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29 novembre 2019

La petite dame en noir

 

 

Reims     s  r i e m

dans le désordre des lettres on pourrait lire riem  rien

 une femme qui croit

peut-être n'être rien

quand elle s'avance vers moi

avec sa chevelure blanche  

 son cabas contre la jambe ensevelie sous un manteau sombre

sans livre à dédicacer sans rien me demander

seulement me dire avec son beau visage et sa bouche à claire voie

  l'écriture et  les livres m'ont sauvée

à ma question naïve ou stupide elle répond

écrire, moi ? Je  ne saurais pas

 j'ai quitté l'école à onze ans

s'ensuit le récit de son enfance dans le Nord Pas de Calais

de sa  voix lente,  timorée, elle l'écrit déjà , son histoire

un mot après l'autre, caillouteux dans la gorge

et je vois la fillette qui trébuche sur un panier de lessive

  10 petits frères et sœurs tout autour du ventre

 à mener sur les chemins de rivière et de ronces, ses mains rougies de froid, 

je vois dans  l'eau limpide de ses yeux la force sauvage de  son corps d'enfant,

un petit soldat sans rêve

et pourtant

à ma  question suivante  sur les livres qu'elle aime,

 elle me  répond  les histoires vraies

et ajoute d'une voix qui s'éclaire soudain

mon livre de chevet c'est les souffrances du jeune Werther

Voilà me dis-je , cette femme me confie son trésor , ce long poème romantique qui l'accompagne, son histoire vraie

je la regarde s'éloigner de son pas humble, la tête plus haute, le regard tourné vers où?

je ne sais.

 

 

 

Oui, certes, je ne suis qu'un voyageur, un pèlerin sur cette terre! Qu'êtes-vous donc de plus?

Goethe. Les souffrances du jeune werther

 

 

16:13 Écrit par Paola Pigani dans Cadeaux de lectrices et lecteurs, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : reims, goethe

26 novembre 2019

Enlacés

enlacés.jpg

 

 

Je ne connais pas le nom
de ces deux arbres 
qui dans la nuit de  l'humus 
ont mêlé leurs racines
ils ont grandis aveugles
dans le temps et la lumière
Qui pourrait les délacer?
J'ignore leur futur
et les oiseaux jaloux
 

©paolapigani

 

23:24 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

09 novembre 2019

Les oliviers d'Austerlitz

austerlitz.jpg

 

 

 

Il me demande si je veux bien qu'il me parle des planisphères. Il aime tant les  planisphères.

La carte du monde est dans mon cœur me dit-il.

Sur la bouche écorchée, le visage en tempête, je lis avec lui  des noms de pays, d'océans.

L'heure de mon train approche,  je le coupe dans son élan de voyageur chimérique.  

Et vous votre pays?

 La France... mais là je pars.

Où? 

Je ne sais pas,  j'ai 78 euros sur moi, pas tout à fait 80. 

Son corps tremble comme celui d'un nourrisson qui ne peut pas moduler sa température interne. 

Je lui propose un café. 

Non merci,

 Je ne demande rien moi.

Je ne suis pas un looser.

Je ne suis pas un looser. 

Sur le parvis de la gare d'Austerlitz, je regarde  les oliviers dans leur grand pot en plastique et cet homme qui  ne sait où aller.

Rien de plus triste aujourd'hui que ces déracinés.

 

©paolapigani

gare d'austerlitz

 

15:56 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gare d'austerlitz

03 novembre 2019

Avis de parution

Renouéebis.jpg

 

 

La renouée aux oiseaux vient de paraître aux belles éditions de La Boucherie Litteraire

 

 

 

Comment l'espace, les saisons, la perte d'un enfant et de la raison nourrissent une langue sauvage pour dire la souffrance et la vaillance d'un corps promis à l'éboulement, au desséchement jusqu'à la renaissance fantasmée à l'intérieur d'un arbre ?

La poésie est peut-être l'unique manière d'atteindre ce creux de l'impensable et de l'indicible.

Où la folie parle, la poésie existe. Où la poésie existe, l'humain reprend ses droits.

 

Parfois il neige dans ma mémoire

Il neige du sel sur ma langue

quand je crie la nuit

 

 

Le bruit des hommes

divise le monde

Sur terre je suis

 

 

 

Un Grand merci à Antoine Gallardo!

Vous trouverez ce recueil dans plusieurs  librairies de la région (ou en le commandant dans les autres).   

Lyon : Librairie du cours (3e), Passage (1e), L'astragale (6e), La Madeleine (7e), Le bal des ardents (1er), du Tramway (3e), La Virevolte (5e), La voie au chapitre (7e), Vivement dimanche (4e)

Villeurbanne : Lettres à croquer

Vienne : Lucioles

Villefranche-sur-Saône : Librairie des Marais

 

 

 

Je serai présente avec  Des orties et de hommes et La renouée aux oiseaux 

 

Dimanche 17

ROMBAS (57)

 

 à 15 h

Médiathèque la pléiade

 

Rencontre avec

Paola Pigani

 

 

Samedi 23 Dimanche 25

 

 

PONT SAINT-ESPRIT (30)

 

 Paola Pigani

invitée du 7e

 Festival du Livre de Pont-Saint-Esprit et du Gard Rhodanien

 

 

Samedi 23

Les éditions seront présentes avec leur stand boucher dès l'ouverture à 10h

 

Rencontre & signature

 18h30  

 

Dimanche 24

Les éditions seront présentes avec leur stand boucher dès l'ouverture

 

10h

Petit-déjeuner des éditeurs (café offert)

 

 Animé par Frédérick Gambin

 

Avec Danièle Faugeras des éditions Po&Psy et Antoine Gallardo de la Boucherie littéraire

Présentation et lecture de

La renouée aux oiseaux

Paola Pigani

  

DÉCEMBRE

 

samedi 14

 

LAURIS (84)

Café villageois 

 

Ouverture du Festival

 

 

 

Vous souhaitez soutenir la Boucherie littéraire ?

Bulletin d'adhésion à télécharger ici

Merci

 

 

02 novembre 2019

Toussaint

toussaint,jim harrison

 

©gillesvugliano

 

 

 

On n'attend pas des morts qu'ils partent mais qu'ils s'estompent et laissent une trace qu'on puisse les voir sur une colline distante, de l'autre côté de la rivière.

Jim Harrison 

11:27 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : toussaint, jim harrison, vugliano

21 octobre 2019

Lontananza

aube.jpg

 

 

 

 Chiunque tu sia: è sera, esci dalla tua stanza,
dove tutto ti è noto ;
la tua casa è l'ultima prima della lontananza:
chiunque tu sia.
Con gli occhi che si staccano a fatica,
stanco, dalla soglia consunta,
sollevi con lentezza un albero nero
e lo metti, slanciato e solo, contro il cielo.
E hai fatto il mondo.E il mondo è grande,
come una parola che ancora matura nel silenzio.
E appena il tuo volere ne comprende il senso,
i tuoi occhi lo lasciano con dolcezza...


Rainer Maria Rilke

 

16:32 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rilke, retraite d'écriture

07 octobre 2019

Allegria

 

 

 

mes accroches nuages.jpg

 

Odeurs de pain et de brouillard

Que l’on traverse

Allegria

Vivre vite

Sans parler de l’azur

Qui tranche nos ombres

©paolapigani

 

10:02 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

02 octobre 2019

Petit matin

 

 

 

 


Dans un jupon du ciel trempé de pluie©paolapigani
une tourterelle lance les premiers accords
tout est à recommencer.

©paolapigani

09:06 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

24 septembre 2019

L'homme sur le fil

 

 

 

 

 

  La voix du poète auteur-compositeur  Jean- louis Bergère  connait la pierre, le bois, qui  prend racine sous le vent ( Le causse Méjean ),  ne craint pas les très-fonds du corps ni l'envol, remonte de la nuit, de la rivière, d'un puits d'algues vertes ( Ce qui demeure ) , enlace la voix sœur d'Evelyne Chauveau,   pour chanter la tendresse inquiète d'un  entre-deux  monde où un  adolescent  abandonne  les mots des blessures sur la route de la fuite ( L'aurore) , où  l'amour se perd pour mieux revenir sous le poids de ton corps ( Tout le poids) , où  deux peintres russes  espèrent un galop de feu dans un autre siècle, où nous nageons nus dans l'ossement en mémoire de Léonard Cohen ( L'homme qui  chante). Une voix de poète qui appelle à renaître au bord du vide et danser pour l'éternité ( Un autre jour)

 Laissons venir

Laissons aller

Laissons-nous croire

Que nous saurons passer

Sur l'autre rive

De l'autre côté

(Laissons venir)

Une   poésie infatigable  traverse de long en large   cet inoubliable  album  Ce qui demeure où roulent des eaux  musicales sombres et des   lumières de ciel,  des solos de guitare vertigineux, une fondue électro-acoustique qui laisse  passer la magie d'un  violoncelle et des percussions, la puissance charnelle des voix.  

Courez rejoindre l'homme  sur le fil  , Bird on the wire  , du même peuplement que  Gérard Manset, Môrice Benin, Jacques Bertin , Dominique A...

 Album  Ce qui demeure 12  titres

Ecrit et composé par Jean Louis Bergère

Arrangements groupe

Jean Louis Bergère / voix, guitares acoustiques
Blaise Desol / guitares électriques, ebow
Hervé Moquet / basses, space echo, korg ms 10
Evelyne Chauveau / choeurs, roland juno-1
Franck Durand / batterie, percussions
Jean Baptiste Noujaim / violoncelle


Production / Catapulte en co-production avec Pour Ma pomme

https://jeanlouisbergere.bandcamp.com/music

 

 

06:04 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean-louis bergère, ce qui demeure

20 septembre 2019

Autodafé

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Dans l'asphalte éventrée

voyez nos traces

des pages arrachées, des vanités,

des psaumes

Un  sang noir  gagne la ville.

©paolapigani

11:36 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : autodafé, bible