18 mars 2022
Auvergne poésie
©paolapigani
Un soleil blanc sur Bellenave veille au secret des pierres
Les arbres sont de plus en plus hauts dans le silence
Un coeur bat pourtant comme un oiseau nouveau-né
Dans ce village
Serti de rouille et de lichen .
11:37 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
14 février 2022
Pasolini 2022-2012
Pasolini aurait cent ans. De Bologne à Ostie, le demi-siècle de sa vie (1922-1975) a été consacré à travailler – filmer, écrire – pour chercher à comprendre les mutations du monde et à combattre, souvent seul, institutions, pouvoirs, convictions et personnes. Mais aussi à aimer la beauté, les gens simples et les anges discrets. Il relève aujourd’hui de la mémoire collective. Comme Kafka. Comme Rimbaud. Tant ses images que ses mots empoignent et remuent quiconque les regarde ou quiconque les lit. Pier Paolo Pasolini est devenu une légende et prononcer son nom suffit à éveiller des paysages, des corps, des couleurs, des sourires, des rages, des révoltes. Dans leur diversité, ces textes libres et sincères sont comme des sillages (semblables à ceux que l’avion traîne derrière lui) qui le font exister de façon différente. Un bouquet de rencontres parmi tous les hommages que d’autres, très nombreux, ne manqueront pas de lui rendre.
Bernard Vanel , éditeur de l'Ours de granit.
Ont collaboré à cet ouvrage collectif:
Alessandro Agostinelli, Angela Biancofiore, Vanessa de Pizzol, Jean Duflot,Marie Eve Gardère, Linda Mavian, Hector Para, Fabrizio Parrini, Eva Pechova, Paola Pigani,Thierry Renard, Paolo et Vittorio Taviani, Anaëlle Vanel, Bernard Vanel, Roberto Veracini, Joël Vernet.
Pour le commander :
14:33 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pasolini 2022-1922, editions l'ours de granit, mende, alessandro agostinelli, angela biancofiore, vanessa de pizzol, jean duflot, marie eve gardère, linda mavian, hector para, fabrizio parrini, eva pechova, paola pigani, thierry renard, paolo et vittorio taviani, anaëlle vanel, bernard vanel, roberto veracini, joël vernet
06 février 2022
En attendant le printemps des poètes
L’ comme L’instant, E comme Envol, P comme Passion, H comme Humanité… C’est sur le mode d’un acrostiche que les Éditions Bruno Doucey ont conçu l’anthologie de la 24ème du Printemps des Poètes. L’éphémère et son unique voyelle invoquée quatre fois, l’inachevé, le fugace, le passager... Sans omettre ces insectes qui ne vivent qu’un jour, l’enfance et ses changements incessants, la brièveté de la vie humaine au regard des temps géologiques, la mémoire en lutte contre l’effacement, le rêve plus insaisissable que l’oiseau, la neige qui renvoie le monde à son impermanence. Bien sûr il y a l’envers de toute chose : l’éternité et le « dur désir de durer » dont parle Éluard, la mort seule immortelle. Mais reconnaissons-le, l’éphémère est avant tout une invitation à vivre pleinement le peu de temps qui nous est donné. Ici et maintenant. Et sans attendre !
10:12 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l'ephemere 88 plaisirs fugaces, bruno doucey, thierry renard, mireille fargier-caruso, rené depestre, paola pigani, kim sun-woo, jean-michel maulpoix, laura lutard, evelyne trouillot, nancy huston, jeanine baude, pierre vavasseur, souad labbize, marianne catzaras, mathieu gabard, louise dupré, orianne papin, patricio sanchez, katerina apostolopoulou, Édith azam, stéphane bataillon, nawel ben kraïem, hélène et rené-guy cadou, louis‑philippe dalembert, ananda devi, patrick dubost, charles juliet, yvon le men, hala mohammad, ada mondès, andré velter, sapho, fabienne swiatly, carmen yáñez, hyam yared s
02 janvier 2022
Vœux
©paolapigani
La terre des uns
La terre des autres
Ressemblance
Dissemblance
Ont besoin
D'eaux vives
D'eaux douces
D'eaux troubles
Ou transparentes
Ainsi nos sentiments
Notre allant
Vers les autres
Vers soi -même
Que jamais ne cesse
Le mouvement
De la Terre nôtre
De l'Amour nôtre .
Tanti auguri a tutti
10:55 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voeux
31 décembre 2021
Vers l'an nouveau
©paolapigani
Aux confins de l'hiver
chercher une passerelle
entre les eaux glacées
pour marcher et atteindre
le plus lentement possible
l'an nouveau.
10:56 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lac gelé, ardèche, haute loire
25 décembre 2021
Noël
Très heureux Noel à tout le monde.
Célébrons presents et absents avec l' élan du cœur qui ne saurait faiblir.
L'an prochain, sera le centenaire de Pier Paolo Pasolini. Un hommage lui sera rendu, orchestré par l'ami Bernard Vanel: " Pasolini 2022-1922" recueil collectif à paraître en février aux éditions L'Ours de Granit.
08:14 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pier paolo pasolini, bernard vanel, éditions l'ours de granit
15 décembre 2021
Un pan de ciel à découper
©paolapigani
Ce que je dis, ce que j'écris
ne tombe pas du ciel
Ce que j'écris est fait de ma vie
Et ma vie est faite avec la vie des autres.
Guillevic
Certains jours, je voudrais découper des pans de ciel bleu, les envoyer à qui manque de lumière...
Pensées chaleureuses aux femmes, aux hommes rencontrés, il y a peu dans une des plus anciennes prisons de France grâce à l'association Lire pour en sortir.
21:39 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lire pour en sortir, prison, ciel, guillevic
10 décembre 2021
Evaristo
©florencechapuis
Ce qui soulève la terre et les astres
Cette aube dans le ciel déchiré
Ce feu qui prend aux chimères
Ne crains pas cette lumière qui t’étreint
Dépose ta coupe pleine
Entre l’effroi et la beauté
Ami
Tu n’as rien perdu de la vie
Quitte à présent la floraison des ténèbres
Va d’un pas égal
Entre ton enfance de berger et le grand horizon pâle
Où tu as ta demeure
Dépose encore une poignée d’amandes et d’olives
Tes leçons de l’exil
Toi qui réfugié demandais des espadrilles
Pour traverser l’innommable
Tu n’es plus l’étranger de personne.
Texte publié dans le numéro 65 de la revue Le Croquant 2010
Exposition jusqu'au 19 décembre à la Fondation Renaud au fort de Vaise.
09:39 Écrit par Paola Pigani dans Mon oeil, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : evarsito, guerre d'espagne, fondation renaud, fort de vaise, lyon
05 décembre 2021
La chaise de Van Gogh , nouvel article
©paolapigani
Un grand merci à Thierry Renard, aussi fort en amitié qu'en poésie.
Sur le site En attendant Nadeau . 1er décembre 2021
Paola Pigani, La chaise de Van Gogh. La Boucherie littéraire, coll. « Sur le billot », 108 p., 15 €
Il y a quelques livres, rares, qu’on ne cesse de relire, dont on ne parvient plus à se défaire. La chaise de Van Gogh, recueil de Paola Pigani, est de ceux-là. Histoire de chaises, vides pour la plupart, de vieilles chaises trouvées par hasard, celle de Vincent, le peintre devenu célèbre après sa mort, et celles, plus nombreuses, de Lino, le familier, tous les deux réunis pour l’occasion. Car cet ouvrage sonne comme un hommage aux accents de nostalgie. Le père, immigré italien, ouvrier-paysan, trieur de ferraille, saute d’une langue à l’autre. Le père est ici le personnage principal, au milieu des phrases offertes comme des vers accomplis, et comme des toiles peintes. Mais c’est la mère qui continue de faire lever la pâte à pizza. Et il reste tous les souvenirs, l’odeur du feu dans l’enfance, le bout du champ, les ciels d’hiver, les mains du père, la polenta, le dernier exil… À lire et à relire, sans fin. Un poème-récit où chaque mot compte. Émotion garantie. Thierry Renard
09:36 Écrit par Paola Pigani dans La chaise de Van Gogh, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : en attendant nadeau, la chaise de van gogh, la boucherie litteraire éditions, thierry renard
11 novembre 2021
11 novembre
©paolapigani
Un arbre est mort ce matin
Tombé
Rue des lilas à 8h30 ce 19 mars 2014
Je ne connais ni son nom si son âge
Il y a un linceul dans le ciel
Qui n’atteindra jamais ses branches
Un linceul bleu inutile
L’élagueur qui a tué l’arbre
A un Jésus tatoué sur la peau du cou
Dans une boutique franchisée
Du centre commercial la Part-Dieu
Une promotion s’affiche Men in blue :
Moins 25 % sur tous les vêtements bleus
Il y a un siècle
Ceux des tranchées
Portaient l'uniforme Bleu Horizon
Moi, j’étais un de ces gaillards de 14-18
Le feu est entré en moi
Par les oreilles
Alors que je les avais bourrées de mie de pain
Les tranchées, ce n’était pas des sauts de loup
Les bêtes c’était nous
La bête c’était moi
J’ai essayé de monter
Dans le bruit
Dans la lumière noire
Dans la poussière
Dans le magma suffocant
Qui déjà brulait mes poumons
Brulait mes baisers
Qui ne reviendraient pas sur ta bouche
La soif aussi est entrée
Dans ma gorge
Dans mon sang
S’est installée
Dans une demeure vide
Alors je suis monté sur un talus
De là
J’ai vu
Des amas d’ailes froissées
Des souvenirs de corps
J’ai senti l’odeur des chairs brûlées
L’odeur de l’horizon
Bleu rouge
J’ai écarté mes bras
J’ai attendu
Je ne suis pas mort
J’ai glissé sur la dépouille d’un officier
Dans le merdier de la guerre
Je me suis planté au milieu
Sans drapeau sans cri
C’est là que j’ai cru mourir
Depuis je chevauche des nuits sans fin
Je fais corps avec la bête
J’irai jusqu’au bord du vide
Là où les hommes auront lâché leurs armes
Promettez-moi quelques cris de flamme[1]
Promettez-moi de mettre les voiles
De courir sans peur
Que vos talons s’élèvent
Dans la poussière des villes
Des champs
Dans la poussière de vos prières.
Je lègue à l'avenir l'histoire de Guillaume Apollinaire
Qui fut à la guerre et sut être partout
Dans les villes heureuses de l'arrière
Dans tout le reste de l'univers
Dans ceux qui meurent en piétinant dans le barbelé
Dans les femmes dans les canons dans les chevaux
Au zénith au nadir aux 4 points cardinaux
Et dans l'unique ardeur de cette veillée d'armes[2]
Paola Pigani
[1] Guillaume Apollinaire, Calligrammes, poème de la paix et de la guerre 1913-1918.
[2] Ibid
Texte paru dans l'anthologie consacrée à Guillaume Apollinaire Hommes de l'avenir, souvenez-vous de nous! Sous la direction de Thierry Renard.
Editions La Passe du vent
11:40 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillaume apollinaire, calligrammes, poème de la paix et de la guerre 1913-1918, 11 novembre, hommes de l'avenir, souvenez-vous de nous!, thierry renard. editions la passe du vent