12 novembre 2020
Les Amériques
©paolapigani
Amérique devenue
cette faible main de pierre
Séparée d'une statue.
Je te regarde et te serre
Entre mes mains un moment
Puis je te rends à toi même.
Est-ce donc là ce qui reste
Des Andes et de la plaine
Et de tant de mouvements?
Redonnez-moi l'Amérique
Atlantique et Pacifique
Et son grand corps dans le vent.
Jules Supervielle
16:05 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jules supervielle, les amériques, le forçat innocent
09 novembre 2020
Une autre lumière
Une autre lumière
m'éveille et je pleure
les jours qui s'en vont
pareils à des ombres
Pier Paolo Pasolini
NB:
Cette photo a été prise en 1975 à Udine
par Sandrin Pigani,
l'année où Pier Paolo Pasolini est mort.
19:27 Écrit par Paola Pigani dans Le coeur des mortels, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pasolini, udine, friul, sandrin pigani, famiglia
01 novembre 2020
Aux morts que je suis
(...) Et cueillant sans moi la rose des nuits
Une soeur de cendre en quittant nos terres
Rend leur corps lunaire aux morts que je suis ( ...)
Joë Bousquet. La connaissance du soir
05:11 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joë bousquet, la connaissance du soir
22 octobre 2020
Voix de la pluie et du vent
©paolapigani
Voix de la pluie et du vent
Voix d'enfants oiseaux
Dans le ciel demeure
Le restant des jours à vivre
Le restant des jours à mourir
Jusqu'à revenir
inédit
16:37 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
15 octobre 2020
Tels qu'en nous mêmes
Le monde lieu commun
Lieu humain
Chacun son centre intime égal à l’un à l’autre
Du pareil au même on va on vient
Tels qu’en nous-mêmes en fin de quête
La vérité nous baigne tout nus dans notre nudité rayonnante
Mille fois plus seul de se regarder dans les yeux
Et de s’y retrouver au fond du puits
Puits de science intime
Je suis si vaste d’être seul
Je me croirai multiple
Stanislas Rodanski
14:41 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : stanislas rodanski
25 septembre 2020
N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît
©paolapigani
Rêver, rire, passer, être seul, être libre,
Avoir l’œil qui regarde bien, la voix qui vibre,
Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers,
Pour un oui, pour un non, se battre, — ou faire un vers
Travailler sans souci de gloire ou de fortune,
A tel voyage, auquel on pense, dans la lune !
N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît,
Et modeste, d’ailleurs, se dire : « Mon petit,
Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles
Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles ! »
Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,
Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,
Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul…
Edmond Rostand Cyrano de Bergerac
Merci à A. qui entre les murs d'une prison m'a révélé sa passion pour ce texte en ce 24 septembre 2020.
11:17 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : edmond rostand cyrano de bergerac, prison
02 septembre 2020
La marche que nous avons choisie
Dans une rue de Villeurbanne, aout 2020 ©paolapigani
À aucun œil borgne,
de votre Occident ou de votre Orient,
nous ne quémandons
la paix reconnaissance pitié
offrandes amen miséricordieux.
À aucun cannibale,
nous ne quémandons
son sourire d'ogre.
Nul besoin
d'une carte de séjour,
ni d'une carte de travail
ni d'une carte géographique
pour savoir d'où nous venons,
qui nous sommes
et où nous allons.
La marche que nous avons choisie
est un aller simple,
un départ vital sans retour
loin de sa mort,
nous ne demandons
aucune carte de crédit
ni de visa pour la vie.
Passeurs
rampant avec le cycle saisonnier
des rêves ravaudeurs de déchireurs
et de lisière effilochées
des utopies.
Notre cap est le pays d'outre-pays (...)
Hawad, Furigraphie
18:07 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : olgroff, street art, hawad, furigraphie
01 septembre 2020
Les arceaux de nos jours
Nous marchions sous les arceaux de nos jours
des arbres frères n'offraient que des passages étroits
nous apprenions la patience
franchir des guets boueux devenait acquiescement
pour l'ombre et le silence
nourriciers de nous mêmes
un verdier, une pie
quelques passereaux messagers
nous laissaient les bras ballants sur le chemin des sources.
©paolapigani
16:43 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
29 août 2020
Qui amarrait ici?
©paolapigani
Qui amarrait ici?
Qui amarre encore ici?
Sinon les décrochés, les écorchés
Les pécheurs
Aujourd'hui les amoureux
Ne vont pas à la ligne
Pour s'embrasser
©paolapigani
00:06 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : quai de saône
26 août 2020
une forêt sans nom
Nous étions restés immobiles et quiets
Les yeux perdus
Dans la crinière verte
D'une forêt sans nom.
©paolapigani
00:01 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)