23 avril 2019
Sans barbare
les corbeaux de ma ville bataillent
avec tout et n'importe quoi
merles , pies et les antennes
jusqu'aux plus petites de nos peines
à la vue d'un ciel trop pâle
le jour où l'on veut aller becqutter
un peu d'ennui et de tendresse
sur l'île Barbe sans barbare
12:04 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jour ferié, ile barbe, perdre son temps
22 avril 2019
Dans la lumière d'avril
le soir ne viendra pas
il marche dans la lumière d'avril
il lui tend les bras
et sa bouche
avale un nuage puis deux
à tant découdre ses propres paroles
ôter les points
d'exclamation, de suspension
ne lui reste qu'un souffle
il marche sur l'ail des ours,
les consolations , les violettes
son fils loin devant
le ciel dilate ses poumons
©paolapigani
12:50 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inedit, l'usage de la parole
15 avril 2019
Mon œil
elle passe et repasse un vieux balai sur les dalles fendues
de sa terrasse
y laisse son petit tas d'ombres et de fleurs de glycines
rit du chat qui se roule dans la récolte inutile
14:29 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
14 mars 2019
Lecture avec Joël Bastard
©danstouslessens
Nous pourrions voyager des jours et des nuits, côte à côte, écrivant et dessinant, lisant; de temps à autre et sans l'attendre, ni le provoquer, nous pourrions nous sourire. Tout se ferait sans espérance particulière. tout se réaliserait sans ces mots que nous lirions, écririons. Le train traverserait la dernière nuit du monde et ne s'arrêterait dans aucune gare.
Joel Bastard. Halva, Loukoum et camembert. La Passe du vent
Apprenons
Détenus de longue peine
A détacher les chaines
Entre l’enfance et l’âge d’homme
À ne plus compter
Les revanches les victoires
Les parties perdues les parties gagnées
Apprenons à recourir au vol d’un insecte
Juste pour avoir une vue sur notre corps
Qui bat d’un sang de cheval
Le coeur des mortels . Paola Pigani.La passe du vent
Merci aux équipes des associations Espace Pandora et Dans Tous Les Sens ainsi qu'à la brasserie de l'hôtel de ville de Vaulx en Velin pour cette soirée de vif printemps !
12:13 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joël bastard halva, loukoum et camembert. la passe du vent le coeur des mortels . pa
11 mars 2019
Lecture croisée
L’association Dans Tous Les Sens accueille Paola Pigani et Joël Bastard pour une rencontre dans le cadre du festival Magnifique Printemps organisé par l’Espace Pandora.
19h
Brasserie de l'Hotel de Ville
Vaulx en Velin
15:18 Écrit par Paola Pigani dans Agenda, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joël bastard, paola pigani, association dans tous les sens, espace pandora, magnifique printemps des poètes
Le coeur des mortels
08:00 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Le coeur des mortels, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le coeur des mortels, la passe du vent, vugliano, pigani
04 mars 2019
Dix mille êtres dedans
Que fait-on ?
Ce sont les premiers mots de Dix mille êtres dedans de Béatrice Brérot. Ce On roule entre les pages, indéfinissable, entité indivisible de la création, énormité palpitante aux flancs d'un monde où nous ne sommes pas encore nommés.
Dix mille êtres dedans, les premiers, les derniers? Suivons-les. Essayons. Dans l'éther, dans la boue, là où la langue rend gorge, là où dire décroche car le poème surgit et tourbillonne. Il faut écouter ce rythme, se laisser avaler, imprégner par ce mantra. Cette " hors concordance des temps" est une incantation, une fièvre qui tournent autour du vivant jusqu'au vertige.
Trop d'eau, de pierre, de ciel, la montagne est plus que mère et la terre de se taire ne se tait jamais. Le sens du vide commence là où rien ne repose sur rien. Et sur les pages, les dessins de Nadège Druskowski, comme des poussières révélant la peau du monde, participent aussi à ce vertige. Le souffle de Béatrice Brérot pousse toujours plus loin ce qui fonde le vivant, le fracasse. Elle fend l'écorce, cherche les paroles animales.
il y a
lia
Ce qui est, ce qui lie, ce qui transparaît dans cette langue, une formidable coulée de conscience, du fragile, du futur antérieur. La terre sait, devient friable avant d'absorber cette charge Dix mille êtres dans un espace inversé jusqu'à ce que ce monde flottant se recompose, jusqu'à ce que s'incorpore la lumière et tout ce qui vit dehors. Humains, oiseaux, arbres se prêtent lèvres, sang et langue d'eau, langue de terre.
La constellation du ventre prend forme, magique matrice que veille une armée végétale dont les corps sont des yeux sur autant de feuilles bruissantes, un chant qui envoute et nous laisse nus sous la menace.
L'herbe où nous marchons
frémit dans le corps où nous pensons
Terre est un corps où dehors et dedans se confondent, où toute frontière s'abolit. Ce long poème peut se lire comme un manifeste écologique, politique, poétique. Je l'ai reçu comme une autorisation temporaire de résidence sur cette terre, une injection de poésie en intraveineuse. J'ai un peu titubé après sa lecture en pensant à Whitman, Chédid, Rilke, Guillevic. Je me suis ressaisie, Beatrice Brérot est bien vivante, sans autre preuve que sa poésie organique à nulle autre pareille et Sa voix ici: https://archive.org/details/MI287-Beatrice.Brerot-dix.mil...
sous les frondaisons de la forêt
sous les frondaisons de la forêt
entre les ombres
hors la tête libre
par milliers à bord des autres
les taches de lumière marchent
elles marchent
embarquent l'orée des mondes
et courent les veines des peuples
Dix mille êtres dedans. Béatrice Brérot, estampes de Nadège Druzkowski. Color Gang
16:15 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : béatrice brérot, color gang, dix mille êtres dedans, nadège duskowski
15 février 2019
Des pics d'aluminium aux pics d'or
Une histoire de mobilier urbain ...
https://twitter.com/Abbe_Pierre/status/1093545296611737600
Pas plus que tes hardes
Tu ne pourras t’étendre sur un banc au design parfait
Conçu pour un corps assis
Ou plié en deux
Les pigeons c’est pareil
Entre les projecteurs et les pics d’aluminium
Ils en perdent leurs plumes
T’allonger au ras de la rue
Tu ne pourras pas non plus
Ne te reste qu’un lit de rivière
À remonter dans ta mémoire
Paola Pigani
Le coeur des mortels Editions La passe du vent, à paraitre en mars 2019
15:01 Écrit par Paola Pigani dans Le coeur des mortels, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mobilier urbain, fondation abbé pierre, le coeur des mortels, edtions la passe du vent
14 février 2019
Personne ne se sépare de personne
J’aimerais pouvoir être celle que j'ai envie d'être, de l'autre côté du rideau de la folie. Je ferais des bouquets de fleurs toute la journée. Je peindrais la douleur, l'amour, la tendresse. Je me moquerais bien de la bêtise des autres, et tous diraient: pauvre folle. (Je rirais bien surtout de ma propre bêtise.) Je construirais mon monde, et tant que je vivrais il serait en harmonie avec tous les autres mondes. Le jour, l'heure et la minute que je vivrais seraient à la fois miens et de tout le monde. Ma folie alors ne serait pas un moyen de fuir dans le travail pour que les autres me gardent prisonnière de leur œuvre. La révolution est l'harmonie de la forme et de la couleur, et tout se meut et reste sous une seule loi: la vie. Personne ne se sépare de personne. Personne ne lutte pour soi seul. Tout est à la fois tout et un.
Frida Kahlo
19:02 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : criwe, frida kahlo
01 janvier 2019
Aller plus loin
Au doux sang de l’hiver
Je laisse venir à vous
Le pollen des joies
Des voix pour éclaircir le futur
Frères de vieilles frontières
Frères de blés et de ruines
Nous essaierons d'aller plus loin
De retendre le ciel sur nos corps en marche
Nous encorder
Mon prochain mon lointain
Je laisse venir à vous
Mes vœux de vent furieux
Sur nos peurs et vanités
Je laisse venir à vous
Mes vœux
d'amour incessant
©paolapigani
©winfriedveit
21:33 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : winfried veit, voeux