

L'hélichryse

m'envoie ses baisers

de sel et de curry

je marche

l'ocean jusqu'aux cuisses

jusqu'au nombril

mi-terrestre mi- maritime

petite lame entre l'air et l'eau

ventre à la ligne.

 

 

©paolapigani

 

10:47 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

12 août 2019

En enfance

 

 

 

boucles d'herbes et de chaleur aux chevilles

nous marchions sur des chemins vivants

tracés par un chien indocile et confiant.

 

 

©paolapigani

 

 

15:30 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

10 août 2019

Rue de l'été

 

 

 

 

 

rue de juillet

il a choisi l'angle d'un trottoir et l'asphalte tiède 

pour déposer son avoir

son été

son avoir-été

une virgule une flamèche rousse

animal inutile au bonheur des hommes

un rongeur d'éternité

un va nue-pattes un receleur un glandeur

un écureuil sans orgeuil

et de le voir ainsi gisant dans un reste de feu

je me dis que cette saison  pour moi aussi

c'est d'avoir été.

 

©paolapigani

09:19 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : canicule

09 août 2019

A tant recoudre ses filets

cabanes.jpg

 

 

les cabanes de pécheurs 

pourquoi ont elles un toit ?

pourquoi la pluie  sur ces planches quand l'océan est à leurs pieds?

A tant recoudre ses filets

le vieil homme a laissé ses doigts faire le reste

modeler des oiseaux de patience avec des graines  du papier maché

quatre euros la créature

et gratuit le sourire à claire voie .

 

©paolapigani

 

09:06 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ria formosa

07 août 2019

Rio Gilão

Ria formosa

 

 

l'onde sur le rio Gilão n'efface pas le reflet de la grue

ni  celui des nuages  

tu ne te verras pas sombrer ni t'élever dans ces eaux là

seule cette femme reste immobile le temps d'appartenir au vieux pont

aux facades blanchies d'été

où  sont épinglées des  images pieuses, santa Luzia, santo Gio

des mouches emmélées  aux prières

à la dentelle des rideaux    

dans l'ajour du grand âge.

 

©paolapigani

 

08:43 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ria formosa

06 août 2019

Mon œil

20190701_100023 (1).jpg

écrire parcequ'on est muet comme une tombe

mais de pierre, de marbre , de granit ou de béton?

 

©paolapigani

09:48 Écrit par Paola Pigani dans Mon oeil, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

04 août 2019

Margeride 2

saint Alban,

 

 

 l'aube lente sur les toits de saint Alban

des lauzes taillées en courbe

le grés rouge et le gris 

là 

entre les murs

existe un jardin d'oubli

où  demeurent quelques stèles  cernées d'herbes folles

et un christ de plomb 

les pieds dans les cailloux

bras tendus vers les graminées

les croix des fous ont été fauchées il y a longtemps

comme leurs vies deraisonnées

arrachées à cette paix étrange

il faut marcher dans la rosée

marcher sur l'aube

sur l'ombre naissante des grands arbres

qui serrent  entre leurs racines

 des joyaux

d'ossements  inconnus

eux seuls continuent l'ascension.

 

©paolapigani

 

 

 

saint Alban,

 

 

 

 

 

Trois cents tombeaux réglés de terre nue
Pour trois cents morts masqués de terre
Des croix sans nom corps du mystère
La terre éteinte et l'homme disparu


Paul Eluard

 

 

 

saint Alban,

hopital psychiatrique saint Alban, Sylvie Souton-Chany

28 juillet 2019

fatum

 

 

 

 

Entre elle et lui auraient pu passer

un train

 toute une vie pour rien

des  chevaux fous

 mais  c'est   une guêpe qui s'est posée

sur la lèvre inferieure de la femme

laissant le silence bourdonner

et battre la lumière

il n'a osé toucher ni l'insecte

ni cette bouche

coeur  nu dans l'ombre du  tilleul

le destin  a parfois des petites ailes idiotes.

 

©paolapigani

 

 

 

12:43 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fatum

16 juillet 2019

De la Terre l'atmosphère

Arbre qui voit le jour.jpg

 

Je n'aime pas la Terre car on dit qu'on y meurt

Mais j'aime ses éléphants ses oiseaux ses grands singes

Et ss tours sur elle-même tours autour du Soleil

Ses saisons ses chateaux ses âmes non sans défauts

Ses ânes ses coqs ses oies ses cailloux ses forêts

Ses jardins ses abeilles mais pardon je radote

J'ai déjà dit cela et puis que j'aime aussi

De la Terre l'atmosphère

Le satellite changeant qui s'épelle la Lune

Influence l'océan l'humeur des coquelicots

Ses hommes remplis d'eau auxquels je n'entends goutte

 

Valérie Rouzeau.  Sens averse, éditions  La table ronde