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31 décembre 2021

Vers l'an nouveau

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©paolapigani

 

 

 

Aux confins de l'hiver

chercher une passerelle

entre les eaux glacées

pour marcher et atteindre

le plus lentement possible

l'an nouveau.

10:56 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lac gelé, ardèche, haute loire

25 décembre 2021

Noël

 

pier paolo pasolini,bernard vanel,éditions l'ours de granit

 

 

Très heureux Noel à tout le monde.

Célébrons presents et absents avec l' élan du cœur qui ne saurait faiblir.

 

L'an prochain, sera le centenaire de Pier Paolo Pasolini. Un hommage lui sera rendu, orchestré par l'ami Bernard Vanel: " Pasolini 2022-1922" recueil collectif à paraître en février aux éditions L'Ours de Granit.

15 décembre 2021

Un pan de ciel à découper

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©paolapigani

 

 

Ce que je dis, ce que j'écris

ne tombe pas du ciel

Ce que j'écris est fait de ma vie

Et ma vie est faite avec la vie des autres.

 

Guillevic

 

 

 

 

Certains jours, je voudrais découper des pans de ciel bleu,  les envoyer à qui manque de lumière...

Pensées chaleureuses aux femmes, aux hommes rencontrés, il y a peu dans une des plus anciennes prisons de France grâce à l'association Lire pour en sortir.

 

21:39 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lire pour en sortir, prison, ciel, guillevic

10 décembre 2021

Evaristo

Evarsito photo Florence Chapuis Collection fondation Renaud.jpg

©florencechapuis

 

 

 

Ce qui soulève la terre et les astres

Cette aube dans le ciel déchiré

Ce feu qui prend aux chimères

Ne crains pas cette lumière qui t’étreint

Dépose ta coupe pleine

Entre l’effroi et la beauté

Ami

Tu n’as rien perdu de la vie

Quitte à présent la floraison des ténèbres

Va d’un pas égal

Entre ton enfance de berger et le grand horizon pâle

Où tu as ta demeure

Dépose  encore une poignée d’amandes et d’olives

Tes leçons de l’exil

Toi qui réfugié demandais des espadrilles

 Pour traverser l’innommable

Tu n’es plus l’étranger de personne.

 

 

Texte publié dans le numéro 65 de la revue Le Croquant 2010

 

 

 Exposition jusqu'au 19 décembre à la Fondation Renaud  au fort de Vaise.

 

 

05 décembre 2021

La chaise de Van Gogh , nouvel article

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©paolapigani

 

 

Un grand merci à Thierry Renard, aussi fort en amitié qu'en poésie.

 

Sur le site  En attendant Nadeau  . 1er décembre 2021

 

Paola Pigani, La chaise de Van Gogh. La Boucherie littéraire, coll. « Sur le billot », 108 p., 15 €

Il y a quelques livres, rares, qu’on ne cesse de relire, dont on ne parvient plus à se défaire. La chaise de Van Gogh, recueil de Paola Pigani, est de ceux-là. Histoire de chaises, vides pour la plupart, de vieilles chaises trouvées par hasard, celle de Vincent, le peintre devenu célèbre après sa mort, et celles, plus nombreuses, de Lino, le familier, tous les deux réunis pour l’occasion. Car cet ouvrage sonne comme un hommage aux accents de nostalgie. Le père, immigré italien, ouvrier-paysan, trieur de ferraille, saute d’une langue à l’autre. Le père est ici le personnage principal, au milieu des phrases offertes comme des vers accomplis, et comme des toiles peintes. Mais c’est la mère qui continue de faire lever la pâte à pizza. Et il reste tous les souvenirs, l’odeur du feu dans l’enfance, le bout du champ, les ciels d’hiver, les mains du père, la polenta, le dernier exil… À lire et à relire, sans fin. Un poème-récit où chaque mot compte. Émotion garantie. Thierry Renard

 

 

11 novembre 2021

11 novembre

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©paolapigani

 

 

 

 

 

 

Un arbre est mort ce matin

Tombé

Rue des lilas à 8h30 ce 19 mars 2014

Je ne connais ni son nom si son âge 

Il y a un linceul dans le ciel

Qui  n’atteindra  jamais  ses branches

Un linceul  bleu inutile 

L’élagueur qui  a tué l’arbre

A un Jésus tatoué sur la peau du cou 

 Dans une boutique franchisée

Du  centre commercial  la Part-Dieu

Une  promotion  s’affiche Men in blue :

Moins 25 % sur tous les vêtements bleus

Il y a un siècle

Ceux des tranchées

Portaient l'uniforme Bleu Horizon

 Moi, j’étais un de ces gaillards  de 14-18

Le feu est entré en moi

Par les oreilles

Alors que je les avais bourrées de mie de pain

Les tranchées, ce n’était pas des sauts de loup

Les bêtes c’était nous

La bête c’était moi

J’ai essayé de monter

Dans le bruit

Dans la lumière noire

Dans la poussière

Dans le magma suffocant

Qui déjà brulait mes poumons

 Brulait mes baisers

Qui ne reviendraient pas sur ta bouche

La soif aussi est entrée

Dans ma gorge

Dans mon sang

S’est installée

Dans une demeure vide

Alors je suis monté sur un talus

De là

 J’ai vu

Des amas d’ailes froissées

Des souvenirs de corps

J’ai senti l’odeur des chairs brûlées

L’odeur de l’horizon

 Bleu rouge

J’ai écarté mes bras

J’ai attendu

Je ne suis pas mort

J’ai glissé sur la dépouille d’un officier

Dans le  merdier de la guerre

Je me suis planté au milieu

Sans drapeau sans cri

C’est là que j’ai cru mourir

Depuis je chevauche des nuits sans fin

Je fais corps avec la bête

J’irai jusqu’au  bord du vide

Là où les hommes  auront lâché leurs armes

Promettez-moi quelques cris de flamme[1]

Promettez-moi de mettre les voiles

De courir sans peur

 Que vos talons s’élèvent

Dans la poussière des villes

Des champs

Dans la poussière de vos prières.

Je lègue à l'avenir l'histoire de Guillaume Apollinaire


 Qui fut à la guerre et sut être partout


 Dans les villes heureuses de l'arrière


 Dans tout le reste de l'univers


 Dans ceux qui meurent en piétinant dans le barbelé


 Dans les femmes dans les canons dans les chevaux


 Au zénith au nadir aux 4 points cardinaux


  Et dans l'unique ardeur de cette veillée d'armes
[2]

 

 

 

Paola Pigani

 

 

[1] Guillaume Apollinaire, Calligrammes, poème de la paix et de la guerre 1913-1918.

[2] Ibid

 

Texte paru dans l'anthologie consacrée à Guillaume Apollinaire Hommes de l'avenir, souvenez-vous de nous! Sous la direction de Thierry Renard. 

Editions La Passe du vent 

 

 

31 octobre 2021

Une part de nous

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©paolapigani

 

 

Chaque être perdu emporte une part de nous; 
Mais un croissant subsiste,
Que les marées appellent, comme la lune,
Par une nuit troublée. 

Émilie Dickinson

Traduction Claire Malroux

 

 

12:08 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Émilie dickinson, claire malroux, quatrains

29 octobre 2021

A fendre pierre

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©paolapigani

 

 Le monde est plein de voix qui perdirent visage
Et tournent nuit et jour pour en demander un.

Jules Supervielle

 

 

 

 

08:15 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jules supervielle, le forçat innocent

26 octobre 2021

La vérité de l'immobile temps

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©paolapigani

 

 

"Tout ce qui naît de cette source épaisse y retombe englouti, et le monde entier pèse sur un point d'eau. Ainsi nous rencontrons en nous mêmes au hasard des années cet instant qui soutient la grandeur substantielle du monde, la vérité de l'immobile temps, nous, un reflet. "

Luc Dietrich. Emblèmes végétaux. Éditions Le temps qu' il fait.

 

28 septembre 2021

Un poème est passé.

Livre : Un poème est passé - la Rumeur libre éditions

 

 

 

 

Retour sur ce recueil collectif imaginé et composé par les poètes Thierry Renard et Yvon le Men au plus fort de la crise sanitaire que nous avons vécue en 2020.

 

"L'ÂME EN TRAVAUX DU MONDE "pour Paola Pigani

 

Au plus fort de l'orage il y a toujours un oiseau pour nous rassurer, c'est l'oiseau inconnu, il chante avant de s'envoler.

René CHAR

 

Car moi la Mère, mon fils (…) je dois nager vers toi les yeux ouverts.

Bénédicte GUILLOU 

 

 Nous cassons des serrures d'un simple coup de cœur. 

James NOËL

 

  Revenez-moi mes autres que je revienne à moi. 

PEF

 

 La peur donne des ailes mais seulement aux oiseaux.

Yvon le MEN

      

 

Oui Paola

l'âme du monde est en travaux.

La femme en nous connaît cet être en travail.

Quand le respir est rauque et que la vie advient.

Connaît le sang, n'ignore pas la déchirure.

La déchirure ou la plaie.

La contemporaine  plaie irréparable.

Connaît le Nous communier

Connaît sa peine et son dénuement.

Connaît sa pauvreté.

Et peut-être, grâce à vous, son privilège.

Grâce à l'art de nouer  et renouer encore.

Pour que vive, menacé et fragile,

Le Nous de la ville.

Le Nous des rues de votre ville

Celle où vous avez posé des fils.

Parié sur leur âme claire.

 

Oui Paola

l'âme du monde est en travaux.

Mais il y a l'oiseau

Son chant qui renoue

Paola renouée,

Paola renouante en son chant

Paola renouée des oiseaux.

Le cantus firmus d'un oiseau inconnu

Et qui chante avant de s'envoler.

Mais il y a le chant

Les mots du désordre et de la danse.

Mais il y a le chant

Mais il y a la parole du Poète

Que ne renonce à rien

Qui porte sur son front de Beauté la semblance

Qui ne renonce à rien hormis l'amer

L'amertume nous n'en ferons rien,

Ni vareuses ni gilets

Ni doublure à nos manteaux

Le chant de Lino comme une grue

Au dessus des rues de la ville.

 

Oui Paola

l'âme du monde est en travaux

Dans les rues de ta ville Paola

J'entends chanter ton père

Je l'entends tousser de la lumière

Chasser la brume

Et jeter dans le Rhône le secret de sa joie.

Oui parler répare

Oui chanter restaure

Nous n'en finirons pas de croire avec toi Paola

Aux invitations de la lune

Et au petit lait de l'aube.

Chacun se vide de soi, de sa crainte et de sa colère

Chacun s'emplit de pardon

Chacun s'emplit de Nous.

Soyons les éboueurs de l'âme

De ses fatras tristes.

Les co-vivants du lent avenir

Les co-videurs d'ordures

Il en pleut parfois sur la ville

Des gammées et des brunes.

Vidons, Vidons. Covid aidant.

 

Oui Paola

l'âme du monde est en travaux  

Mais dans l'argile du Poème

Et comme débourbé de la mort

Apparaît le visage du frère

Son empreinte sans carbone

Sans caveau, sans cavité barbare.

Frères humains qui avec nous vivez

Par delà les barricades et les barrières

Avec Paola et vous

Non nous ne renonçons pas  

A la puissance de la joie.

Celle venue des tréfonds où passe aussi la peine

Et le virus et l'angoisse

Et la souffrance des enfants qui ne jouent plus

Et l'âpre solitude des anciens dans les EHPAD.

La gueuse joie nègre

Qui rafistole les nuages

Qui fait des passes comme un ballon

Au pied des barres d'immeubles,

Qui congédie la peur

Et qui remet en jeu

Sans masque et sans Astrazeneca

Astrale et très certaine

Non virtuelle et tendrement incarnée"

 

 

Anne Miguet